Avis sur Nightmare at Noon

Cela fait assez longtemps que je voulais voir un film de Nico Mastorakis, un de ces faiseurs de séries B d’époque. C’est chose faite avec ce méconnu Nightmare at Noon, qui s’avère être un bon métrage bien emballé, dont on peut peut être regretté que le mélange des genres ne fonctionne pas toujours au top.
Enfin, déjà on peut noter un casting sympathique, avec pas mal de têtes connues à l’époque qui n’ont pas forcément eut une grande carrière, si ce n’est le vétéran George Kennedy. Globalement les acteurs sont bons, bien dans leurs rôles, et je donnerai une mention spéciale au mutique et excellent Brion James ici, qui hérite d’un méchant très original, et qu’il campe avec classe. Wing Hauser est aussi bien convaincant en héros. Le casting féminin quant à lui est plus charmant que décapant, malgré les efforts des deux Kimberly pour tenter de faire bonne impression.
Le scénario part donc clairement sur des bases de films de contaminés. Cela ne nous gratifie cependant pas de scènes gores, car le film s’oriente vers la dimension action, avec fusillades, combats au corps à corps (il y a d’ailleurs un running gag Kimberly Beck), le tout largement saupoudré d’humour et de second degré. Malgré la présence de scènes violentes et de morts, le film conserve toujours un côté flegmatique à l’image de son héros d’ailleurs. Cependant, la deuxième partie du film verse dans le western contemporain, avec duel au soleil, les décors changent, et l’ambiance aussi. Presque entièrement muette, cette partie amène tout de même une rupture très nette avec le reste du film qui pourra déconcerter, même si elle n’est pas ratée. Au final, Nightmare at Noon n’est pas un film d’horreur mais un film d’action second degré, plaisant, rythmé, malgré des incohérences et quelques redondances un peu lourdes (surtout dans la première partie).
Visuellement le métrage marque des points quand même. Mastorakis se montre efficace dans les séquences d’action. Explosion, fusillades, cascades, course poursuite d’hélico, le film est dynamique et c’est bien filmé. De même le réalisateur exploite bien dans sa seconde partie ses décors naturels et nous en fait profiter comme il faut. Après le film reste une petite production avec quelques petits loupés, quelques faux raccords, et une dimension un peu artisanale qui se révèle dans les quelques rares maquillages par exemple. Malgré cela le film tient la route et la bande son est efficace bien que trop discrète.
En somme, pour mon premier Mastorakis j’ai vu un film plaisant, divertissant, qui incite à voir d’autres métrages du réalisateur. Dommage quand même que toutes les bonnes intentions du départ n’apparaissent au final pas totalement, mais enfin à découvrir à l’occasion, malgré la rareté du produit. 3.5.