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Flavien Poncet
236 abonnés
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4,0
Publiée le 20 juin 2008
Deuxième film de John Boorman et déjà emprunt d’une audace visuelle (qu’il ne saura égaler par la suite), «Point Blank» (USA, 1967) croise un genre fameux du cinéma américain (le film de vengeance) avec le schéma déstructuré d’une œuvre de Resnais («Hiroshima mon amour» notamment). Cette curieuse hybridation offre un film intéressant en de nombreux sens. Bien que ce ne soit dit que trop rarement, Boorman s’inscrit dans la mouvance du Nouvel Hollywood et, de ce fait, pratique le même exercice que De Palma ou Scorsese, à savoir qu’il réinvente le cinéma américain en s’inspirant des contestations opérées par le cinéma européen. Fruit des carcans d’un certain cinéma hollywoodien nourri de l’inventivité narrative qui peuplait dans les années 60 et 50 le cinéma européen, «Point Blank», ainsi que l’indique son titre français, est le point de non-retour. Film phare qui surplombe de son sommet les alentours du sentier parcouru, il dresse une pierre blanche au-delà de laquelle le classicisme n’est plus possible. Très peu de films dans l’histoire du cinéma ont cette fonction. Parmi ceux-là «Point Blank» en fait partie. Outre cette seule synthèse, le film vaut par son acte latent de contestation et les prémisses qu’elle offre de l’œuvre de Boorman. Film de contestation comme ils sont nombreux à cette époque aux Etats-Unis, «Point Blank» forme avec «Deliverance» le grand diptyque frondeur de Boorman. Critique écologique qui veut faire de la Nature, une entité toute puissante, «Deliverance» trouve les origines de sa violence dans la crudité de «Point Blank», à la seule différence que le film de 67 place encore la force dans les mains de l’Homme. Les corps en chute brute, les spasmes moribonds qui convulsent les allures et la hargne dans les voix sont les indices d’une violence virulente. Par la suite, Boorman déplacera cette brutalité dans la structure de son cinéma. Les plans courts et la sécheresse de ses découpages héritent cette crudité de «Point Blank».
Le Point de non retour est un polar particuliers qui ne m'a pas totalement convaincu, il est ponctué de scènes très réussies mais débute laborieusement et la fin déçoit mais Le Point de non retour n'en reste pas moins un polar à découvrir avec un grand Lee Marvin très convaincant dans sa quête.
Très grand film noir que ce "Point De Non-Retour", deuxième film de Boorman et son premier film ricain. J'ai limite envie de dire que c'est aussi son premier vrai film, tout court, car son premier, "Sauve Qui Peut", une comédie musicale avec le Dave Clark Five (un de ces sous-Beatles qui pulluleront en Angleterre pendant la Beatlemania), n'est pas vraiment mémorable, mais il fallait bien démarrer. Là, c'est génial, il faut le dire. Adaptation d'un roman de Richard Stark (alias Donald Westlake), ce film raconte l'histoire d'un braqueur laissé pour mort par ses complices pendant un coup, qui va se remettre, et lentement monter sa vengeance. Le final à Alcatraz est mythique. Lee Marvin est mythique aussi, et le reste de la distribution (Keenan Wynn, John Vernon, Angie Dickinson...) assure. Le film baigne dans une atmosphère totalement psychédélique, des couleurs bien barrées, ce qui le rend immédiatement mémorable (et, curieusement, ne le vieillit pas trop mal, contre toute attente). Remaké dans les années 2000 avec Mel Gibson (c'est "Payback"), ce dont il fallait s'attendre, "Le Point De Non-Retour" est un chef d'oeuvre.
Faussement académique cette histoire de vengeance entre gangsters dans une atmosphère de film noir avec femme fatale, traitrises entre associés et atmosphère froidement sombre cache spoiler: une plongée fantasmagorique dans la psyché d'un homme n'ayant pour seule échappatoire que les remous de son esprit en souffrance . En outre, l'excellente réalisation nous immerge dans un monde brumeux, perdu entre présent et passé, ce que les jeux de caméra, de teintes, d'illusions confirment autant que l'aspect anesthésié d'un Lee Marvin taiseux voire absent et certaines réactions surprenantes de protagonistes pris dans un habile jeu de dupes. Ou comment sortir plaisamment de l'ordinaire!
Walker a de quoi être énervé : son meilleur ami qui l'a entraîne sur un gros coup lui tire dessus et le laisse pour mort, lui volant au passage 93 000 dollars et sa femme. Walker, qui n'est pas mort, n'a alors plus qu'une idée en tête, retrouver son argent même si cela signifie qu'il doit affronter au passage une puissante organisation criminelle. Pour ce film, Lee Marvin (impeccable dans le rôle de Walker) a fait confiance à John Boorman dont c'est ici la première expérience hollywoodienne et le deuxième long-métrage. Sur une histoire de vengeance classique, Boorman s'amuse à dynamiter le genre, y insufflant une véritable énergie et une véritable violence à l'aide d'un montage rythmé et d'une mise en scène particulièrement soignée. Rien n'est laissé au hasard dans le film et la violence vient essentiellement des effets de montage qui nous plongent dans la psychologie de Walker qui ne tue personne de tout le film, chose pour le moins originale. John Boorman utilise tout ce qu'il a sous la main pour transcender le genre et lui offrir un film inoubliable, témoignage lucide et sans pitié sur l'Amérique des années 60 où Lee Marvin et Angie Dickinson font des merveilles.
J'adore John Boorman qui a le mérite d'être un touche à tout multi-genre et très talentueux. Il offre ici un rôle à la mesure du talent de Lee Marvin qui part à la recherche de son ex associé et accessoirement ami qui l'a fortement entubé sur leur dernier coup. Un bon film de vengeance au milieu de la mafia San Franciscaine qui mérite d'être érigé comme classique du genre!
Il y a d’emblée un ton qui se révèle vite être un style dans ce film de John Boorman antérieur de deux ans à son premier film « important », Leo The Last. Lee Marvin – que je n’apprécie guère d’habitude – est ici exceptionnellement sobre parce que bien dirigé. Le scénario est linéaire mais se complique souvent d’images en flash (je n’ai pas dit de flash-back) qui viennent expliciter les références associatives directement sorties des théories psychanalytiques. On peut leur reprocher d’être parfois un peu lourdes et redondantes, comme si Boorman prenait le spectateur pour un insuffisant intellectuel. En dehors de cette réserve, c’est un très beau film noir aux images esthétiques et à la morale désespérée où Angie Dickinson vient apporter grâce et féminité dans un monde sans pitié.
une petite merveille, porté par la férocité border line de Lee Marvin et la simplicité de sa narration ! Basé sur un scénario de type Monte Cristo, il revient, il n'est pas content et prèt a tout pour qu'on lui rende la somme exacte qu'on lui a subtilisée ! Basé sur un des bons bouquins de Donald Westlake au personnage récurrent, qui raconte les exploits d'un dur spécialiste du Hold up ! Lee Marvin porte le film au niveau culte.
Malgré une intrigue relativement classique, ce film reste prenant grâce à une réalisation musclée de John Boorman et à la prestation de Lee Marvin que l'on retrouvera dans son film suivant "Duel dans le pacifique".
Thriller emblématique du nouvel Hollywood,"le point de non-retour"(1967),imposait sa narration déstructurée,sa vision stylisée et son personnage inarrétable de vengeur avec une aisance propre à John Boorman.Filmé en écran large et en Métrocolor,le film montrait un San Francisco décadent(en réalité,le tournage eut lieu à Los Angeles)et renouvelait le thème de la vengeance.Laissé pour mort par son ancien complice et sa femme,après qu'ils aient dérobé un butin dans la prison d'Alcatraz,Walker n'a de cesse de traquer sans relâche celui qui l'a trahi,usant de méthodes expéditives et s'occupant peu de moralités.Mais l'organisation qu'il pourchasse est un hydre à plusieurs têtes,et dès qu'il en coupe une,une autre repousse...Ironie d'un monde où la loi du Talion et les principes vertueux ne sont pas bon ménage.Lee Marvin incarne avec économie de mots et force de persuasion ce Walker traqué.Boorman joue habilement de flash-backs parallèles,de montages sonores déstabilisants et de débauches de couleurs pop aux moments incongrus pour dérouter le spectateur,qui se croyait en sécurité au coeur d'une intrigue classiquement agencée.Malgré une psychologie sommaire,l'ambiance générale reste durablement en mémoire.
"Point Blank" est un polar magnifiquement bien réalisé et interprété. L'intrigue, pourtant classique, trouve une autre dimension dans les mains de John Boorman qui y insuffle tout son talent pour en faire une oeuvre unique et novatrice (influencée néanmoins par les films noirs). Le rythme soutenu, malgré une petite baisse de régime durant le dernier tier du film, nous maintient en haleine constante. Pour son deuxième long métrage, Boormanfait déjà preuve d'une grande maturité en signant cet excellent "Point Blank".
Le scenario est classique,est le montage n'a pas peur de prendre un certain nombre de raccourci.Amputant ainsi pas mal de scènes.Mais la réalisation est l'image choisit par John Boorman sont splendides.Les expérimentations visuel de Boorman sont bien menés ainsi que les effets sonores.Le bruit des talons de Lee Marvin frappant le sol,deviennent hypnotique et rajoute une dimension d'oppression de la scène.les effets stylistiques servent totalement l'histoire,dommage que celle ci ne soit pas mieux développée,et surtout que les scènes soit coupés a la hache.
Deuxième film de Boorman et premier grand succès. Avec ce "Point de non retour", le réalisateur montre qu'il faut désormais compter avec lui, mélangeant habilement un sens inouï de la mise en scène (le piège le long du canal !) et des fulgurances à couper le souffle (les hallucinations de Walker !). Le résultat est bien au-dessus de la moyenne faisant de ce polar à la nature plutôt classique un très grand film noir qui inspira toute une génération par sa manière de déposséder le corps de l'esprit, puis de le ré-imbriquer dans la minutes suivante... Exceptionnel.