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Un visiteur
3,5
Publiée le 14 juillet 2011
Une première partie plutôt retenue qui trouve son intérêt dans la qualité de la réalisation, Bunuel plante ses banderilles vers la fin là où on ne les attendait pas, recréant notamment la cène à sa manière :-)
Soixante ans après, on reste, surtout en repensant au contexte Espagnol de l’époque, scotché par la puissance et l’irrévérence provocatrice de ce brûlot. Le film a d’ailleurs fait scandale, qualifié de blasphématoire et frappé par la censure Franquiste. Mais si Buñuel ne s’embarrasse d’aucun scrupule où règle de bienséance, son propos n’est pas pour autant simpliste ou militant. Si l’on ressent sa vision d’un catholicisme oppressant, la foi et la démarche de Viridiana sont respectées, voire admirées. Si le cinéaste ne se berce pas d’illusions sur le genre humain, avec une lucidité qui confine au cynisme, l’essentiel des personnages est pourtant considéré, même dans des moments sordides, avec une forme de compréhension, parfois de bienveillance. Les thèmes récurrents du cinéaste sont là, les pulsions et la frustration sexuelles en leur centre, et la mise en scène est un modèle d’expressivité, avec de nombreux plans symboliques parfaitement placés et des détails glaçants. L’hallucinante scène de « La Cène » est inoubliable. Elle compte parmi les grands moments de l’histoire du cinéma. L’ensemble du film est d’une grande richesse et mérite évidemment des analyses approfondies : à mon sens ses dimensions les plus importantes sont les réflexions qu’il génère sur la distorsion entre idéal et réalité et sur l’efficience de la charité, action curative et non préventive…
Un synopsis en or mais ce film malgré l'âge est un peu (trop) bavard. ça traîne vraiment trop en longueur. Certaines scènes nous semblent interminables. Malgré ça c'est un film qui mérite qu'on s'y intéresse a propos du scandale religieux qu'il a fait. "Viridiana" a pourtant reçue une palme d'or mais cela n'a pas empêcher d'être attaquer par Le Vatican et la justice Italienne. Décidément ce scandale-ci plus celui de "l'âge d'or", Ce Luis Bunuel n'a vraiment pas de chance avec les religieux. Considéré comme oeuvre sacrilège, elle a été censurée durant 16 ans avant de pouvoir être montrée sur les écrans.
Pour un film palmé à Cannes en 1961 je dois avouer que je m'attendais à mieux. La première partie du film est intéressante, son rythme soutenu nous fais entrer d'emblée dedans. Pour la seconde partie, servie sur un plateau sans quasiment aucune transition, nous assistons là à une sorte de règlement de compte entre Bunuel et le reste du monde, à savoir l'Eglise, les bourgeois et le monde "populaire" dans sa bestialité la plus profonde. Tout le monde en prend bien pour son grade. Mais voilà, des scènes choquantes et provocantes pour l'époque franquiste, telles l'orgie finale entre les mendiants rappelant la Cène, et la nonne du début qui cède (du moins c'est très suggéré) finalement aux avances de son cousin (voire à un plan à 3 avec la servante) ne font plus mouches à ce jour. Luis Bunuel a été au bout de ses convictions les plus profondes mais malheureusement pour lui son film a mal vieilli.
Très bonne première partie, malheureusement trop courte, ensuite on comprend tout à fait la critique de Buñuel dans la deuxième partie mais elle est un peu trop exagérée et le spectateur se perd.. Pas son film le plus intéressant, mais son univers décalé fait toujours plaisir à voir.
Palme d’or du festival de Cannes en 1961, il s’agit d’une fable totalement immorale de Luis Buñuel. Ce film, qui n’a pas échappé à la censure franquiste de l’époque, contient une vive critique de l’institution religieuse mais surtout de la laideur de l’âme humaine. Pour justifier son propos, le réalisateur espagnol montre le cheminement spirituel d’une jeune religieuse (Silvia Pinal) qui après avoir été abusée physiquement par son oncle (Fernando Rey) va se réfugier dans la charité pour les plus démunis. On retiendra tout particulièrement la séquence d’orgie avec les mendiants dans la maison du maître qui est à la fois abjecte et festive, véritable blasphème de la Cène. Bref, une œuvre transgressive.
revu 50 ans après (!) ce film laisse une drôle d'impression... Les pauvres sont affreux, sales et méchants, les bourgeois sont pleins d'obsessions plus ou moins tordues... Quant à l'auteur qui semblait avoir de sérieux problèmes avec la religion, le sexe, le fétichisme, il manie la provocation lourdement. Tout cela semble bien loin maintenant, et aussi éventé que, par exemple, La dolce Vita de Fellini. L'interprète principale est très fade, voire inexistante. Il y a cependant de belles séquences de cinéma.
Quel film ! La réalisation est excellente et le scénario vraiment incroyable. On en ressort troublé mais avec un sentiment très agréable. La scène de la prière est magnifique ! Le destin de Viridiana nous charme et nous déroute, bravo Buñuel !
Viridiana, incarnée par la sublime Catherine Deneuve, est une jeune fille qui va entrer au couvent. Avant de renoncer définitivement à la vie de ce monde, elle accepte de rendre visite à un vieil oncle. Celui-ci revoit sous ses traits sa défunte épouse. Il tente alors de l'épouser et devant le refus de la jeune fille, se suicide. Viridiana hérite de sa propriété et décide de faire le bien en invitant les pauvres du coin. Elle ne tarde pas également à succomber aux charmes de son cousin. Palme d'or à Cannes en 1961, ce film a été condamné par Franco et le Vatican. Cela fait donc beaucoup de raisons de le voir !
La jeune Viridiana souhaite entrer au couvent mais elle doit d'abord rendre visite à son oncle. Celui-ci est troublé par sa ressemblance avec sa femme décédée... Dans ce Buñuel qui s'inscrit dans la continuité du cycle mexicain même si le film est réalisé en Espagne, on retrouve les thèmes qui ont toujours fasciné le réalisateur : Le fétichisme sexuel (les pieds, toujours les pieds chez Buñuel ) l'inceste, hypocrisie et la bestialité populaire sont les thèmes traités dans ce film noir et profondément pessimiste. Il met en scène une femme qui en essayant de faire le Bien devient rapidement victime des événements et des hommes.
Buñuel n'épargne personne aussi bien les bourgeois que les pauvres. L'utopie de la charité chrétienne rend la bestialité des pauvres encore plus animale. L'homme lettré (les bourgeois) est incapable de résister à ses pulsions sexuelles et n'hésite pas à transgresser des tabous.
Le film est connu pour sa représentation de la Cène de Lénonard de Vinci. La Cène se transforme en orgie où les apôtres sont remplacés par des pauvres pouilleux et Jésus par un aveugle laid. Summum de la provocation cette scène fut jugée impie et blasphématoire par le Vatican et le film fut interdit jusqu'à la fin de la dictature en Espagne.
Si la première partie est la plus captivante, la deuxième avec les pauvres perd en intensité. J'ai trouvé la fin un peu décevante, même si l'on sent que héroïne se résigne à mener une vie dont elle ne veut pas dans un univers qui lui échappe.
Bunuel montre au moyen de son expérience surréaliste, une vérité intense et profonde qui vient détruire les utopies les plus pures des morales les plus saintes. Ce film, grand oublié de notre génération puisqu'il dépeint tout ce qu'il y a de véritablement difficile à admettre dans notre nature, porte un message éternel et traversera les siècles. spoiler: La morale victimaire de Virdiana échoue face à la nature si abrupte de la réalité. D'un côté les faibles cultivent le vice et le moyen détourné pour assouvir leur puissance malade, de l'autre, de l'autre le jeune homme fort, impure, est celui qui règle les situations.