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loulou451
120 abonnés
1 503 critiques
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4,0
Publiée le 4 septembre 2011
Comme toujours avec Alain Corneau, un film impeccablement ficelé autour d'un scénario écrit sur mesure pour Yves Montand. Une fois encore, Corneau fait preuve d'une maîtrise parfaite, tant dans la mise en scène que dans le sens du récit, toujours soutenu. Seul petit bémol, les rôles secondaires, surtout celui du flic/Balmer, qui frôlent la caricature. Un très bon film tout de même.
Un polar assez conventionnel d'Alain Corneau,qui n'égale ni "Police Python 357",ni "Série Noire",ni "Le choix des armes".Malgré tout,cela reste au-dessus de la moyenne,pour plusieurs raisons.Tout d'abord,Corneau évite les longues discussions autour de la fausse culpabilité de Henri Savin.Son personnage se définit par ses actes,et ceux-ci pour être compréhensibles(fabriquer de fausses preuves pour innocenter sa maîtresse,suspectée d'avoir tuée sa concubine)n'en sont pas moins étranges.En réalité,Savin est un homme égoïste et nombriliste,qui ne pense qu'à se défaire d'une police trop pressante à son goût.Jean-François Balmer est un très tenace limier,de par l'inexistence d'une vie personnelle.Yves Montand,tout en intériorité renfrognée et en machiavélisme mal caché est encore une fois au top.Le film se divise en 3 parties.Celle où la femme trompée se suicide et déclenche l'engrenage.Celle où l'enquête tourne au jeu du chat et de la souris.Enfin,la dernière,la plus intéressante,se déroule au Canada et voit Savin pris au piège d'une bande de chauffeurs-routiers au volant de leur poids lourd.Le destin le mène au tragique,alors qu'au départ il n'y avait qu'une méprise à dissiper.Profond,mais sans aucun doute maladroitement représenté à l'écran.
Alain Corneau est le spécialiste du film noir, cela se confirmera dans ceux qui suivront celui-ci. "La menace" est un mélange assez judicieux et habile de thriller et de drame tournant autour du trio Montand-Laure-Dubois, un triangle amoureux de deux femmes autour d'un même homme qui va déboucher sur un suicide qui va mettre mal à l'aise les deux restants. Alain Corneau, qui a rédigé lui-même ce scénario tortueux et torturé, décide d'user de tous les détails possibles et crédibles pour orienter son histoire en un duel entre les deux amants et la police Française, elle-même incarnée par un fin limier qu'interprête Jean-François Balmer. Nous sommes dans les années 1970 et les films de Belmondo cartonnent au box-office, ces derniers montrant les policiers très souvent comme un gros tas d'imbéciles or Alain Corneau part à contre-courant et les montre au contraire tenaces, malins et très souvent intraitables et impitoyables. Alain Corneau ne veut pas dire que les policiers sont des hommes sympathiques, pour lui ils sont des traqueurs et des poseurs de pièges souvent parce que leur vie personnelle témoigne d'un grand et inévitable ennui. Le film montre également que l'argent ne suffit pas à un homme, il lui faut une femme qu'il aime et peu importe pour la femme qui l'aime autrement dit l'homme est déclaré volage et immoral et tout le mérite revient à Alain Corneau de le dénoncer. Le scénario est très riche et est exploité de telle sorte qu'il se crée une efficacité redoutable au niveau de la réalisation, certaines scènes ne nécessitant parfois aucun mot, le spectateur devant comprendre juste à la frontière du visible délivré par la caméra. Autant le dire, ce film appartient à la légende du thriller dramatique français non seulement parce qu'il possède une certaine noirceur rarement égalée mais également par sa virtuosité et par son rythme effréné. Alain Corneau rédige et élabore un film rondement mené, très dur psychologiquement et qui se conclut en un final effroyable.
Excellente réalisation et interprétation ! Scénario toutefois très noir,très sombre,très désespérant,très déprimant ! Nous constatons que l'auteur,pour l'ensemble de sa carrière cinématographique,exprime beaucoup d'intérêt pour ce genre de scénario !... Un amoureux en sorte du film déprimant ! Et en aucun cas,comme on à pu le lire ou l'entendre, le successeur du grand J.P. Melville,qui exprimait un style plus alerte,plus dynamique,plus riche,plus original,plus insolite,plus noble,plus puissant,plus classieux,plus profond...
Si "Série noire" s'avérait être une oeuvre résolument personnelle, elle n'en demeurait pas moins difficile à apprécier et presque ennuyeuse. C'est tout le contraire de cette "Menace" qui, sous une apparence de thriller classique, s'avère être une belle réussite du genre. Car au lieu d'enfiler les clichés et une intrigue revue mille fois, Corneau préfère s'appuyer ici sur le destin, ce qui s'avère rapidement payant. Car la mise en scène s'avère rapidement d'une grande efficacité, cela étant notamment du à des dialogues très réduits, ce qui permet à l'ensemble de ne jamais paraitre fade ou larmoyant. Au contraire, le film sait se doter d'une grande force à beaucoup de poits de vue (visuels notamment, grâce à des décors naturels superbes du Canada), et à une intrigue qui fonctionne totalement par des personnages et des acteurs convaincants. Enfin, que dire de cette fin absolument dantesque, ou l'on passe par absolument toutes les émotions, Corneau réussissant une alchimie parafaite entre suspense et émotion. Et le destin, à nouveau... Un modèle du genre!
la menace ressemble etrangement à Police Python 357, mais cette fois Montand ne dissimule pas les indices qui l'accablent, il en fabrique contre lui pour mieux proteger Carole Laure qu'il sait innocente et que tout accuse, et puis il y a cette extraordinaire fin justement au Canada, logique quand on tourne avec une canadienne, c'est somptueux, du grand film policier, quand à Montand il y a longtemps déjà qu'il est devenu le nouvel acteur numero 1 du cinema francais grace à une filmographie impressionnante et des interpretations sans faille si ce n'est exceptionnelle souvent.
Savin (Yves Montant) travaille dans l’entreprise de transport de Mme Montlaur (Maire Dubois), avec laquelle il a eu une longue liaison. A présent il fréquente Julie Monet (Carole Laure), mais Montlaur est toujours éprise de lui et cherche à le garder par tous les moyens. Alors que Monet attend Savin dans un endroit isolé, survient Montlaur. Les deux femmes en viennent aux mains et Monet affolée fuit. Lorsqu’on retrouve le cadavre de Montlaur, tout accuse Monet, mais Savin a décidé de la sauver, tout en se préservant lui-même. La volonté de l’auteur est claire : développer un scénario policier original, décrivant dans le détail la mise en œuvre d’une machination, et le faire à l’aide d’une grande recherche formelle. Le spectateur est donc convié à suivre pas à pas les manigances de Savin, et à les comprendre au fur et à mesure. S’y ajoute un goût prononcé pour les séquences muettes ou dilatées, en référence à Melville. Si l’on doit saluer les intentions, l’effet produit laisse beaucoup à désirer. La première erreur est de ne pas avoir décelé que le travail de compréhension demandé au spectateur l’empêche d’être pris émotionnellement par l’action (on retrouve ce travers dans Mulholland drive par exemple). La seconde tient à un souci du détail qui rend l’enquête sise à Bordeaux fastidieuse, et comme elle est montrée à un rythme volontairement lent, l’ensemble produit le même agacement qu’un épisode de Derrick. La troisième concerne la séquence canadienne : tant de silence entraîne non pas l’intérêt, mais la torpeur, une torpeur que le brillant final peine à dissiper. Souhaitant aussi traiter d’une machination dans « le doulos », Melville avait choisi d’en montrer les effets, puis d’en dévoiler le processus à la fin. Intellectuellement moins subtil, mais cinématographiquement plus réussi.
Voilà un superbe polar comme Corneau savait en faire... L'amour est un piège cynique dans un scénario parfait enjolivé par un casting tout aussi parfait. C'est tristement noir et machiavélique, à quand un Corneau de cette trempe ?
Probablement un des tous meilleurs Corneau, avec un Yves Montand épatant, et une belle brochette d'acteurs/trices excellents, comme la belle Carole Laure, et le toujours ambigu Jean-François Balmer...Excellent !
Grandiose, scenario fabuleux, Montand machiavelique de l'amour sera rattrappé par le destin. Un chef d'oeuvre de Corneau au même titre que Police Python 357 et le Choix des Armes. Dommage que par la suite, le registre de ce réalisateur a changé.