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inspecteur morvandieu
37 abonnés
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2,5
Publiée le 10 février 2024
Le film est constitué de trois histoires courtes sans autre lien que leur étrangeté commune et leur signification philosophique. Une femme vilaine et laide devient belle par un effort de bonté; un homme paisible devient assassin, obsédé par le meurtre qu'un devin lui voit commettre; un funambule prend peur à la suite d'un rêve. Ces trois histoires, tournées par Julien Duvivier pendant son exil américain, sont des variations sur une même idée qui nous enseigne que les prédictions et les superstitions sont dangereuses et que la solution à nos problèmes est à trouver en nous. De cet enseignement humaniste et, si on peut dire, volontariste, Duvivier fait un film dont le ton surnaturel tient davantage de la nature même des sujets que d'un travail de mise en scène véritablement original ou personnel. Le propos est modeste et les deux intrigues qui enserrent celle où joue Edward G. Robinson, la seule qui soit convaincante du point de vue de sa réalisation, sont un peu simplistes.
Film à sketchs de la période américaine de Duvivier qui n’est pas tout comme pour Renoir sa plus glorieuse. Le film vaut malgré tout d’être revu car il nous permet de voir une pléiade de stars de l’époque au service d’un frenchie dans trois histoires courtes tournant autour du fantastique. La première porte sur l’acceptation de soi qui finit toujours par rendre les êtres meilleurs. La seconde qui est de loin la plus intéressante nous narre l’obsession d’un homme qui après s’être fait lire les lignes de la main par un Thomas Mitchell démoniaque se persuade de réaliser la prédiction : tuer un homme. Le malheureux est joué par un Edward G Robinson toujours juste qui finira par tuer celui qui lui a « jeté ce sort ». Le dernier sketch plus anecdotique malgré la présence de Barbara Stanwyck et de Charles Boyer nous raconte l’histoire improbable d’un acrobate miné par la peur qui tombe amoureux d’une anonyme trouvée dans son public. Duvivier s’en sort plutôt bien au final même si on est très loin de la maîtrise du britannique Basil Dearden et de ses confrères Charles Chricton, Robert Hamer et Alberto Cavalcanti dans « Au cœur de la nuit » deux ans plus tard.
Beau film, acteurs et réalisation impeccables, trois histoires fantastiques marquées pas la patte d'oscar Wilde, un must, du coup le fil rouge constitué par la conversation entre les deux amis s'avère plutôt faiblard.
Duvivier version US, ca vous donne un splendide film fantastique, envoutant au possible. Envoutant, oui, c'est bien le premier mot qui me vient à l'esprit pour qualifier ce magnifique film, à l'atmosphère particulièrement bien rendue, et aux histoires passionnantes. Rajoutez à cela une interprétation des plus inspirées par quelques grands noms (Edward G. Robinson, Charles Boyer, Barbara Stanwyck...) et cela vous donne un film étonnant de bout en bout, dont on ressort totalement conquis, et même assez impressionné par autant de subtilité et d'intelligence, porté notamment par beaucoup de suggestion dans la mise en scène. A découvrir absolument.