Si pour vous, Central Park se résume qu’à un espace vert d’une superficie de 340 hectares (pour 4km de long), détrompez-vous, ce poumon vert en plein cœur de Manhattan à New York est bien plus que cela, il regorge de vie et de rencontres.
Le documentaliste Frederick Wiseman a, comme à son habitude, laissé trainer sa caméra et a capté des moments de vie, des instants de tous les jours, afin de bien rendre compte de quelle façon les new-yorkais pouvaient s’approprier ce lieu. Durant près de 3h, on découvre les coulisses de cet immense parc, du comité de sauvegarde en passant par son service des espaces verts, de la voirie, ainsi que de la police. Tout ce petit monde s’active pour que le parc soit toujours accessible au plus grand nombre et dans les meilleures conditions.
Une immersion au cœur d’un gigantesque microcosme, havre de paix au beau milieu de la vie grouillante de New York, dans le calme et la verdoyance de cette nature qui détonne avec Manhattan, un quartier qui ne dors jamais. Tel un travail ethnographique, durant les 180 minutes que compte le film, on a le temps d’en apprendre plus sur ce qu’il s’y passe au sein du parc, la multiculturalité de la grosse pomme s’y retrouve pour flâner, manœuvrer des bateaux télécommandés, faire son jogging, il y a ceux qui bronzent et ceux qui cuvent leurs bouteilles d’alcool, quelques junkys que la police vient sermonner, on y médite, dessine, roupille, …
C’est un lieu de toutes les rencontres, parfois bizarre (un meeting pour célébrer les dinosaures, avec le lâcher d’un ptérodactyle en ballons de baudruche et le concours de celui qui imitera le cri d’un dino), parfois émouvante (comme ce patchwork des noms en hommage aux victimes du sida), parfois surréaliste (avec ce prêcheur) ou religieuses (on y célèbre des mariages). Un rassemblement contre la guerre en passant par une école de théâtre qui répète au grand air, au marathon de New York qui fait une boucle par le parc, Central Park semble ne jamais connaître le moindre repos. Comme en atteste cette gay pride, les concerts, le tournage d’un clip ou même du court-métrage "Life Without Zoë", réalisé par Francis Ford Coppola, que le réalisateur a pu surprendre lors de son tournage.
Cette oasis de verdure au beau milieu de la forêt des gratte-ciels est un poumon inestimable pour les new-yorkais. Un voyage ethnologique dépaysant et captivant à la fois.
► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄