Tellement de choses à dire sur ce redoutable navet que je ne sais même pas par où commencer! Le film entier ressemble à un manuel des choses à ne surtout pas faire quand on tourne un superman. Première grosse erreur du machin: en avoir confié la réalisation à Zack Snyder, roi indétrônable du mauvais goût visuel hollywoodien (existe-t-il un film plus laid que le fascisant "300"??) (en dehors de "Sucker punch" bien sûr, celui-là est hors concours à tout point de vue) bref le cinéaste épileptique nous gratifie à nouveau de couleurs saturées, de scènes grandiloquentes à souhait (la séquence du "don" du costume par l'hologramme de Russel Crowe est un immense moment de ridicule cinématographique) d'un premier degré qui confine au hors-sujet, d'effets spéciaux totalement inutiles (quel utilité de faire se déplacer les gens de Krypton sur des lézards volants qu'on a vu 100 fois chez Peter Jackson?) et il est maintenant certain, après l'insipide Gérard Butler et la transparente Emily Browning, que les choix de Snyder en matière de personnages principaux peuvent être systématiquement qualifiés d'erreurs de casting. Et celle de "Man of steel" est de taille, elle s'appelle Henry Cavill, 1m95, 120 kilos de muscles atrophiés et de paralysie faciale incurable. Le jeu du type est si peu nuancé que les scénaristes ont éludé la totalité des scènes de Clark Kent pour se concentrer sur le costume (d'un terne déprimant) et la destruction massive. Vous me direz, bon nombre de films de destruction massive sont loin d'être désagréables à regarder, mais les films de Michael Bay, aussi médiocres soient-ils, ont le mérite de ne pas foutre involontairement en l'air leur (mince, certes) scénario à force d'en rajouter dans le piétinement de centre-villes. Et c'est exactement ce qui se passe ici: à chaque fois que Superman met une gifle au méchant, ce dernier part en vol plané et traverse cinq ou six immeubles sous l'effet du choc, les immeubles s'effondrent ensuite sur ledit méchant, qui se relève immanquablement en s'époussetant distraitement. Cette scène passionnante se répète six ou sept fois en une heure.
Et notre bon Superman, à la fin du film, brise la nuque du bad guy comme si c'était une allumette, alors que ce gus de Krypton est censé être son égal.
Bref, à la fin du truc tout est par terre: les immeubles, nos oreilles, nos yeux, notre cervelle, ainsi que toute la mythologie liée à Superman. Seule note positive tout de même, cet étron réhabilite efficacement le film (pourtant très moyen, mais nettement plus fun) de Bryan Singer.