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Estonius
3 477 abonnés
5 453 critiques
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5,0
Publiée le 21 juin 2013
Une descente en flamme iconoclaste et particulièrement féroce du mysticisme et de la charité chrétienne. Mais la peinture qu'il fait de la société "d'en bas" est sans doute encore plus féroce, les pauvres sont l'objet de compassion de la part de Viridiana, qui les recueilles mais les fait travailler, mais ceux-ci rejettent celui qui est encore plus mal loti qu'eux (le lépreux, lequel se révélera particulièrement abject) et à la première occasion ils vont se moquer de la charité dont ils bénéficient (mais de façon lâche et brutale). Silvia Pinal traverse le film, toute rayonnante de beauté, son personnage est peu fouillé psychologiquement mais ce n'est pas ce qui intéresse le réalisateur, mais son parcours avec cette fin métaphorique et surprenante. En filigrane, on se régalera des clins d'oeil du réalisateur envers ses fétichismes sexuels (les jambes, les pieds, les chaussures, les corsets). Du Bunuel à son meilleur niveau.
Palmé à Cannes malgré le vent de scandale qui souffla sur sa projection, "Viridiana" est un film comme Bunuel sait les faire avec un propos violent qui n'a pas perdu de sa verve aujourd'hui. Critiquant toujours la société des bonnes mœurs, que ce soit la bourgeoisie ou la religion, il raconte ici l'histoire de la belle Viridiana qui se destine à être nonne mais dont la rencontre avec son oncle qui tombe sous son charme va bouleverser sa vie. Si la première partie est très forte, portée par un Fernando Rey vraiment excellent en vieil homme hanté par le souvenir de sa femme morte qui retranscrit so désir sur sa nièce, la deuxième partie est un peu plus faible car Bunuel n'est vraiment pas subtil et cela manque un peu au film. On admirera son audace de refaire la Cène avec des mendiants pouilleux mais l'histoire perd bel et bien de son intérêt quand vient cette partie. Reste Silvia Pinal, parfaite dans le rôle de la sainte Viridiana et quelques idées de mise en scène vraiment géniales.
Pour un film palmé à Cannes en 1961 je dois avouer que je m'attendais à mieux. La première partie du film est intéressante, son rythme soutenu nous fais entrer d'emblée dedans. Pour la seconde partie, servie sur un plateau sans quasiment aucune transition, nous assistons là à une sorte de règlement de compte entre Bunuel et le reste du monde, à savoir l'Eglise, les bourgeois et le monde "populaire" dans sa bestialité la plus profonde. Tout le monde en prend bien pour son grade. Mais voilà, des scènes choquantes et provocantes pour l'époque franquiste, telles l'orgie finale entre les mendiants rappelant la Cène, et la nonne du début qui cède (du moins c'est très suggéré) finalement aux avances de son cousin (voire à un plan à 3 avec la servante) ne font plus mouches à ce jour. Luis Bunuel a été au bout de ses convictions les plus profondes mais malheureusement pour lui son film a mal vieilli.
Pas de pitié pour la larve humaine... heu je veux dire l'être humain Bunuel ne dresse pas un portrait très flatteur pour nous autres et il n'épargne même pas les miséreux. J'ai trouvé Viridiana passionnant jusqu'à la scène du suicide après l'histoire l'était tout autant mais le film manquait par moment de rythme en tout cas c'est un film assez marquant qui fit scandale en son temps mais le problème de Viridiana c'est que de nos jours mise à part ses propos le film ne choque plus dans sa manière de représenter ce qu'il dénonce. La fin est dure, du cinéma intelligent que ne plaît pas forcément mais qui mérite d'être vu.
Aide le vilain; il te chie dans la main. Décidemment rien ne change que ce soit l'hypocrisie de la charité chrétienne ou celle encore plus grande qui se prétend laïque et ne cherche qu'à se donner une bonne conscience.
Loin de ses débuts surréalistes, Luis Buñuel réalise avec «Viridiana» un long métrage acerbe et mordant, dénonçant l'hypocrisie de la charité chrétienne avec vigueur. La jeune héroïne éponyme, se destinant d'abord à entrer au couvent, décidera après que son oncle ait failli abuser d'elle de recueillir des mendiants et des infirmes pour s'occuper d'eux dans la maison que lui a légué son oncle, après qu'il se soit suicidé de désespoir. Elle met alors toute son ardeur à leur offrir hospitalité et travail, persuadée de faire le bien et de redonner goût à la vie aux malheureux. Mais ils profiteront de sa charité, s'introduisant chez elle pour y organiser une orgie mémorable et tentant même à leur tour de la violer. Ironie suprême, Viridiana finira par abandonner toute illusion ainsi que son voeu de chasteté pour s'en remettre à Jorge, fils de l'oncle et co-héritier. Buñuel se montre impitoyable envers sa jeune héroïne qui semble évoluer dans un autre monde, fuyant dans la religion les difficultés de la vie, tout comme il dépeint férocement les mendiants en parasites avides de jouissance, cachant derrière leur pitoyable apparence et de sournoises politesses une âme des plus noires. Bien que souvent qualifié d'anticlérical, «Viridiana» n'est pas aussi radical que le laisse supposer sa réputation, c'est peut-être justement par son habileté à ne pas verser dans la caricature que ce long métrage est d'autant plus marquant. Parcouru de personnages hauts en couleur et de scènes inoubliables, d'une insolente liberté de ton, «Viridiana» est sans aucun doute un film intéressant et à voir. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Un Buñuel qui ne serait pas subversif ne peut pas être un véritable Buñuel, et "Viridiana" est très loin d'être l'exception qui confirme la règle. C'est même une des oeuvres du cinéaste qui la confirme le plus tout court. Et comme le réalisateur a eu la possibilité de tourner dans l'Espagne franquiste, et comme l'Eglise n'a pas été la dernière à aider cette dictature a s'instaurer, il n'est pas difficile de deviner qui c'est qui va s'en prendre plein la gueule. Bon, ici ce n'est pas la religion en elle-même qui passe sous le scalpel féroce de Buñuel mais plutôt le fait qu'elle permet à certains de légitimer leur hypocrisie et de servir leur cupidité. Là ce sont des mendiants mais ça aurait pu aussi bien être des bourgeois, qui étaient loin d'être la dernière cible du réalisateur. Et s'il y a quelques personnes qui pratiquent sincérement la religion dans le but de servir son prochain, il le paye chèrement à l'instar du personnage don quichottesque féminin qui donne son prénom au film. On ne peut qu'accuser encore une fois Buñuel d'être lucide sur la nature humaine. Un grand cru du cinéaste.
Du Luis Buñuel typique, un film assez inégal. Avec une réflexion sur la morale et le choc de différents milieux sociaux mais un scénario qui va rarement au bout des choses. Le trait est acide mais manque de vigueur.
Une 1ère partie très intéressante qui m'a beaucoup plu sur l'oncle voulant posséder Viridiana mais c'est ensuite bien longuet et peu rythmé jusqu'à l'orgie de ces pauvres qu'elle voulait tant aider...
Lorsque la douceur simple et la primitivité obsène se rencontrent, le résultat est incroyablement violent et marquant. Un coup de maître de Bunuel qui surprend son spectateur.
Une première partie plutôt retenue qui trouve son intérêt dans la qualité de la réalisation, Bunuel plante ses banderilles vers la fin là où on ne les attendait pas, recréant notamment la cène à sa manière :-)
Luis Buñuel, comme a son habitude s'attaque a la religion et aux soit-disantes bonnes mœurs qu'il critique de manière pertinente et corrosive, se montrant très provoquant, mais également tres juste. Dans "Virdinana", le cinéaste raconte l'histoire d'une femme sur le point de s'installer au couvent, mais qui suite au suicide de son oncle (qui voulait l'épouser) elle décide de ne plus se consacrer a dieu, mais a l'aide des plus démunis, et accueille chez elle les mendiants du quartier... Le Messie d'Haendel, la Neuvième Symphonie de Beethoven et Le Requiem de Mozart sont la pour magistralement mettre en musique ce film.
Un synopsis en or mais ce film malgré l'âge est un peu (trop) bavard. ça traîne vraiment trop en longueur. Certaines scènes nous semblent interminables. Malgré ça c'est un film qui mérite qu'on s'y intéresse a propos du scandale religieux qu'il a fait. "Viridiana" a pourtant reçue une palme d'or mais cela n'a pas empêcher d'être attaquer par Le Vatican et la justice Italienne. Décidément ce scandale-ci plus celui de "l'âge d'or", Ce Luis Bunuel n'a vraiment pas de chance avec les religieux. Considéré comme oeuvre sacrilège, elle a été censurée durant 16 ans avant de pouvoir être montrée sur les écrans.
Très bonne première partie, malheureusement trop courte, ensuite on comprend tout à fait la critique de Buñuel dans la deuxième partie mais elle est un peu trop exagérée et le spectateur se perd.. Pas son film le plus intéressant, mais son univers décalé fait toujours plaisir à voir.