La "Pineapple Express" (titre original) est le nom d'une drogue nouvelle, extrêmement puissante, et surtout prétexte à l'aventure déjantée de 2 fumeurs ingérables qui se retrouvent sans le vouloir, au coeur d'une guerre de dealers. Le pitch est simplissime, et on imagine la bêtise et les excès scènaristiques à venir s'appuyant sur les effets hallucinatoires, à la manière de Las Vegas Parano. Le problème, c'est qu'on reste dans le bien pensant. Il y a bien quelques scènes dans le genre, mais rien de bien transgressif.
Certes, dans l'un des 2 rôles principaux, James Franco est assez épatant, réussissant à casser son image de playboy pour jouer un revendeur défoncé. Et sa composition, si elle est bonne, rappelle néanmoins énormément celle de Brad Pitt dans True Romance. Mais il est bien seul à jouer la vague "foncedé", et l'humour du film tourne donc autour de quiproquos sans saveur. Seth Rogen s'est écrit un rôle sur mesure, mais comme dans Supergrave, ou En cloque..., je n'arrive pas à accrocher au personnage. Son physique ne fait rire que lui, et le personnage, à défaut d'intelligence créative (puisqu'il scénarise beaucoup), manque de charisme.
L'autre problème du film est justement là. Le thème de l'imbroglio, maintes fois exploité, peut toujours surprendre. Mais encore faut-il opter pour un style totalement loufoque, façon frères Farelly, ou plus caustique, façon frères Coen. Et encore une fois, à l'image de la nouvelle vague comique US, on se retrouve un peu entre les 2, pas assez de l'un, pas assez de l'autre, même si certains passages parviennent à nous tirer des rires (dont une mémorable poursuite de voiture). On est décidément bien loin de ce que Kevin Smith pouvait faire à ses débuts, triste constat pour une "nouvelle vague".
Bref, c'est gentillet, mais sans plus... Pire, le genre de film qui ne donne pas l'impression de passer mieux en ayant "consommé", un comble vu le sujet.