A l’heure où les journaux télévisés du monde entier recrachent sans relâche la bêtise humaine à la face du spectateur abasourdi, il est bon de se tourner vers ce genre de production faisant la part belle au conte. Ici, une variation sur le thème de Pinocchio où se mêlent destin de vie et de mort. Une fable moderne sans prétention qui sait s’attacher aux choses simples de l’enfance, à ses peurs, ses désirs, mais aussi ses colères. Une jolie histoire servie par de jolis effets spéciaux et de jeunes interprètes tout aussi convaincants. La réalisation, bien qu’académique, évite les pièges de la facilité et si l’ennui pourra guetter quelques réfractaires, de petites baisses de rythme pas bien méchantes apparaissant de-ci de-là, il n’en sera rien pour l’esprit bon public. C’est que l’histoire de ce petit garçon affrontant ses démons intérieurs a de quoi émouvoir. L’acceptation de soi, le regard des autres, la difficulté de survivre à un être cher, le pardon, autant de thèmes qui vont représenter les facteurs de la crise d’identité vécue par le jeune Satoru Iwamoto, physiquement prisonnier d’un corps à moitié inerte à la suite d’un accident et psychologiquement (socialement) dépendant d’un robot dernier cri conçu par son père et baptisé Hinokio par ses camarades de classe, une sorte de reflet cybernétique du moi. Un hymne à la vie, en fin de compte, d’une incroyable sensibilité (à ne pas confondre avec sensiblerie). Un récit touchant, loin, mais alors très loin, de certains drames anxiogènes. A voir quand vous n’allez pas bien (ceux qui ont vu et apprécié le film comprendront) ou que vous êtes sur le point de faire une bêtise…