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il_Ricordo
103 abonnés
407 critiques
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4,0
Publiée le 28 août 2012
Comme de nombreux films construits sur le même type, le flash-back sur lequel repose le récit de La Vallée de la peur est totalement futile. Et non seulement il n'introduit aucun aspect intéressant de l'intrigue, mais en plus il détruit tout suspense concernant la relation entre Robert Mitchum et Teresa Wright. A ce propos, un autre cinéaste tel que Wyler (qui a donné à Teresa Wright le statut de star) s'en serait très bien sorti dans ce tableau effrayant de haine familiale, au lieu de s'empêtrer dans des retournements de situation invraisemblables qui ne sont d'ailleurs pas tellement le centre d'intérêt de Raoul Walsh. En effet, il s'agit bien d'une chasse à l'homme comme le suggère le titre (Pursued) et si on retire les prétextes de cette poursuite vengeresse, inutiles dans le cadre du western, on obtient un film d'action de premier ordre. Durant les premières minutes, on a l'impression que les vastes plaines du Nouveau Mexique nous racontent Les Hauts de Hurlevent sur un ton bien plus calme et bon enfant que sur la lande sauvage et mouvementée décrite par la plume d'Emily Brontë. Non, on a tôt fait de se concentrer sur le personnage de Robert Mitchum et les raisons qui font qu'adoré et adulé par la ville entière, il devient du jour au lendemain le gibier de potence idéal dans l'esprit de tous. Servi par des acteurs remarquables qui font oublier un récit aux revendications psychologiques fumeuses (les réminiscences ridicules du héros), La Vallée de la peur est un Walsh rare qui a le mérite de prôner l'action devant le fatalisme : malgré les jeux de pile ou face, ce ne sont jamais les hasards qui déterminent les événements, mais bien la volonté et les sentiments opposés des protagonistes.
Un western sombre et grave (la photographie en noir et blanc accentuant l'effet) mettant en scène Robert Mitchum et Teresa Wright, tous 2 excellents, au service d'un scénario intéressant (même si relativement prévisible) et d'une narration originale, puisqu'il s'agit de flashbacks (peut être un des tous premiers westerns utilisant ce style, en tout cas bien avant "L'homme qui tua Liberty Valance"). On suit le récit de Jeb Rand depuis son plus jeune âge sans jamais s'ennuyer, Raoul Walsh mettant en avant la psychologie de ses personnages et multipliant les moments forts, que ce soit dans la relation amoureuse ou dans les différents affrontements. Relativement peu connu, "La vallée de la peur" fait cependant parti des "100 chefs-d'oeuvre du western", ce qui est largement mérité...
Je découvre ainsi Walsh avec l'un de ses films majeurs des années 40 et je dois bien reconnaître que mon avis est très partagé. J'ai, d'une part, apprécié le travail sur la lumière, le jeu maîtrisé des acteurs (Mitchum est d'une classe inégalée), quelques musiques entraînantes et quelques scènes réellement troublantes : certains passages sont parfaits, comme celui de l'enrôlement pour la guerre contre les Espagnols, où le prévôt Callum, introduit par une musique angoissante, un habile jeu de caméra et un habit noir qui assombrit l'écran incarne à la perfection le pouvoir en temps de guerre. D'autre part, cependant, je dois reconnaître que le film a plusieurs scènes superflues, une omniprésence musicale malséante (certaines scènes tout à fait ordinaires, comme une course de carriole sont secondées par des musiques épiques, presque conçues pour de grandes batailles, c'est risible), une grandiloquence hollywoodienne indécrottable, des failles scénaristiques graves, notamment dans le comportement binaire et d'une extrémité qui confine à la bêtise de Teresa Wright, dont l'attitude n'est jamais rationnellement explicable... Je suis donc partagé. C'est un western à découvrir, et c'est une belle histoire, mais son dénouement n'est pas crédible (en plus d'être ridicule) et certaines scènes ennuient plus qu'elles n'intriguent...
Dans le genre western, nous avons ici un film psychologique. Avec le personnage de Robert Mitchum qui a vécu des scènes traumatisantes dans son enfance, qui reviennent par flashs, sans qu'il comprenne d'où elles viennent. Puis cela reviendra progressivement bien sûr. Il apparaîtra que sa famille a été massacrée et qu'il a été recueilli par une autre famille lier ou massacreur. Robert Mitchum incarne ce personnage dont le parcours est sinueux, personnage principal, car ses soucis psychologiques n'en font pas un personnage très sympathique, mais le spectateur comprend qu'il a vécu quelque chose de traumatisant. Ce western psychologique est très bien écrit et rondement mené. Un élément important est la photographie du film, en noir et blanc des images où plutôt le noir domine, mais aussi le blanc, sans trop de gris. Que ce soit en extérieur de jour ou en intérieur. Et avec d'ailleurs beaucoup de scènes qui donnent l'impression de se dérouler ni de nuit ni le jour dans un entre-deux comme si nous étions dans l'esprit du personnage de Robert Mitchum en permanence entre deux navires entre son cerveau enfant et son cerveau d'adulte qui n'a pas encore compris ce qui s'est passé où il se trouve où il va aller.