Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Pierre Olivier D
11 abonnés
71 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 5 juillet 2014
J'ai rencontré un jour (lors du festival de Groland) Jan Bucquoy, ne connaissant que ses dessins et BD parodiant Tintin et ses personnages pervers et lubriques, s'adonnant à la pornographie (exemple Haddock s'accouplant avec la castafiore ou Tintin sodomisant Milou) . Je m'attendais à découvrir un personnage complètement allumé. Que nenni, j'ai trouvé un homme timide, intelligent et doux. Après cette parenthèse, il m'a fallu connaître ses films, et voici son meilleur, Jan Bucquoy est un surréaliste dans toute sa splendeur. Camping Cosmos (Ou la vie sexuelle des Belges) en est le meilleur exemple c'est drôle, très décalé, vitriolé et doux à la fois. Un mix entre Jacques Tati, Jean- pierre Mocky et Ettore Scola. Inclassable!!
Décidément "camping" ne porte pas bonheur au cinéma, entre le "camping" d'onteniente ou le "camping à la ferme" de sinapi on pouvait penser que le pire nous avait était proposé.. Et bien non ! je viens de découvrir ce "camping cosmos" et ce navet mal joué, vulgaire avec son histoire d'une nullité affligeante bat tous les records !! Pauvre cinéma belge son histoire n'est vraiment pas drôle !!
Certes, la structure du film est toujours aussi décousue que son précédent métrage, mais Jan Bucquoy dans celui-ci nous narre, sous forme de sketches, et de façon moins anecdotique qu'il n'y paraît, de petites histoires estivales dans un camping belge. Là, se côtoient des intellectuels et des gens du peuple, les premiers désirant introduire de l’art et de la culture au sein du camping. Ainsi, chacun, à sa façon, tente de trouver sa place et le bonheur : une bimbo (Lolo Ferrari en personne !) aux formes avantageuses essaie de découvrir l’orgasme, un petit vieux collectionne les culottes de poupées, l’épouse du vendeur de frites local ne rêve que de liberté, l’animateur radio du cru au look de Tintin recherche l’âme sœur, tandis qu’un père désire relier des liens depuis trop longtemps distendus avec son adolescente de fille. Souvent grossier, parfois drôle, ce long-métrage est avant tout sincère car il raconte des tranches de vie finalement assez glauques pour la plupart mais aussi émouvantes et croustillantes, ce qui fait qu’il ne ressemble à aucun autre.
Ce film est une succession de scénettes (un peu comme "Les Bronzés" ou "Camping") plus ou moins loufoques avec un fond assez subversif. A noter la présence au générique de Noël Gaudin (l'entarteur se faisant ici lui-même entarté), Lolo Ferrari ou Arno.
A force d’entendre ressassés le surréalisme et l’autodérision belges on finit par croire tomber sur un produit étiqueté. Eh bien non ! Le film sidère littéralement, avant de faire réfléchir. Soit donc l’absurdité de l’animation culturelle subventionnée dans un village de vacances sovietoïde voué au divertissement de masse et aux passades sexuelles. Evidemment la situation est bien représentative de nos sociétés libérales de consommation et de loisirs paupérisées. C’est de l’Hara-kiri, du « bête et méchant », mais autrement moins systématique, plus subtil et ciblé que du professeur Choron, avec en prime de la critique bien digérée de la société du spectacle. Dans le même genre, les belges ont donné « C’est arrivé près de chez vous ». Un des aspects les plus étonnants de cette entreprise auto et tout azimut caustique, c’est qu’elle est soutenue financièrement par la très officielle communauté française de Belgique et moult grandes entreprises, qui font leurs pubs à l’écran ! Vive Vandeput !