Tourné entre Rosemary’s baby et l’Exorciste, Satan, mon amour (1971) s’inscrit dans la lignée des films sataniste dont Hollywood était friand à l’époque. Excellemment interprété, il se démarque par son style chiadé et sa fin surprenante et habitée.
Tout commence par l’interview d’un journaliste, Myles, auprès d’un prodige du piano déclinant, Duncan. Ce dernier fait l’éloge de Myles et commence à devenir ami avec lui et sa compagne, Paula. Paula remarque que Roxanne, la femme de Duncan, est d’une gentillesse excessive avec eux et surtout avec Myles. En effet, un piège est en train de se refermer sur ce dernier…
Le principal intérêt du film tourne autour du personnage de Paula interprétée avec maestria par Jacqueline BISSET. On partage complètement ses interrogations, peurs et tourments. L’identification ici joue à plein car le personnage de Myles est tout de suite sous l’emprise de Roxanne pour mieux devenir son objet. Paula pressent très vite le danger et essaye de le prévenir mais il est déjà trop tard. Sa seule motivation
est l’amour pour son mari et rien ne pourra l’entraver.
Ce côté noble, beau et naïf a aussi une facette inconsciente et démente qui est exploitée à merveille. Et c’est là où le film excelle, il prend partie pour son personnage féminin sans le critiquer et le suit dans son jusqu’auboutisme. La réalisation se démarque par le côté onirique des scènes d’emprise, dont le contour de l’image est flouté, qui ne tombe jamais dans le kitsch ou le ridicule. Il est troublant de constater les similitudes entre la scène d’orgie du début et celle d’Eyes Wide shut de feu KUBRICK. Une référence de grande classe pour un film intéressant et intelligent. Satan,… se révèle au final une belle découverte.