Bien que pas très originale sur le fond, l’idée de vengeance d’une vilaine est intéressante. Tout commence sous les meilleurs auspices, avec une première scène pré-générique excellente, avec Mélanie en "grande" conversation virtuelle avec un inconnu.
Marilou Berry est vraiment amusante avec la réaction de son personnage face à l’invitation qui lui est proposée.
Mélanie a beau être un vrai laideron, sa générosité est sans limite et tout le monde en profite, jusqu’à l’humiliation de trop. C’est à partir de cette nouvelle brimade, tout à fait dégueulasse, qu’elle décide d’arrêter d’être gentille. Et quand on ne sait pas être méchante, eh bien ça peut prendre des proportions inimaginables. C’est le cas, tant ça devient du n’importe quoi.
Pour exemple, le chat qui finit dans la poubelle ou le chien attaché à l’arrière du bus. A l’heure où les associations traquent de plus en plus à travers les réseaux sociaux les maltraitances plus ou moins barbares faites aux animaux dont certains abrutis se vantent de faire sur ces mêmes réseaux sociaux, je trouve cette scène particulièrement choquante et totalement gratuite, même en sachant que ça existe, malheureusement.
Quant au reste du casting, il se révèle agaçant, même si beaucoup d’efforts ont été consentis, notamment pour verser dans la caricature. Ainsi on éprouve une profonde antipathie pour la bimbo Aurore (Frédérique Bel), rêvant même de voir sa méchanceté lui péter à la gueule comme un boomerang. On a envie de casser la gueule à Martinez (insupportable Pierre-François Martin-Laval) et de lui faire ravaler son accent provincial, on voudrait bâillonner Blandine (Joséphine de Meaux) ou de la saouler à mort, on rêve presque de faire bouffer le chien à la voisine du dessous, etc, etc… Bon je ne vais pas citer tous les personnages parce que ce serait beaucoup trop long et surtout inutile. Je m’en tiendrai à Marilou Berry, qui marche sur les traces de sa mère en prenant des rôles totalement barrés. Rien que pour ça, "Vilaine" vaut le détour. Tourné ostensiblement vers la caricature, les messages sont clairs : que la qualité d’une personne ne se limite pas à son physique ; que ce n’est pas parce qu’on est trop bon et trop con qu’on est fatalement idiot ; que personne n’est au-dessus de tout le monde ; enfin ce genre de choses quoi. Simplement voilà : mis à part la scène d’entrée qui constitue le moment le plus drôle (et le seul) selon moi, cette comédie ne présente pas vraiment d'intérêt, si ce n'est d'avoir la vague sensation d'avoir perdu un peu de mon temps. L'humour y est noir et décalé, si décalé que je n’ai ri à aucun moment, et si noir que je n’attendais qu’une chose : l’écran noir de fin. Un drame pour une comédie, construite sur un bon rythme, mais balancée par une succession de tubes préexistants et quelquefois hors de propos.