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    Viridiana
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    Estonius
    Estonius

    3 315 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 juin 2013
    Une descente en flamme iconoclaste et particulièrement féroce du mysticisme et de la charité chrétienne. Mais la peinture qu'il fait de la société "d'en bas" est sans doute encore plus féroce, les pauvres sont l'objet de compassion de la part de Viridiana, qui les recueilles mais les fait travailler, mais ceux-ci rejettent celui qui est encore plus mal loti qu'eux (le lépreux, lequel se révélera particulièrement abject) et à la première occasion ils vont se moquer de la charité dont ils bénéficient (mais de façon lâche et brutale). Silvia Pinal traverse le film, toute rayonnante de beauté, son personnage est peu fouillé psychologiquement mais ce n'est pas ce qui intéresse le réalisateur, mais son parcours avec cette fin métaphorique et surprenante. En filigrane, on se régalera des clins d'oeil du réalisateur envers ses fétichismes sexuels (les jambes, les pieds, les chaussures, les corsets). Du Bunuel à son meilleur niveau.
    Parkko
    Parkko

    159 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2010
    Replaçons quand même ce film dans son contexte... Bunuel, exilé au Mexique nous livre ce film, palme d'or à Cannes, alors qu'il est espagnol, pays dirigé par Franco... Bunuel est un metteur en scène, un provocateur énorme. Contrairement à ce que certains disent, ce n'est pas qu'un simple anticlérical. Chez lui tout le monde y prend pour son grade, et il a un regard particulièrement cynique sur la noirceur de l'âme des hommes - et des femmes -. Nul n'échappe réellement à son regard acerbe, à la limite ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ne se cachent pas derrière une hypocrisie, encore décriée par Bunuel.
    Il nous montre aussi une société hiérarchisée, où on a toujours (ou presque) un plus démuni que soit : les riches snobbent les pauvres, qui eux snobbent les plus pauvres, qui eux snobbent les lépreux.
    Bunuel signe ici une grande satire sociale.
    stebbins
    stebbins

    499 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 janvier 2009
    Palme d'Or au Festival de Cannes 1961, Viridiana est l'une des réussites majeures de Luis Bunuel. Toujours d'actualité, le film est d'une forte puissance évocatrice. Encore plus réaliste et percutant que l'excellent Los Olvidados, Viridiana laisse le soin aux symboles de déranger son public : Bunuel ira par exemple jusqu'à reconstituer la célèbre Cène, tableau ici déguisé en orgie grotesque et obscène. On connaissait chez le cinéaste espagnol un goût prononcé pour la provocation ainsi qu'un regard aiguisé sur la société et les codes moraux. Dans Viridiana, pas un seul personnage ne mérite la rédemption : misérables ou bourgeois, athées ou dévots, Bunuel n'épargne personne... Y compris - et surtout ! - le personnage éponyme au film, jeune femme déchaînant les passions, élément perturbateur du récit rongé par la culpabilité ( sentiment voisin de la pitié quand on n'y songe ). Viridiana est un film profondément sublime, d'autant plus élevé moralement qu'il laisse le spectateur libre de juger à sa guise. Un film qui va à l'encontre de l'ordre établi : un film moral sur la morale. Chef d'oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 18 mars 2019
    Un homme autour de la soixantaine plutôt fortuné demande en mariage sa nièce qui est sur le point de prononcer ses vœux. Pour lui enlever toute chance de se donner à Dieu, il lui fait ingérer un somnifère afin de pouvoir la violer dans son sommeil. Luis Buñuel est un activiste de la pellicule. Il s’attaque aux tabous et confronte le public, mais toujours avec doigté et intelligence. Il réussit ici à teinter d’un peu de beauté et d’humanité, le comportement amoral et révoltant de Dom Jaime, magnifiquement interprété par Fernando Rey. Plus tard, il évoque la révolution par une longue séquence durant laquelle des mendiants gentiment hébergés profitent de l’absence des maîtres pour prendre possession des lieux et s’improviser un souper qui vire à la débauche. Il touche le tragique par le destin de sa protagoniste. La jeune Viridiana qui avait décidé de s’inspirer de la souffrance et la résilience du Christ pour guider sa vie, baisse les bras une fois qu’elle réalise qu’elle a été trahie par ceux qu’elle a aimés. Point de happy end. L’animalité et ses démons l’emportent sur la bonne conscience. Buñuel sait donner de la proportion et du sens à ses œuvres par une symbolique omniprésente tant par l’objet que par la construction de ses plans. En général, les acteurs se prêtent au jeu avec humilité et justesse. Au final, ils réussissent à toucher le spectateur tout en le faisant réfléchir sur la condition humaine. C’est souvent par cette conjugaison que les réalisateurs(trices) réussissent à faire leur place dans la cinématographie.
    -marc-
    -marc-

    17 abonnés 233 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mai 2012
    Aide le vilain; il te chie dans la main. Décidemment rien ne change que ce soit l'hypocrisie de la charité chrétienne ou celle encore plus grande qui se prétend laïque et ne cherche qu'à se donner une bonne conscience.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 26 août 2011
    Lorsque la douceur simple et la primitivité obsène se rencontrent, le résultat est incroyablement violent et marquant. Un coup de maître de Bunuel qui surprend son spectateur.
    Caine78
    Caine78

    6 683 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2008
    Un film qui ne ressemble à aucun autre, telle pourrait être notre première pensée devant ce stupéfiant "Viridiana", aussi épatant dans sa forme que cinglant sur le fond. En effet, il est loin le cinéma ou les pauvres apparaissent comme des pauvres victimes!! Car que de méchanceté délivré ici par Bunuel dans sa peinture acerbe et violente, qui plus est doublé d'une esthétique audacieuse et de quelques scènes absolument hallucinantes, l'orgie bien sur mais aussi celle de somnanbulisme par exemple. Alors après c'est évident que cela ne plaira pas à tout le monde : le film a d'ailleurs parfois une légère tendance à baisser de rythme et tout n'est pas marquant, mais reste que la charge reste tout de même assez formidable, virulente mais aussi remarquablement intelligente... Une oeuvre importante.
    Plume231
    Plume231

    3 876 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 avril 2012
    Un Buñuel qui ne serait pas subversif ne peut pas être un véritable Buñuel, et "Viridiana" est très loin d'être l'exception qui confirme la règle. C'est même une des oeuvres du cinéaste qui la confirme le plus tout court. Et comme le réalisateur a eu la possibilité de tourner dans l'Espagne franquiste, et comme l'Eglise n'a pas été la dernière à aider cette dictature a s'instaurer, il n'est pas difficile de deviner qui c'est qui va s'en prendre plein la gueule. Bon, ici ce n'est pas la religion en elle-même qui passe sous le scalpel féroce de Buñuel mais plutôt le fait qu'elle permet à certains de légitimer leur hypocrisie et de servir leur cupidité. Là ce sont des mendiants mais ça aurait pu aussi bien être des bourgeois, qui étaient loin d'être la dernière cible du réalisateur. Et s'il y a quelques personnes qui pratiquent sincérement la religion dans le but de servir son prochain, il le paye chèrement à l'instar du personnage don quichottesque féminin qui donne son prénom au film. On ne peut qu'accuser encore une fois Buñuel d'être lucide sur la nature humaine. Un grand cru du cinéaste.
    keating
    keating

    52 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 juillet 2013
    Avec « Viridiana », Bunuel revient dans son Espagne natale, alors sous dictature franquiste. Et au vu du long-métrage, on comprend sans peine que la censure lui est tombé dessus! Le cinéaste espagnol réalise ici une véritable oeuvre iconoclaste, n'ayant pas peur de tirer sur tout ce qui bouge, que ce soient les personnages ou les institutions. Les pauvres et les riches, les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes, tout le monde en prend pour son grade. La postérité a surtout retenu la virulente charge anticléricale, qui est en effet omniprésente, mais il ne faudra pas oublier les autres cibles qui viennent compléter ce propos. Ce qui intéresse surtout Bunuel ici, je crois, c'est de confronter les idéaux (religieux et autres) au réel, à la cruauté du réel. Ainsi, la charité et les sacrifices de Viridiana n'aboutiront qu'à des échecs, voire à des situations pire encore. La volonté ascétique de pousser les hommes vers le haut, vers le ciel, ne fera que les amener à un stade encore plus animal. On pourra bien sûr reprocher au réalisateur de ne présenter que le pire, sans laisser la moindre possibilité à un espoir de rédemption face à cette bestialité humaine. Mais ce qui importe plus, peut être, c'est de retenir cet échec de l'utopie religieuse, comme enfermée dans sa tour d'ivoire et ses illusions d'une humanité sans failles. Ce qui est intéressant également, c'est la façon avec laquelle Bunuel met en scène ces failles de l'homme, incapables de résister à ses pulsions animales. « Viridiana » se divise alors en deux parties : la première présente le vieil oncle fétichiste face à sa nièce, juste avant que celle-ci n'entre dans les ordres. L'occasion de mettre en scène une relation transgressive, morbide et perverse, dans une sorte de remake du Vertigo hitchcockien (une femme réminiscence d'un amour mort, la demande de s'habiller à l'identique de la morte, etc..). Dans la deuxième partie, une galerie de « freaks » (des mendiants du village) prendront le devant de la scène, pour laisser éclater petit à petit toute leur animalité dans une ambiance fortement bacchanale. Cette partie-là est la plus réjouissante, dans son humour et son décalage, qui atteint les sommets avec le fameux plan revisitant la dernière Cène.
    Au niveau visuel, Bunuel réussit à très bien utiliser le langage des images, en jouant avec des signes symboliques, des objets qui prennent différentes significations au cours du film : un crucifix-canife, une corde à sauter, un pis de vache, ou encore un montage alternant les gestes d'une prière et le travail manuel sur du bois. L'utilisation de la musique est également pertinente, en phase avec les différents stades du long-métrage.
    Au final, on ne sait pas très bien ce que va devenir Viridiana, comme si Bunuel nous laissait juger de son personnage. Une situation apparemment neutre, mais on sent bien que l'ombre de l'animalité pourrait revenir à chaque instant. Un final à l'image du film : dérangeant mais fascinant.
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2014
    "Viridiana" est plus qu'un film anticlérical. Sorti en 1962, en avance sur son temps, à la limite de la folie et de la perversion, il est une grande satire social où tout le monde en prend pour son grade. Bunuel provoque et dérange beaucoup. Silvia Pinal est impressionnante dans le rôle principal. Une oeuvre, qui a certes un peu vieilli sur certains points mais qui reste essentielle.
    ferdinand75
    ferdinand75

    546 abonnés 3 856 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 septembre 2013
    Un film dérangeant et difficile de lecture. Il y a bien sûr un anticléricalisme latent, mais très vite après la mort du viel oncle , le film introduit tous ces personanges de "sans terre" , des mandigots , des pauvres . On touche alors à une sorte de cynisme au second degré. Pour prendre le contre-pieds de la charité chrétienne. Non ces Freaks n'ont pas besoin d'être sauvés. Ils ne sont pas "naturellement bons" comme pourrait le croire les bons chrétiens , et Viridiana la première. Ils ne peuvent pas être sauvés . Ils sont tels qu'ils sont , le résultat d'une histoire qui est la leur . On est dans l' affrontement entre le " destin" et la charité. Tout cela est truculent , violent , jouissif , les mendiants ne respectent rien et s'amusent beaucoup dans cette hacienda / hospice. La scéne de fête explosive rappelle Jean Vigo et son "Zéro de conduite " . Les fauves sont lâchés, la société explose, c'est "The party". Bien sûr la mise en scène de la Cène est d'anthologie , énorme , une outrage de beuverie et de fornication remplaçant la communion et le partage des pains., Tout cela est énorme, il fallait oser, c'est vraiment Bunuel. Le film manque parfois un peu de rythme ,de "chaleur" , mais les circonstances historiques du tournage , 1er film de Bunuel de retour en Espagne franquiste, explique peut-être ce sentiment . Un monument du cinéma.
    Cocobusiness
    Cocobusiness

    12 abonnés 382 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 décembre 2008
    Viridiana, 1961, de Luis Bunuel, avec Fernando Rey. Film magistral qui laisse un malaise durable, tant la charge anticléricale est forte, tant le réalisme social, voire, le surréalisme des images, est violent. Scénario, mise en scène, dialogues, tout est absolument impeccable dans cette œuvre d’art. En elle-même, l’histoire de Viridiana, petite nonne qui s’apprête à prononcer ses vœux, y renonce sous l’indirecte pression de son oncle (ô combien pervers Fernando Rey !) et décide de pratiquer sur le terrain la charité chrétienne, ne serait qu’un mélodrame ordinaire, si le talent du cinéaste ne lui donnait pas une telle puissance de sens, une telle richesse de contenu. Le film est grandiosement sombre, pessimiste : l’innocence sera « forcément » pervertie, la générosité sera « forcément » vouée à l’échec, puisqu’elle induit la soumission du bénéficiaire, l’amour se limitera au plaisir, toujours frustrant. Le destin de la jeune fille est tracé sans complaisance, les objets de culte chrétien qu’elle chérit sont détournés jusqu’au blasphème. Renonçant à l’amour exclusif de Dieu, elle semble accepter, comme une expiation, de partager finalement sa vie avec son cousin, dans une sorte de ménage à trois formé avec la bonne. Les scènes les plus magistrales sont celles des gueux, qui, en l’absence des maîtres se lancent dans une fête quasi orgiaque. Ils se libèrent ainsi de la domination qu’exerce sur eux, leur généreuse bienfaitrice, et manifestent avec une énergie et une vitalité animales, leur refus de la soumission à l’ordre charitable installé depuis des siècles. L’un des summum du film est le pastiche clairement indentifiable de la Cène de Léonard de Vinci. De nombreuses scènes rappellent aussi Goya, lorsqu’il traduit ses angoisses en peignant un monde obscur et cauchemardesque, peuplés de vils et de malfaisants (Le Sabbat des Sorcières).Bunuel ne fournit ni thèse ni message: il donne à voir, sans jugement, un monde qui se démène entre sa foi et ses péchés.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 janvier 2017
    En 1960, après treize ans passés au Mexique où il a pu donner libre cours à son art grâce au soutien du producteur Oscar Dancigers, Buñuel reçoit une proposition pour venir tourner dans l'Espagne de Franco via le producteur Gustavo Altriste qui souhaite que le maitre dirige son épouse Silvia Pinal . Devant ce retour inattendu, beaucoup se demandaient comment le cinéma corrosif de Buñuel allait passer sous les fourches caudines de la censure franquiste. Un risque d'affadissement du propos était à craindre. Il n'en n'a rien été. Buñuel, pourtant âgé de 61 ans, n'était certainement pas enclin aux compromissions. En adaptant librement un roman de Benito Pérez Galdo, il réussira par miracle à introduire toutes ses thématiques et obsessions sans voir son film amputé par la commission de censure. C'est seulement après le triomphe à Cannes en 1961 où "Viridiana" obtint la Palme d'Or que les choses se gâtèrent. Le Vatican par l'intermédiaire de son organe de presse l'Osservatore Romano jugea le film "sacrilège et blasphématoire". Le Caudillo fou de rage que 'Viridiana" ait pu sortir en l'état, congédia le Directeur de la Cinémathèque venu supporter le film à Cannes et fit aussitôt interdir le film sur le territoire espagnol. Il le restera jusqu'en 1977. Plus de cinquante ans après sa sortie, "Viridiana" n'a rien perdu de son côté sulfureux mais surtout, sa vision lucide de la nature humaine est toujours aussi percutante. Pêle-mêle, le réalisateur pervertit les symboles religieux, évoque l'inceste, s'interroge sur le bien-fondé de la compassion, s'attarde sur ses obsessions fétichistes (pieds, jambes, chaussures) et surtout prend comme point de départ de son intrigue la tentation nécrophile de l'oncle Don Jaime (Fernando Rey) qui fait revenir à son domicile sa nièce Viridiana (Silvia Pinal) prête à prendre le voile dans le dessein de la violer car elle lui rappelle sa femme défunte (Buñuel avouait avoir eu le fantasme dans son adolescence d'endormir la reine Victoria Eugenia pour coucher avec elle toute une nuit). On le voit, Buñuel n'a pas ménagé sa peine pour rester fidèle à sa réputation. Mais ce qui reste comme le plus subversif au-delà de son obsession toujours renouvelée du désir masculin qu'il convient de ne pas assouvir pour le conserver intact, est le portrait d'une froide lucidité qu'il brosse de l'homme social. S'il a souvent pris le parti des sans-grades, Buñuel n'est pas pour autant dupe de la véritable nature humaine qui veut qu'au-delà des barrières sociales qui ne font qu'habiller les comportements, les instincts individuels profonds soient également partagés. La scène d'orgie finale où en forme de clin d'œil, Buñuel parodie "La Cène" de Léonard de Vinci en la faisant reproduire par des sans-guenilles venus faire banquet chez leur bienfaitrice absente, constitua peut-être la provocation ultime vis à vis de l'institution religieuse mais surtout l'affirmation d'un nihilisme pleinement assumé qui fait de Buñuel un des cinéastes les plus radical de son temps. Inutile de palabrer très longtemps sur "Viridiana" à propos duquel tout a été dit pour affirmer sans hésitation qu'il s'agit d'un chef d'œuvre.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 800 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 novembre 2015
    Palme d'or à Cannes en 1961, Viridiana raconte le parcours quelque peu troublé (c'est un euphémisme !) d'un superbe femme promise aux ordres, incarnée par Silvia Pinal. Luis Buñuel nous offre un film totalement subversif, s'amusant à opérer une bascule scénaristique surprenante après le premier tiers du long-métrage. On y retrouve ses fantasmes pour les jambes et les vêtements féminins, et un esprit anticlérical qui fit scandale dans l'Espagne franquiste, où l'œuvre fut tournée après un long exil du cinéaste au Mexique. Jouissif et impertinent.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    236 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 février 2007
    «Viridiana» (France, 1961), Palme d’Or de Bunuel, conte l’histoire d’une jeune sœur d’église qui va découvrir les affres de la vie véritable chez son oncle. Assurément, l’œuvre est très sombre. Le pessimisme final souligne l’inéluctabilité pécheresse auquel nous contraint la vie, une vie représentée avec une lucidité crue par le cinéaste. Le film est marqué, contrairement à ce que dit l’auteur, d’un anti-cléricalisme pur dans cette ode semi voilée au péché. Le personnage de Fernando Rey incarne la déception, une déception amère et mécanisme premier du film. Comme dans «Tristana» (France, 1970) de Luis Bunuel toujours, la déception du personnage de Fernando Rey va contraindre, cependant avec moins de violence mais tout autant de fourberie, l’innocence à se pervertir. Le pécher demeure partout dans le film, nulle classe n’est épargné, nul sexe, nul âge. Bunuel encore met en place les désirs de ses personnages et prend un vicieux, et ainsi d’autant plus intrigant, plaisir à les confronter contre la volonté religieuse. Notamment lorsque la générosité sans fin de Viridiana se retourne contre elle, après qu’elle a hébergé des clochards. Scène choquante pour le personnage central et pour le spectateur aussi. Enfin Luis Bunuel achève son film sur un message implacable, délicieusement masqué. Le message disant que nul ne peut se résoudre à bouder son plaisir face à une foie branlante de plus en plus fugace.
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