La réalisatrice Francesca Comencini définit A casa Nostra comme le fruit de son précédent film J'aime travailler où l'argent et le monde de l'entreprise étaient déjà au centre de l'histoire. Là où le monde du travail venait détruire la vie d'Anna dans le précédent film, l'argent vient ici rassembler plusieurs personnes pour mieux les détruire de l'intérieur: "La question de départ pour tous les deux est : "quelle est la valeur de la vie dans un monde où le profit est l'unique moteur ?" (...) Cette question est nécessaire et inévitable car aujourd'hui comme jamais dans l'histoire des hommes, la pure et simple recherche du gain n'a été autant le moteur des actions humaines. Je trouve que c'est une situation qui fait peur, il est important d'y faire face. Je ne souhaite, ni à nous ni à nos enfants, de se retrouver dans un monde pareil."
Même si l'histoire pourrait s'accorder avec la société contemporaine de chaque pays, Francesca Comencini a choisi particulièrement la ville de MiIan comme décor pour son centre financier avec ses grandes banques et la Bourse. Elle s'est particulièrement appliquée a donné une lumière à cette ville pour vraiment la faire vivre comme un personnage à part entière, à la fois froide et austère, avec une lueur d'humanité et d'espoir qui essaie encore de survivre: "La photographie de Luca Bigazzi est livide et froide en extérieurs, comme à son habitude, mais en intérieurs elle devient souvent chaude, chargée et luminescente. Il y a une volonté très précise, une manière de dessiner le milieu dans lequel bougent les personnages. L'approche de l'image par Bigazzi dans ce film répond à la double âme du film même : une ville froide, un système impitoyable, une constatation amère, et des individus pleins d'humanité, qui tentent de continuer à croire et à construire."
Dans le contexte politique de l'Italie où Silvio Berlusconi possède encore plus de la moitié des moyens de communication, ce film sur la corruption dans les pouvoirs et l'argent a eu du mal à se faire. Le financement même du film a été dur à trouver. Une polémique qui s'est étendue aussi dans la ville de Milan, lieu du tournage, où le maire a déclaré que sa ville était bien plus belle que dans le film alors qu'il ne l'avait même pas vu. La réalisatrice déclare à ce sujet : "Nous vivons dans un pays où un énorme conflit d'intérêt n'a jamais pu être non seulement résolu, mais même pas nommé. Nous nous sommes habitués à vivre dans l'absence de transparence et ceci a fini par concerner tout le monde. En fait nous sommes tous devenus des images, plus ou moins conscientes, de cette absence."