Doomsday a souvent mauvaise réputation, et bien je dois avouer que j’ai vu ce film deux fois avec un intervalle assez long entre les deux, et je me suis bien amuser à chaque fois. Pour ma part le défaut majeur du film c’est la tonalité grandiloquente de Neil Marshall. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment propre à ce film, ce réalisateur a toujours tendance à vouloir en faire trop, et parfois ça vire franchement au ridicule. Ici je pense par exemple à la séquence concert du méchant avec french cancan et tout et tout, ça fiche un peu la honte, et je dois dire qu’au milieu du reste c’est assez pathétique. Ce n’est d’ailleurs pas la seule scène, je pense au personnage SM, et à d’autres joyeusetés de ce genre, qui font que Doomsday n’est pas toujours aussi efficace que prévu, et il faut aussi reconnaitre que le glissement apocalyptique à Londres peine à convaincre là aussi. Cette partie-là est loupée, heureusement elle ne nous est pas outrageusement assenée.
Pour le reste Doomsday est plutôt sympa. Déjà le casting est à la hauteur. Les interprètes sont globalement au jus, surtout Rhona Mitra qui s’empare de son rôle musclé avec une belle conviction, et un entrain certain. C’est un argument dans ce film, et elle mène un casting qui pour le reste ne se dérobe pas. Les seconds rôles sont au point, avec un surjeu présent parfois, mais justifié, et de solides prestations du côté notamment du regretté Bob Hoskins, qui parvient à faire exister son personnage alors même qu’il apparait peu. A noter aussi la présence de Malcolm McDowell qui nous gratifie de l’une de ses fameuses apparitions subreptices, mais qui ici le fait bien.
Le scénario a le mérite d’être très punchie, et il s’amuse à mélanger les genres avec un plaisir évident, et il faut avouer que c’est souvent très fun. On retrouve plein de référence à Mad Max, Los Angeles 2013, à tout un tas de post-nuke et de métrages apocalyptique, pour un résultat qui s’avère nerveux, violent, et simplement généreux. Bien sûr tout n’est pas cohérent, mais Marshall livre un film défouloir qui envoie, et ça c’est quand même bien plaisant.
Visuellement c’est au point. Marshall livre une mise en scène convaincante, nerveuse, avec de vraies bonnes séquences (la grande attaque, la course poursuite). Marshall se montre très bon dans l’action, et peut-être un peu moins dans l’atmosphère, une atmosphère qui est assez fluctuante dans le film, un peu à son détriment. On passe d’une ambiance Resident Evil à une ambiance La Chair et le sang à une ambiance Mad Max, tout cela fait que le film n’est peut-être pas assez typé, même si en termes de décor et en termes de photographie il est difficile de critiquer. C’est assez luxueux, surtout que la prod disposait de 30 millions, une somme qui n’a rien de celle d’un blockbuster. Je note quelques très solides scènes d’action, de bonnes séquences gores (le film n’hésite pas à se montrer trash, ce qui est louable pour ce genre de production). En revanche dommage pour la bande son. J’aurai vraiment vu un bon truc rock, métal, bref un truc dans le ton du film, badass et roublard.
Enfin, Doomsday reste un film à regarder et que je conseille. Personnellement je me suis bien diverti devant ce film, même si la grandiloquence de Marshall tendra à gêner parfois. C’est vrai que plusieurs séquences en patissent, et c’est vrai que toute la partie londonienne du film est très approximative, et aurait pu être tout à fait dispensable. On est vraiment dans la série B d’action purement divertissante, et ça fonctionne suffisamment pour que la note du film soit honorable. 3.5