Je suis consterné par un tel film. Amarcord n'est ni plus ni moins qu'une farce surréaliste. En effet, les éclairages pourraient figurer dans une publicité pour parfum, les acteurs sont tous mauvais, la trame échappe à toute logique (un mètre de neige en juillet dans le sud de l'Italie, on y croit tous...) et n'a absolument aucun intérêt, l'érotisme -ce mot est à jamais galvaudé- est inexistant tant Fellini est incapable de faire preuve d'un minimum de subtilité. Amarcord, c'est le degré zéro du cinéma, c'est-à-dire une juxtaposition confuse de plans qui ne s'harmonisent pas entre eux et qui n'ont d'autre intérêt que de montrer à quel point le cinéma italien peut sombrer dans le vulgaire ! Fellini a réalisé quelques grands films, je ne le nie pas, mais Amarcord est l'œuvre soit d'un fumiste, soit d'un fou à lier. Que voit-on pendant deux heures ? Une bande de rustres passant leur temps à se masturber et à regarder les poitrines, les fesses, les corps des femmes; nous avons aussi l'honneur de voir toute la population pleurer d'extase à la simple évocation de Mussolini, effarant. Quand ce n'est pas de la grivoiserie facile, le film traite des extravagances d'individus tous aussi fous les uns que les autres, de l'insouciance perpétuelle -et au combien agaçante- d'enfants stupides, sans culture, urinant en classe et sans la moindre conscience de l'autre. Puis, au milieu de ce tissu d'inepties, vous avez droit à une scène de danse dans le brouillard (l'éclairage n'a jamais été aussi lamentable que dans cette scène, notamment lors des plans rapprochés où les personnages sont comme nimbés de lumière tandis que tout l'arrière-plan est brumeux, logique imparable...) où les jeunes fanfarons se croient au bal, il faut admettre que tous les délinquants en rêve, n'est-ce pas ? Dans ce même esprit, le dérèglement climatique auquel nous assistons est tout de même fascinant: une mère malade dit avoir chaud alors que la ville est recouverte de neige. D'ailleurs, le soleil est doté du pouvoir tout à fait particulier d'éclairer la ville quand cela lui chante. La neige, elle aussi, est prodigieuse: elle tombe des jours durant, ne fond pas sous l'effet de ce soleil intermittent, tout en formant d'énormes tas à des endroits spécifiques afin de laisser le passage aux citadins (tout de même, respectons les règles du savoir-vivre !). Quant à la mer, comme dans son navrant Casanova, ce sont des sacs poubelles, reconnaissons à Fellini le talent d'avoir préludé au développement durable ! Ce film ne soulève aucune réflexion, n'a aucune portée critique et fait preuve d'une bêtise inconcevable quant à la condition féminine (grosso modo, toutes les femmes sont des gourdasses en chaleur tout juste bonnes à combler les désirs charnels des hommes). Je suis également frappé par ce refus invraisemblable de toute solennité, même pendant un enterrement, il faut que la marche funèbre de Chopin soit parodiée ! Ce film fait partie de ceux qui ont tué la comédie, vous savez celle où les gens parlent pour signifier quelque chose.