Le monde de l’animation US est composé de 4 grands courants : Pixar, Fox, DreamWorks et les autres, le tout dominé de la tête et des épaules par la firme à la lampe de bureau.
L’écueil chez Pixar aurait été de prendre conscience que quoi qu’ils fassent, ils sont supérieurs à la concurrence. Malheureusement, c’est un peu à ceci que ressemble WALL-E, un film qui bénéficie plus de l’interprétation qu’on peut en faire que par ses qualités pures. En effet, WALL-E, en tant que film, est un peu décevant, très joli techniquement (avec Fred Willard en prises de vues réelles), mais bourré de symboles faussement dissimulés et souffre d’un manque cruel de rythme dans une deuxième partie pourtant plus intéressante sur le papier que la première. Pourtant, comme d’habitude chez Pixar, c’est dans le muet que le film marche réellement, dans sa première partie, en l’occurrence. La première heure est vraiment amusante, étrange et surtout déconcertante.
Là où le bat blesse, c’est quand Pixar met en marche sa manipulation assez ennuyeuse : la dénonciation de la dérive consumériste du monde contemporain. A travers Pixar parle l’esprit surement authentique et honnête d’un visionnaire, John Lassiter, qui critique donc nos défauts, mais aussi Disney, qui ne s’est pourtant pas vraiment privé pour inonder le monde de produits dérivés Wall-E et autres babioles inutiles, mais pas détestables comme Wall-E (le film, cette fois) veut nous le dire. Il y a donc réellement un problème dans le message du film, qui se mort la queue.
Il n’empêche que Wall-E reste un film formellement irréprochable, avec des prises de vues réelles qui résultent d’une véritable envie de cinéma artistique. Ah, si seulement Pixar s’était retenu de nous servir un prêchi-prêcha non recevable…