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il_Ricordo
104 abonnés
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4,0
Publiée le 13 novembre 2011
Contrairement à ce qu'on pourrait facilement penser, Le Point de non-retour est loin d'être une série B. Tombé dans l'oubli parce qu'il s'agit d'un thriller aussi inhabituel que surprenant, il est en revanche plus réussi que Délivrance, réalisé 5 ans plus tard. La fin inattendue caractéristiques à John Boorman peut décevoir le spectateur, mais cette déception éventuelle est largement compensée par un enchaînement de scènes fortes à un rythme prenant. Le héros Lee Marvin effraie même ses ennemis les plus dangereux. Le traqué devient le traqueur, les rôles s'inversent et le spectateur ne sait plus que penser. Le héros, bouleversé par toutes les trahisons et vexations qu'il a subies, est devenue une machine vengeresse, aussi effrayant que l'Organisation dont il a juré la perte.
C'est exactement avec ce genre de films que l'on reconnaît un excellent metteur en scène d'un tacheron. Car si le scénario s'avère tout de même efficace bien que très classique, c'est avant tout la mise en scène de Boorman qui impressionne ici. Sèche, intense, elle n'en demeure pas moins déroutante à plusieurs reprises, et cela notamment durant trois premiers quarts d'heure tout à fait mémorables, jouant habilement sur les flashbacks et un montage assez prodigieux. Mais Boorman a la grande intelligence de ne jamais tomber dans l'exercice de style gratuit et vain, le récit se faisant même assez haletant par la suite. Plus classique certes (à moins que...) mais toujours aussi brillant, d'autant plus que Lee Marvin est impeccable dans le rôle de ce personnage pour le moins désabusé mais jusqu'auboutiste. Ainsi, pas de bavardages inutiles, ni de grands moments d'émotion, mais un film, un vrai, tenant ses promesses jusqu'au bout et qui ne saurait en définitive mieux résumer ce mot qui nous fait tant rêver : cinéma.
Walker accepte d’accompagner son ami Reese dans la prison désaffectée d'Alcatraz afin d’y récupérer un magot de 93 000 $. Seulement rien ne va se passer comme prévu, une fois le butin en poche, Reese abat Walker, sauf que ce dernier n’est pas mort et compte bien récupérer sa part du butin…
Pour son second long-métrage (le premier sur le sol américain), John Boorman (Délivrance - 1972) adapte le roman "Comme une fleur" de Donald Westlake et nous restitue un polar fortement influencé par la Nouvelle Vague. La mise en scène est complètement déconstruite, de même que la linéarité du récit. Si bien que d’entrée de jeu, on semble un peu perdu, on ne parvient pas à comprendre de quoi il en retourne, ni où l’action se situe. Mais c’est pour mieux recoller les morceaux par la suite. De même, les dialogues se font rares et il faudra attendre une bonne demi-heure pour que le film entre réellement dans le vif du sujet et ne relâche jamais la pression.
John Boorman a réalisé ici un polar qui révolutionna le genre à sa sortie et ne passa pas inaperçu. Les effets de mise en scène (un travelling arrière avec le mixage en décalé) jusqu’au choix des couleurs (alternant les plans bichromes ou monochromes), renforcent sa singularité. Il en résulte un polar déroutant et particulièrement nihiliste, sublimé par la présence d’un très beau duo en la personne de Lee Marvin & Angie Dickinson.
30ans plus tard, un remake verra le jour (Payback - 1999), réalisé par Brian Helgeland et interprété par Mel Gibson.
Le film qui propulsa John Boorman vers les sommets. Un thriller froid, déshumanisé, aux images sublimes qui rappellent un peu le style d’Hitchock dans « Sueurs Froides » ou « La mort aux trousses ». Comme toujours dans ces années soixante l’individu fait face à des organisations plus ou moins occultes dont on ne sait jamais très bien qui les dirigent. Lee Marvin est lui-même difficilement identifiable. D’où vient-il ? Quelle est sa profession ? Toujours est-il qu’il est très en colère après avoir été dupé par son meilleur ami qui en plus de sa part du butin lui a pris sa femme. Et l’on sait bien qu’il ne faut jamais mettre Marvin en colère. Homme seul face à l’organisation, il en viendra à bout ce qui est plutôt rare dans les films de cette époque où le héros est souvent broyé au final par la machine. Il faut dire qu’il a dans la manche la toujours délicieuse et sensuelle Angie Dickinson. Une réussite du genre qui installe tout de suite Boorman parmi les grands. La suite ne démentira pas ce premier opus.
Deuxième film de John Boorman et déjà emprunt d’une audace visuelle (qu’il ne saura égaler par la suite), «Point Blank» (USA, 1967) croise un genre fameux du cinéma américain (le film de vengeance) avec le schéma déstructuré d’une œuvre de Resnais («Hiroshima mon amour» notamment). Cette curieuse hybridation offre un film intéressant en de nombreux sens. Bien que ce ne soit dit que trop rarement, Boorman s’inscrit dans la mouvance du Nouvel Hollywood et, de ce fait, pratique le même exercice que De Palma ou Scorsese, à savoir qu’il réinvente le cinéma américain en s’inspirant des contestations opérées par le cinéma européen. Fruit des carcans d’un certain cinéma hollywoodien nourri de l’inventivité narrative qui peuplait dans les années 60 et 50 le cinéma européen, «Point Blank», ainsi que l’indique son titre français, est le point de non-retour. Film phare qui surplombe de son sommet les alentours du sentier parcouru, il dresse une pierre blanche au-delà de laquelle le classicisme n’est plus possible. Très peu de films dans l’histoire du cinéma ont cette fonction. Parmi ceux-là «Point Blank» en fait partie. Outre cette seule synthèse, le film vaut par son acte latent de contestation et les prémisses qu’elle offre de l’œuvre de Boorman. Film de contestation comme ils sont nombreux à cette époque aux Etats-Unis, «Point Blank» forme avec «Deliverance» le grand diptyque frondeur de Boorman. Critique écologique qui veut faire de la Nature, une entité toute puissante, «Deliverance» trouve les origines de sa violence dans la crudité de «Point Blank», à la seule différence que le film de 67 place encore la force dans les mains de l’Homme. Les corps en chute brute, les spasmes moribonds qui convulsent les allures et la hargne dans les voix sont les indices d’une violence virulente. Par la suite, Boorman déplacera cette brutalité dans la structure de son cinéma. Les plans courts et la sécheresse de ses découpages héritent cette crudité de «Point Blank».
un classique. lee marvin est impeccable comme tout le reste du casting, boorman livre une copie efficace et rythmée, le scénar' est plus que bon...excellente surprise !!
ayant vu Payback auparavant et étant assez fan de John Boorman je dois dire que j'ai été assez decu de ce film.. Pour commencer la musique est horrible(ex. la musique dans le club avec le black qui chante est un moment ou je vous conseille de baisser le son !!!) et les effets de son idem.. Il y a beaucoup de longueur et cela malgré les 1h30 du film ! De nombreuses scenes sont inutiles ainsi que les nombreuuuux flashback ! Ce qui prouve le peu d'action du film..
Les dialogues sont pas toujours à la hauteur et des fois des scenes sont presque ridicules..
Je mets quand meme 1 etoile pour Angie Dickinson vraiment charmante et pas trop mal dans son role. Mais Lee Marvin habituel jeu fade et froid, limite insignifiance comme le reste des acteurs...
Une étoile aussi pour une histoire assez interressante mais franchement Payback est quand meme beaucoup mieux !
Si le scénario est des plus ordinaire, à savoir l'histoire d'un ganqster moderne (Lee Marvin, hallucinant) qui cherche à se venger de la trahison de ses ex-complices, John Boorman transcende son script de départ grâce à une extraordinaire maestria. Le montage est incoryablement vif et recherché, l'utilisation des décors et des couleurs est tout aussi fabuleuse. Mais surtout, il y a cette ambiance paranoïaque à souhait, ce climat qui nous prend à la gorge. Certaines séquences sont des moments d'intensité inoubliables: la scène de la boîte de nuit, le moment où Lee Marvin tire sur le lit vide de sa femme. Un film unique, mélange inédit entre le film noir classique et le cinéma expérimental à la mode (Resnais et Antonioni ne sont pas loins) qui peut irriter. Peu importe, "Le point de non-retour" est un film immense !
Dès le commencement, alors que l'image nous parvient à peine, des coups de feu retentissent, prévenant ainsi la violence du film. Violence qui se fait finalement moins ressentir par les actions du personnage désabusé de Walter (superbe Lee Marvin) que par la composition des plans géniale de John Boorman. Ajoutez à cela un montage brut qui sait faire monter la tension (voir la scène du bruit des pas de Marvin) et une charmante Angie Dickinson, et vous obtientrez l'un des films noirs les plus virtuoses et les plus brutals de l'histoire du cinéma !
Comme souvent chez BOORMAN, on assiste à une oeuvre vraiment prétentieuse bourrée de flash backs, de cadrages insolites, de jeu sur les costumes totalement gratuits et pour tout dire ennuyeux. Heureusement l'intrigue sans être vraiment originale, se tient, les acteurs sont excellents et quelques séquences sont vraiment réussies.
Une science du découpage hallucinante, une utilisation du montage virtuose, une mise en scène expéimentale superbement audacieuse, le talent de Lee Marvin et la maîtrise de Boorman font de ce polar une film impressionnant, passionnant, basé sur une idée fixe et rehaussé de poésie douceresse. Magnifique.