Suite aux attentats du 11 septembre 2001, la guerre a été déclarée au terrorisme. Une guerre impitoyable et sans fin. "No limit" est sorti directement en DVD en 2010, et reste aujourd’hui d’actualité, en regard des événements de ce début d’année 2015 en France, en Belgique et au Danemark. Bien que je ne m’attendais pas du tout à cette sorte de huis clos bien sombre, les deux mots que sont "no limit" s’appliquent aux deux camps que sont les occidentaux pour un, et les extrémistes pour l’autre. Pour cela, Gregor Jordan a mis deux hommes face à face : Michael Sheen, dans le rôle de Steven Arthur Younger radicalisé en Youssouf je-ne-sais-plus-quoi, et Samuel L. Jackson en Henry Harold Humphries, dit "H". Les deux personnages n’ont en effet aucune limite. Mention spéciale au premier, dont le rôle n’a pas dû être facile, mais a littéralement excellé notamment lorsqu’on voit dans ses yeux ce fanatisme indestructible qui ravage principalement les idéaux d’une catégorie d'islamistes. L’abnégation du premier va conduire les américains, notamment "H", à commettre l’impensable, poussés par l’extrême urgence de la situation. Nul ne peut rester indifférent à cette guerre des nerfs que se livrent les deux hommes, guerre arbitrée par l’agent Helen Brody (Carrie-Anne Moss), elle-même en proie à bien des états d’âme par rapport à ce qui se passe sous ses yeux, mais qui en vient à penser ce qu’elle pensait d’impensable peu de temps auparavant. Oui je sais, ce n’est pas très clair, et c’est fait exprès. Il faut voir ce film pour bien comprendre les enjeux, les tenants et les aboutissants. Ce trio porte le film sur les épaules. Malgré la désinvolture agaçante de H (parce qu’il se croit plus fort que tout le monde et au-dessus de tout le monde) en début de film, nous sommes vite pris dans ce thriller dans lequel la tension est palpable. Le plus fou est que nous finissons par adhérer aux agissements, même si en étant respectueux des droits de l’homme. Dans ce contexte de combat contre le terrorisme, c’est une guerre psychologique livrée dans toute sa grandiloquence. Violent, dénonciateur, voire malsain, mais aussi informateur, "No limit" se révèle (malgré le sujet) très captivant jusqu’à la dernière seconde
, une dernière seconde religieusement décomptée par des chiffres rouge sang et qui donnent le top départ au générique de fin
. 5, 4, 3, 2, 1, 0 : regardez-le, vous serez surpris.