Scandaleux, honteux, écoeurant... Je n'ai aps de mots assez durs pour qualifier ce "film". Je n'ai pas voulu lire ou écouter les critiques assassines, qui ont eu raison. Elles ont eu raison de dire que ce "film" est un ramassis de scènes déposées là sans aucun écheveau, aucun canevas. Le montage est inexistant, le scénario, s'il a jamais traversé dans la tête de Yann Moix d'en écrire même un, est indigent. Je me demande, dans la longue liste des décideurs français du cinéma, qui alloue ces sommes astronomiques pour financer de tels étrons. En ces temps où la crise frappe de plein fouet les spectateurs de cinéma, comment ne pas ressortir de la salle en écumant de rage face à ce que l'on peut bien appeler, sans en rajouter, un doigt d'honneur à tous les réels artistes qui tentent vainement de survivre dans ce monde de chiens. Les artistes, les étudiants, les chômeurs. Ce "film", sa simple existence, le fait qu'il soit projeté sur un écran, non pas sur un écran, mais sur 508 en France, pose la question du jemenfoutisme absolu du monde auto-proclamé d'un certain art officiel qui s'entre-félicite et qui vit complètement dans une bulle, en dehors de ce que nous, pauvres hères de rien, nous pouvons vivre jour après jour dans nos galères respectives. Je ne suis pas là pour me plaindre, je suis juste là pour clamer avec toute la force dont il m'est possible que ce "film" est un affront. C'est la victoire assumée du sarkozysme. On fait n'importe quoi, on vit n'importe comment, on filme sans se soucier de raconter une histoire. On s'en fiche, puisqu'aussi bien, le fric tombe toujours. C'est proprement écœurant, malsain. Je suis sorti de la salle avant la fin, avec l'envie réelle de vomir tellement je constatais à l'écran qu'un soit-disant artiste validait dans l'"art" toute une politique ambiante. Et cela ne concerne pas uniquement Sarkozy, mais une société toute entière qui se déconstruit, et ce faisant, détruit l'individu et la société dans laquelle il souhaite s'inscrire...