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    Go Go Tales
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    BabsyDriver
    BabsyDriver

    79 abonnés 816 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mai 2012
    Le film le plus lumineux d'Abel Ferrara qui prend visiblement plaisir à tourner dans ce lieu reconstitué à Cinecitta qui est pour lui autant une nostalgie des vieilles boîtes new-yorkaises qu'une métaphore de la difficulté à financer des films aussi indépendants.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 22 janvier 2013
    Go Go Tales est un film sorti en 2007 aux Etats-Unis puis finalement en 2012 dans notre pays, il s'agit d'un comédie sous forme de huis clos moite et sexy dont le cadre est un club de strip menacé de fermer pour faillite et dont les équipements se délabrent peu à peu, au contraire des spectacles qui sont eux flamboyants (impossible de ne pas voir la mise en abîme et la métaphore d'avec le cinéma d'Abel Ferrara, fauché, en marge d'Hollywood aujourd'hui mais tentant toujours de proposer un spectacle de qualité, seul maître à bord tel Ray Ruby dans le film). Ledit cinéaste parvient à filmer un grand nombre de personnages avec une fluidité étonnate, ce petit monde du club, cet univers clos, est d'une grande tendresse, on s'y sent bien, on a envie d'y être, parmi ces filles somptueuses qui dansent et que l'on ne touche pas, le cinéaste semble aimer chacun de ses personnages, ils lui sont familiers et ils le deviennent pour le spectateur aussi, c'est d'autant plus appréciable que c'est très rare au cinéma. Le récit s'articule autour d'une journée compléte au Paradise, les spectacles et les clients s'enchainant dans la salle principale (le produit fini), et les coulisses s'agitant sous la pression de la propriétaire qui réclame son loyer, des filles qui réclament leurs salaires, et de ray Ruby qui s'en remet au loto pour satisfaire ces dames (la réalisation, la production).
    La grande force de cette pellicule est d'avancer à son rythme, en évitant tous les poncifs du genre, vous ne trouverez pas dans Go Go Tales de mafieux rackettant le patron, ou d'histoire d'amour contrariée entre celui-ci et une de ses danseuses, pas de gros problèmes, le but c'est de montrer l'existence d'une communauté artistique qui telle une famille, parfois se déchire, mais dans laquelle on finit par s'aimer et à converger ensemble pour que le spectacle se réalise. Le boss prend son pied à montrer les filles et nous à les regarder (Asia Argento dans un numéro génial avec un rottweiler, en ce qui concerne Lou Doillon elle n'est pas aussi catastrophique que ce à quoi l'on pouvait s'attendre), dans un spectacle presque suranné, mais non point Burlesque (ici on n'est pas dans Tournée c'est bien mieux !). Tout finit sur un happy end de bon aloi, non le club ne fermera pas, mais il en est ainsi probablement tous les jours au Paradise, ceci n'est pas un spoiler, on le sait dès la première minute, Ferrara ne jouera pas la corde du dramatique facile se contentant d'une fantaisie comique qui lui va très bien et qu'il filme à la perfection, sans oublier la bande son presque 80's et en tout cas parfaite. Le casting quant à lui est superbe, Matthew Modine en coiffeur demi-sel et un peu pervers, Bob Haskins tout en bonhommie, Willem Dafoe étrange, Anita Pallenberg géniale et attachante en proprio gueularde mais qui fait partie des murs, Asia Argento punky mais sexy, le reste est à l'avenant. Chaudement recommandé ce film donne du baume au coeur et de belles filles à regarder, avant qu'il ne soit trop tard et que Manhattan ne se transforme définitivement en Disneyland.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 7 avril 2014
    Ferrara fait parti de ces réalisateurs qui bénéficient d'une cote incroyable durant toute leur carrière avec un bon film ou deux au compteur. Le film n'est pas spécialement mauvais mais il peine à eveiller un quelconque intérêt.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 169 abonnés 4 165 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2020
    “Go Go Tales” marque une pause dans la description des univers glauques et torturés qui jalonnent la filmographie d’Abel Ferrara. Cette description atypique de la faune d’une boîte de strip-tease tenue par un manager accro au loto qui tente par tous les moyens de joindre les deux bouts malgré son addiction au jeu, semble vouloir être la synthèse entre deux films références de ce genre très marginal. On pense bien sûr en premier à « Meurtre d’un bookmaker chinois » de John Cassavetes (1976) mais aussi au très réussi « Dancing at the blue Iguana » de Michael Radford (2001). Abel Ferrara contrairement à John Cassavetes ou Michael Radford s’attarde très peu sur la psychologie de ses personnages préférant par des flashs instantanés inscrire leur plastique ou leurs attitudes dans une peinture d’ensemble destinée à rendre l’ambiance si particulière de ce cabaret coquin où les cadres viennent s’encanailler à la sortie du boulot en glissant des billets sous les dessous des filles en attendant de prendre le train de 20h38 qui les ramènera dans leur banlieue cossue où il retrouveront leurs épouses. Pendant que tout le monde s’agite dans les coulisses pour faire tourner la boutique, le boss lui ne pense qu’à valider ses tickets de loto dont il pense qu’ils vont le tirer d’affaire des dettes qui s’accumulent face aux loyers et aux salaires impayés réclamés par ses filles. Entre deux grilles de loto, Ray, joué par le toujours aussi émacié William Dafoe, doit introduire les numéros et même pousser la chansonnette. Vraiment ce n’est pas une vie pour ce pauvre tenancier amoureux de ses filles qui trouve malgré tout le moyen de piquer un petit somme de temps à autres en écoutant l’opus 20 de Tchaïkovski allongé sur le canapé de son bureau. Et si William Dafoe impeccable comme d’habitude n'était au final que l’incarnation d’un Abel Ferrara ayant remplacé la cocaïne par le jeu ? Le tout est rythmé par le ballet des seins et des fesses des effeuilleuses que Ferrara nous livre à profusion comme si nous étions nous aussi clients du cabaret. L’ambiance éthérée qui se dégage de la mise en scène et du jeu des acteurs peut tour à tour fasciner, surprendre ou agacer comme toujours chez le réalisateur italo-américain dont le plus grand plaisir est de bousculer le spectateur. A chacun de voir s’il se trouve confortablement assis dans les fauteuils moelleux du Paradies. A noter la présence dans ce lieu unique de figures illustre du passé comme l'ex groupie des Rolling Stones, Anita Pallenberg ou Romina , la fille de Tyrone Power mais aussi celle d'acteurs un peu oubliés comme Matthew Modine, Burt Young ou Bob Hoskins. Cette distribution baroque renforce encore un peu plus l'aspect étrange de ce film pas désagréable mais bien sûr très loin des plus belles réussites de Ferrara.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 28 février 2012
    Film présenté à Cannes en 2007, finalement sorti en salles en France cette année, le dernier film de Ferrara a bien failli finir aux oubliettes. Une idée pas si terrible pour un film qui semble vieux, ampoulé et problématique. Go Go Tales c'est la simple chronique d'un petit club de strip-tease new-yorkais dont le patron a des difficultés de trésorerie.
    Bien loin de trouver la bonne distance face à son sujet, Abel Ferrara filme ce petit club sans grand génie. Il tente des petits coups d'éclats façon film de gangster raté et comique mais rien ne prend. Ses personnages n'ont aucun charisme bien que Willem Defoe défende avec honneur et conviction son personnage de patron décalé. Pourtant Ferrara le filme au plus près, tentant de nous tenir en haleine sur ce fil rouge improbable d'un tirage du loto. Tout semble factice et fabriqué, Go Go Tales manque de sincérité dans sa mise en œuvre, dans le choix des personnages et de leurs interprètes; bref le film manque d'un souffle, celui d'un cinéaste en complète perte de vitesse qui semble plus s'intéresser aux belles jambes de ses comédiennes plutôt qu'à un véritable choix de cadres. L'aspect voyeur est assez vite gênant, il ne correspond absolument pas à une volonté de mise en abyme du spectateur de cinéma; on est plus là pour se rincer l’œil. Malheureusement la perversité du cinéma de Ferrara est totalement absente de ce film. Le sympathique Abel a tenté un hommage au corps féminin à la façon de Fellini (le film a d'ailleurs été tourné à Cinécitta), c'est complètement raté et les bonnes intentions disparaissent bien vites.
    Ce film dégage une grande artificialité qui ne prend jamais sens, c'est un cinéma en manque d'idées qui tente de se rattraper sur les acteurs. Ceux-ci enchaînent leur numéro, la direction d'acteurs est absente. Pourtant Mattew Modine, Bob Hoskins ou Willem Defoe tentent de croire en leur personnage mais leurs efforts sont vains. L'apparition d'Asia Argento est ridicule tout comme celle de la propriétaire du club, femme insupportable qui semble avoir 2 répliques pour 1h30 de film. A l'image de ce personnage, le film tourne en rond et tente par une pirouette scénaristique de se dégager de son vide narratif.
    Go Go Tales manque de tout, c'est un film déjà ringard 5 ans après sa première présentation. Ferrara ne semble plus avoir les même motivations à propos du cinéma.
    VeganForAnimalRights
    VeganForAnimalRights

    133 abonnés 216 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 mars 2013
    Une fois de plus, le bon Abel nous inflige un gros nanar sexiste sans âme ni intérêt.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 132 abonnés 7 479 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 25 février 2012
    Réalisé en 2006 et présenté au Festival de Cannes l’année suivante, ce n’est que 5 ans plus tard qu’il débarque dans l’hexagone. Après l’avoir vu, on comprend mieux pourquoi ce film était resté si longtemps dans les tiroirs et sans distributeurs pour nous le proposer. Go Go Tales (2007) est un film brouillon qui s’avère très rapidement épuisant, dépassant tout juste les 90 minutes, on jurerait qu’il en dure le double ! L’intrigue se déroule intégralement au sein d’un club de strip-tease (en faillite) en plein cœur de New-York. On y suit les déboires de toute l’équipe, entre la propriétaire qui crie au scandale suite aux retards du paiement des loyers, en passant par les danseuses mécontentes de ne pas être payées en temps et en heure sans oublier le patron qui se démène pour que sa boite ne coule pas (et qui passe son temps à jouer au loto, espérant tant bien que mal pouvoir remporter la cagnotte, ce qui lui permettrait de sauver son club). Réalisé intégralement dans les studios de CineCitta à Rome, le film d’Abel Ferrara manque cruellement de moyens et d’idées. Car il faut bien le reconnaître, on s’ennuie littéralement, n’attendant qu’une chose, que le film daigne enfin se terminer et ce, malgré une alléchante distribution (Willem Dafoe, Bob Hoskins, Asia Argento, Riccardo Scamarcio & Lou Doillon).
    selenie
    selenie

    6 181 abonnés 6 168 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 septembre 2014
    Ce film reste mineur pour Ferrara, il est loin le temps de son apogée (90-96) même si ce film n'est pas dénué de qualités.
    ferdinand75
    ferdinand75

    544 abonnés 3 835 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 avril 2016
    Une grande poésie pour ce film très inégal et souvent bancal de Ferrera. C’est une sorte d’OVNI car on a du mal à classer ce film. Tout le film (long) se passe comme un huis clos, (tourné dans les studios de Cinecitta), dans une boite de nuit américaine, style « table danser », « go go girls ». On assiste à la vie au quotidien de toute l’équipe travaillant au club, sur une journée. Un directeur déjanté, addict du jeu de loterie, qui joue la recette, en cachette, au fur et à mesure des encaisses, du coup il ne paye pas les employées danseuses. De vieux personnages retraités et grabataires, apparemment les propriétaires de la boite, mais qui y vivent à demeure, sont accoudés au bar , très loufoques. Et puis l’ensemble de la troupe, beaucoup de filles, qui s’inquiètent de ne pas être payées, qui déambulent et excitent les clients, qui sont de moins en moins nombreux. Des clients chinois ou maffieux, bons « gogos ». Le film est construit comme un tableau expressionniste, par touches successives, sans vraiment de scénario linéaire et bien écrit. Il y a des moments de toute beauté, par exemple un plan séquence infernal, avec un travelling latéral, droite gauche , aller retour, où la sulfureuse Asia Argento comme à son habitude se met à nue, interprétant une danse sexy avec son chien de compagnie mais Rottweiler, c’est très fort ,très beau. Une autre magnifique scène sur la chanson intégrale de Grace Jones « Libertango » , où toute la boite de nuit part en live : incendie d’un « sunbetting », filles qui se rebellent, séduction de clients, c’est énorme et époustouflant, réalisé avec beaucoup de maestria.. Par moment Ferrara trouve un souffle et une poésie unique. Et puis ensuite c’est parfois un peu long et répétitif, car il ne se passe plus rien. William Daffoe est formidable habité par sa folie, un de ses plus rôles. Asia Argento décoiffe comme à son habitude , elle ne fait pas le choses à moitié. A noter la courte apparition sympathique de Lou Doillon en danseuse/ prostituée délétère.
    Cinephille
    Cinephille

    154 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 9 février 2012
    C'est vraiment Ferrara qui signe ce film ? je n'arrive pas à y croire. Tout y est vieillot, poussiéreux, sans inventivité. On se demande évidemment si le personnage du tenancier bien sous tous rapports joué par Willem Dafoe, n'est pas le miroir de Ferrara, qui serait lui aussi une vieille gloire du cinéma, passionné et honnête, jonglant sans arrêt pour joindre les deux bouts. Tout ça se passe dans une boite de strip-tease largement en perte de vitesse, les filles sont toutes moins sexy les unes que les autres. Quant à l'histoire du billet de loto....c'est tellement lourd et prévisible.... Et par dessus tout ça il n'y a rien de particulièrement intéressant dans la mise en scène. Je suis inquiète de ce que ce Ferrara là va pouvoir bricoler avec le personnage de DSK.
    DarioFulci
    DarioFulci

    101 abonnés 1 412 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juin 2012
    Le quotidien d'un club moribond, peuplé de personnages exsangues. Abel Ferrara retrouve un univers underground dans un film plus apaisé qu'à l'accoutumé. Ses héros n'ont plus grand chose de menaçant, bien au contraire. Ils ont un côté loser magnifique, en lutte pour la sauvegarde de leur tanière mise sur la touche par une propriétaire revêche. Des petits trafics sans splendeur, sans violence, sans charisme. La crise touche aussi les petits malfrats des clubs de strip-tease désormais ringards. On sent l'affection que porte Ferrara à tous ces caractères déchus. Il les filme avec une gentille dérision et un amour sans faille. Le réalisateur a vieilli, ce n'est pas le film de la maturité mais c'est un indéniable aveu de reconnaissance du temps qui a passé. Le temps des flingues et des héros en proie à des agitations intérieures sanglantes parait révolu.
    stebbins
    stebbins

    497 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 février 2012
    Go Go Tales, c'est avant tout et surtout un personnage : le chaleureux Ray Ruby, impresario pathétique d'un night-club sur le déclin, clown ravagé constamment au bord du précipice joué par l'immense Willem Dafoe. Visage émacié, gueule béante et oeil vitreux : l'acteur livre une composition excessive et jubilatoire, éventuel alter ego d'un cinéaste montrant les limites d'une entreprise, bonne ou mauvaise. Sous ses airs de film banal et redondant Go Go Tales réserve une synthèse attachante de la filmographie d'Abel Ferrara, à la fois très imparfaite et beaucoup plus complexe qu'elle n'y paraît de prime abord. On pense beaucoup à certains films de Martin Scorsese, notamment au somptueux Casino pour la portée documentaire et à la fin du chef d'oeuvre Raging Bull ( Ray Ruby n'est-il pas le cousin éloigné du vieux Jake La Motta, homme-spectacle dérisoire réduit à quelques pitreries scéniques susceptibles de justifier un nom sur une affiche ? ). Si la mise en scène, comme aplatie par une absence de style laisse parfois croire à une immense supercherie le film pose une question passionnante : jusqu'où un homme peut-il assumer ses rêves et s'assumer lui-même ? En ce sens la critique des Cahiers du Cinéma est d'un pertinence éloquente, revenant avec intérêt sur l'univers obsédant du réalisateur de New Rose Hotel... Même dans son deus ex machina complètement creux et ridicule Go Go Tales reste un morceau de cinéma touchant ainsi qu'attachant dont la seule véritable forme d'impudeur réside dans sa naïveté monstrative et sans concessions. C'est à voir.
    cristal
    cristal

    177 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2012
    Ray Ruby's Paradise, Manhattan, New York, USA. De cet établissement où l'effeuillage et le coquin sont monnaie courante, nous voici le public durant 1h45, comme le serait un promoteur immobilier lors d'une visite privée. Des cuisines à la scène, du bar aux vidéos-surveillance, des loges aux bureaux, "Go Go Tales" propose une étonnante plongée d'un ordre tout à fait anecdotique dans un cabaret fictif qui semble contenir l'énergie d'un plateau de cinéma, tout comme Ray Ruby, le patron de la boîte incarné par Willem Dafoe, est la version surjouée de Ferrara perdant les commandes de sa carrière, de ses budgets, de son équipe, de son inspiration. De cette idée déjà vue - qui consiste donc à métaphoriser l'évènement personnel du cinéaste en un spectacle permanent - ressort indéniablement un grand film, aussi grand qu'il semble privé, restreint, et finalement sans grande importance dans la filmographie du roi de New York. La première chose qui frappe dans cette mise en scène d'un groupe, d'une presque famille, c'est l'enfermement qu'a créé Ferrara et l'effet d'obsession qui en ressort. L'hystérie collective devient une masse difforme et un effet comique impayable tant le support claustrophobique nous oblige à vivre chaque mésaventure, aussi infime soit-elle, 'avec' et 'pour' les personnages. L'énergie visuelle et sonore travaille jusqu'à l'épuisement cette sensation de comédie et de tragédie légère ; lumières artificielles propres aux cabarets, surjeu éventuel des comédiennes selon leur présence sur scène ou en dehors, babillage sans conséquence prenant des proportions affolantes, enfermement des voix dans un lieu clos, hyperactivité de la présence musicale dû aux prestations scéniques... Ferrara utilise là toute la matière qui lui est offerte par la simple définition du lieu. Son choix esthétique, d'une grande force, est de ne jamais déranger cette matière par un évènement extérieur ; ainsi jamais ne voit-on un morceau de ciel, de trottoir, de route, de voiture. Même les rares scènes d'extérieur minimisent l'activité autre que sonore ; les klaxons accompagnent un plan serré d'un personnage marchant près du mur dans une avenue qu'on imagine remplie par le trafic automobile. Ferrara n'utilise jamais d'autres digressions que celles permises à l'intérieur de son Temple de pacotille ; et celles-ci sont multiples, voire infinies même si on ne peut y trouver ni aérations ni horizons esthétiques. Tout se base sur un vague suspens de tombola, grossière ficelle de cinéma dont Ferrara se délecte et nous avec, jusqu'à une extraordinaire séquence finale basée sur une progression de la tension narrative et un climax qui prouve la maîtrise de Ferrara dans n'importe quelle situation. Willem Dafoe y endosse comme un caméléon sous acides le rôle de Ray Ruby's / Ferrara jusqu'à l'hystérie sociopathe. Le joyeux bordel qui sous-tend le film ne vaut pas néanmoins un cinéma bordélique ; au contraire les idées fusent mais sont canalisées par cette idée jusqu'au-boutiste d'un inattendu huis-clos dont les seules pupilles extérieures sont les vidéos-surveillance, et dont la matière nous est transmise parfois dans des plans intégraux - étrangeté abstraite et vertigineuse par sa répétition - , qui s'oppose dans son grain impur au travail ingénieux du directeur photo Fabio Cianchetti sur la représentation de l'énergie et du mouvement groupé dans le cabaret. Presque making-of secret, mais les bras grands ouverts au public, "Go Go Tales" démontre l'inventivité monstre d'un auteur loin du gouffre dans lequel la triste industrie du cinéma aura essayé de le plonger. A ceux qui croient que son cinéma s'est effondré, on y verra plutôt que son humour se décuple, son approche fait diversion, sa maîtrise se précise et s'adapte aux effets magiques du film, son attention visuelle continue de s'exprimer autant par le cérébral que par ce que le coeur ordonne (superbes plans d'ouvertures où W. Dafoe, allongé, exténué, chemise blanche ponctuée de boutons de rubis, semble être caressé par des volutes de caméra et les inserts hallucinatoires d'une danseuse gracile au son de la harpe du "Lac des cygnes").
    Fabien D
    Fabien D

    177 abonnés 1 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 février 2012
    Abel Ferrara est un cinéaste majeur, connu pour ses atmosphères sombres et putrides et son goût pour la violence, il signe avec ce Go go tales, une oeuvre plutôt légère mise en scène avec goût, quelque part entre le film d'auteur arty et la comédie loufoque à la Coen. Cette histoire de club de strip-tease en faillite est magistralement interprété par un Willem Defoe absolument excellent jusque dans la névrose (hallucinante scène de l'aveu final). Les situations plus saugrenues les unes que les autres amusent beaucoup (la scène avec Mr Crabe) tout comme les personnages hauts en couleur et hystériques qui peuplent le film (notamment la vieille propriétaire du club, vulgaire et autoritaire). Par moment, une certaine mélancolie fait son apparition donnant un certain relief à une histoire somme toute banal. Ringard et touchant à la fois , l'univers décrit par Ferrara est fortement plaisant (autant que l'abbatage d'Asia Argento, plus sexy que jamais). Si tant de légereté peut paraître futile, le film de Ferrara, sans être une oeuvre majeure, est néanmoins réussi. On rit beaucoup et l'ambiance fascine. Un bon cru : certainement.
    nestor13
    nestor13

    56 abonnés 1 222 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 février 2012
    Willkommen, bienvenue, welcome. Fremde, étranger, stranger. Le cinéma aime bien nous inviter au cabaret ou autres lieux avec des jeunes filles peu chaudement vêtues. Tenez, pas plus tard que récemment avec "Burlesque" où les propriétaires d'un tel endroit luttaient contre la fermeture de leur établissement qui allait à coup sûr à la faillite. Bizarrement, c'est la même histoire ici, à croire que les scénaristes n'ont pas beaucoup d'imagination. Et même si on peut se délecter du corps de ces go-go danseuses qui nous montrent leurs jolies poitrines et leurs strings dorés, on ne peut pas dire que ce film soit vraiment émoustillant (pour rester poli). C'est plat, le scénario est loufoque et la musique affreusement bourdonnnante du début à la fin. C'est certes amusant de voir Willem Dafoe pousser la chansonnette et de constater que Bob Hoskins fait des infidélités à Madame Henderson, mais je ne suis jamais arrivé à m'intéresser à cette évocation sans queue ni tête. Si je devais résumer mon sentiment : c'est du Robert Altman en pire. "Go go tales", où quand c'est le spectateur le gogo.
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