Freddy (Freddy sort de la nuit
Analyses et réflexions proposées :
-Conte et cinéma d'épouvante ou la notion de courage présent dans les contes relié à celui du personnage d' Heather et de son fils = Ici elle doit affronter ses cauchemars, dans les contes les personnages sont confrontés au mal, à une peur qu’il redoute et qu’ils doivent affronter. Le film d’horreur partage avec le conte fantastique plusieurs points communs, nous voyons que si le cinéma d’horreur a su devenir aussi populaire c’est parce qu’il reprend les bases des contes fantastiques populaires = monstres et peurs universelles. (Heather lit à son fils l’histoire d’Hansel et Gretel, ce qui pose aussi la question de l’importance de la transmission et qui explique en partie leur popularité au fil du temps). En outre, le film montre les ficelles des contes populaires remis au gout du jour par le cinéma d’horreur au 20 siècle. Plus largement, il montre aussi la force du cinéma dans sa capacité à renouveler les contes populaires et de les réinventer par le biais de ses propres figures = Freddy. Ici Freddy est l’archétype de la bête = il sert à représenter le mal = le loup, ce passage dans son monde à la fin du film, c’est le passage du chaperon sortant de sa maison et traversant la forêt. Le monde de Freddy représente la forêt, le danger. Dans cette séquence, Dylan symbolise une jeunesse qui doit être vigilante aux apparences, à prendre garde à l’adulte, qui peut s’avérer être une menace pour lui. (Vie en société, Tv, cinéma etc.) En appelant sa mère cela soulève aussi la question de la responsabilité des adultes à protéger la jeunesse de la violence. Ici, Heather, en étant assommée, met en évidence la fragilité du monde adulte, si l’adulte n’interviens pas à temps, la jeunesse sera alors en grand danger. La faculté qui a eu Freddy à emmener Dylan dans son monde symbolise les failles de la société et pose la question de la puissance de la tv et du cinéma à favoriser cette envie de violence et d’expériences dangereuses chez le jeune spectateur. La séquence de fin prouve bien la volonté de poser la question de la puissance des images et de leur impacte sur la jeunesse. Dylan demande à ce que sa mère lui lise l’histoire (le scénario du film), ce qu’elle accepte, elle lui lit le début du scénario ressemblant au début des contes. Cela suggère l’idée que l’enfant à bel est bien besoin de se construire par l’imaginaire, le problème n’étant pas alors la présence des monstres dans ces histoires mais la diffusion d’une violence par le biais des images qui troubles la jeunesse. Ici, il est montré l’utilité des contes et des histoires d’épouvantes dans la construction de l’enfant, l’intrigue du film met en évidence la frontière très mince entre fiction et réalité et y montre la beauté et les dangers des écrans se multipliant dans une société devenue de plus en plus consommatrice d’images = diffusions accrues des clips, des publicités ect favorisant le développement d’un monde illusoire chez les jeunes générations. A noter que le clip vidéo est devenu un outil de consommation de masse dans les 80 = époque à laquelle Heather à tenue le rôle de Nancy pour la première fois, soulignant ainsi une menace qui se développe depuis un certain moment dans les foyers. La cassette vidéo (très présente dans le décor) est le symbole d’un spectacle capté, de la propagation de l’image animée, conséquence de la propagation de la violence exprimée au travers du personnage de Freddy souhaitant sortir du monde des rêves. Les cassettes entreposées dans le bureau de Wes sont mises à côté de plusieurs livres, semblant opposer l’image fixe à l’image en mouvement, le monde animé et le monde des images fixes, un monde plus influençable qu’un autre, plus dangereux pour les esprits les plus sensibles.
-La notion du revenant et le mythe du croque-mitaine = symboliser par la faille sismique laissant échapper le monstre. Sa présence sera manifestée ensuite de deux façons = par le monde des rêves = cauchemar et vision d’horreur de Heather, de son fils, de son mari. Puis par le monde réel = le monde des technologies = téléphone. Le lien entre ces deux mondes réside dans le fait que la réelle existence du mal n’est clairement pas établie, par les rêves on se demande si ces images sont prémonitoires ou non, par le téléphone on se demande si la voix et bien celle de la personne présupposée être au bout du fil ou celle du monstre (Freddy). Les 30 premières du film programment notre raisonnement = nous savons que Wes Craven joue avec les faux semblants pour créer de l’illusion = Le film aborde la fonction même du cinéma, en exploitant ses origines avec le cinéma de Meliès, inventeur du genre fantastique. Donner l’illusion de la présence du monstre est la clé du film pour susciter la peur, on pourra relever que cette base sera reprise dans la saga Scream du même réalisateur.
-Le mécanisme de la peur = ne pas tout montrer = réalisateur, ne pas tout voir = spectateur, victime = angoisse. Heather à la morgue est choquée par la vue des lacérations sur le corps de son mari. Le médecin lui dit qu’il est toujours préférable de ne pas tout voir. On donne les ficelles là aussi du mécanisme du film d’horreur et de la peur. Cette volonté de montrer le mécanisme de l’industrie cinématographique du genre horrifique est caractérisé par les scènes où l’on voit le gant lamé de Freddy ressemblant à une vraie machine sophistiquée, les créateurs semblent même avoir des difficultés à contrôler le mécanisme = blessure à la main du mari de Heather.
-La question de l’impact de la culture populaire à la fin du 20ème siècle.
-La notion de mythe = Freddy, Robert, Heather (héroïne).
-La question d’héroïsme au féminin relié au personnage d’Heather qui semble être très populaire = le public souhaite découvrir une nouvelle histoire et la voir malmener par Freddy. Heather, héroïne des temps postmoderne ? ( S'inscrit t-elle dans la même lignée que Jamie Lee Curtis et Neve Campbell ? Cela pose aussi la question du plaisir à revoir des images de violence dans notre société (tv, cinéma etc.) ainsi que de l'évolution du personnage féminin dans le cinéma d'horreur.
-La question de la folie liée à celle du surnaturel (Ou la question du post modernisme et de la remise en question de la science dans la société postmoderne = méfiance envers la science, elle prétend être plus objective que la religion) = La personne appelant Heather est supposée être un malade, Dylan est diagnostiqué comme étant atteint d’un trouble psychologique (Schizophrénie infantile). Heather a peur d’être prise pour une folle. Le film aborde ce thème pour l’opposer au thème de la possession, une thématique phare du cinéma d’horreur, renvoyant au film de Fredkin, L’Exorciste et exploitant la même dualité entre la science et l’occultisme. Mais ici, il semble que Dylan ne soit pas possédé par un démon mais par une image, ce qui renvoie à la puissance d’un mal qui s’introduit dans la tête de l’individu de façon plus rationnel, ici le monde des esprits c’est le monde des esprits troublés par celui des images et par une société de consommation déstabilisante. Les médecins examinent en réalité le cas d’individu victimes de cette société. Ce n’est pas en réalité Dylan qui est instable mais la société, qui pousse à la consommation et au changement en permanence. Ce mal aise social est fortement exploité dans un autre film abordant le thème de la psychiatrie : Vol au-dessus d’un nid de coucou. La aussi il est montré des individus déstabilisés et diagnostiqués comme victime de troubles mentaux. A noter que nous avons une petite référence à ce film avec la volonté de recracher le médicament donner par l’infirmière de la part du personnage joué par Jack Nicholson et celui de Dylan = symbole du rejet traduisant le fait que le mal se trouve bien ailleurs et que la guérison ne passe pas par les médicaments mais par une prise de conscience des hommes avant tout = La fameuse phrase répété par Dylan : Reste éveillé ne t’endort pas est très significative.
-La thématique de l’enfermement, de l’invasion, de la solitude = Dylan est envahi par les images de Freddy qu’il a vu à la tv, Heather n’est plus en sécurité chez elle, tous les deux sont dans une impasse très symbolique = le lit = le lieu des rêves. Il ne représente plus une sécurité mais le lieu où se manifeste leur peur. Heather est montrée seul dans le lit, soulignant l’absence de la figure masculine, renforçant ses peurs, elle doit affronter seul la situation. Ils sont tous les deux montrés sur le lit (Celui de Heather, à l’hôpital) pour souligner peut-être cette impasse, tout rentrera dans l’ordre par le rêve, ces deux scènes mettent en évidence qu’il existe de l’espoir, Heather tente de persuader son fils que tant qu’elle sera auprès de lui le monstre ne viendra pas. En évoquant dans la première situation dieu, cela programme la suite = les deux personnages devront être convaincu que le mal peut se combattre, qu’il existe mais qu’il ne se combat que par la conviction que tant qu’ils ne seront ensemble rien ne leur arrivera. Cela fait échos aux histoires d’aventures, où les personnages trouvent leur force dans leur faculté à se souder. Nous pouvons peut-être avoir la question de l’individualisme évoqué (sujet traité depuis la fin des années 40 et la montée de la société de consommation.
-Le film semble aborder aussi le thème de la consommation et de ses ravages = Que doit-on consommer, la jeune génération est -elle capable de faire la part des choses entre fiction et réalité ? = Cela renvoie au thème de la folie évoquée plus haut. Dans Scream, cela est une thématique importante concernant le personnage de Billy Loomis et de Stuart fan de film d’horreur = victime également d’une société américaine violente où les images de violence sont véhiculées en grande partie par les programmes tv. Cela contraste avec le personnage de Randy, lui aussi amateur de film d’horreur, mais capable de faire la part des choses entre fiction et réalité.