Bien qu’icône parmi les icônes, j’ai toujours eu pour Superman moins d’attrait que pour certains de ses compères, un certain Bruce Wayne en tête de file ; populaire au possible donc (figure emblématique de DC avec Batman), mais un capital sympathie moindre à mon goût, car moins intéressant. En ce sens un tel superhéros, doté d’une pléiade de pouvoirs tous plus puissants les uns que les autres, fait tout de suite moins humain, normal me direz-vous pour ce natif de Krypton (qui se paye en plus le luxe d’être invincible) ; bref, tout ceci pour en venir au constat suivant : Man of Steel se devait de rendre le fameux Kal-El viable aux yeux du grand public, là où Superman Returns avait essuyé un cuisant échec (trop kitch). Alors qui de mieux pour porter sur grand écran les aventures de celui-ci… que Zack Snyder ? Au diable l’univers vieillissant, la tenue ringarde (le slibard) et la BO redondante, place à une relecture plus moderne (dirons-nous), et à un spectacle audio-visuel retentissant ! Et tout ceci, Snyder y est parvenu, tout en se payant le luxe de garnir son dernier long-métrage d’un scénario accrocheur (Goyer et un soupçon de Nolan, quoi de plus alléchant), faisant de Man of Steel l’une des meilleurs adaptations de comics au cinéma. Bon, il est indéniable que celui-ci ne concourt pas dans la même catégorie qu’un The Dark Knight, mais si l’on compare à d’autres mastodontes spectaculaires (Avengers en tête de file), il convient d’envisager un futur Justice League de bon augure au regard d’une telle claque, première pierre à l’édifice de (l’on espère) une grande fresque DC au cinéma. Mais bon, beaucoup de tergiversions pour en arriver au bilan suivant : ce Superman made in Nolan est un blockbuster foutrement réussit, d’abord et surtout en vertu de sa forme renversante en la matière, tandis que le fond se révèle de bout en long satisfaisant. Premièrement donc, Man of Steel est une claque visuelle, un maelstrom d’effets spéciaux dantesques qui ont presque de quoi donner le tournis ; pourtant bien que l’on ait pu craindre un trop grand foutoir tonitruant, il s’avère que le tout est assez bien dosé, suffisamment de quoi donner lieu à des affrontements somptueux nous conduisant à un orgasme rétinien (Snyder rules), sans pour autant être au bout du compte rédhibitoire quoi. Ainsi, alors que s’ajoute à ce graphisme réjouissant une BO savoureuse comme pas deux (Hans Zimmer était l’homme de la situation), on obtient un long-métrage faisant l’apologie de l’épique… du pur divertissement d’action phénoménal en somme ! Et pour compléter ce tableau plutôt sympathique dans le genre, on trouve en la personne de Henry Cavill un Superman des plus charismatiques, en plus de se rendre attachant en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ; le rôle semblait donc être taillé sur mesure pour l’interprète jersien, qui fait preuve d’une prestation des plus honorables, pour ne pas dire excellente. Dans un même ordre d’idée, le reste de la galerie de protagonistes est convaincant, si ce n’est enchanteur, notamment du fait de jeux d’acteurs plaisants ; aussi l’on pourrait souligner les présences à l’écran de Russell Crowe (parfait en Jor-El) Amy Adams, Kevin Costner ou encore Christopher Meloni, mais on retient surtout un autre nom : Michael Shannon. En effet, ce dernier crève pour ainsi dire l’écran, et ce en campant avec brio l’emblématique Général Zod, grand antagoniste désigné de Man of Steel ; pourtant le personnage, bien qu’impitoyable, se révèle finalement moins téléphoné qu’il n’y parait, et n’en devient alors que plus marquant. Le fond (profitons-en pour y venir) n’est d’ailleurs pas anodin en la matière, celui-ci arborant une intrigue franchement très bien structurée, le scénario évitant de trop grandes incohérences pour donner lieu à un ensemble convaincant (pour un film de cet acabit) ; ceci se fait donc au profit de Kal-El et Zod, le premier bénéficiant d’une narration entrecoupée intelligemment de flash-back, permettant un meilleur développement du personnage, tandis que le second porte avec lui l’enjeu premier de Man of Steel (amenant entre autre à la naissance définitive du Superman). Le film est donc une confrontation de volontés inébranlables, et bien que l’intrigue ne soit pas exempte de quelques éléments capillotractés (scientifiquement parlant), le combat qui résulte de cette mise en opposition faire taire tout chipotage d’ordre scénaristique (c’est Superman quoi) ; et alors qu’au visuel excellentissime se couple une mise en scène participant joyeusement à la décharge d’épique qu’est Man of Steel, on note un rythme prenant car croissant, le long-métrage ne cessant de gagner en intensité. Et en parlant de tension, on peut conclure ce semblant d’analyse par le face à face final entre Kal-El et Zod ; honnêtement, à ce moment-là du film, c’était tout bonnement démentiel, sensationnel, fantastique, époustouflant (cette liste de mélioratif n’est pas exhaustive). Un dénouement en apothéose donc, où même la 3D (que je réprouve comme toujours) aura même trouvé momentanément son utilité, pour finalement laisser place à un furieux tourbillon d’émotions… faisant l’effet d’une claque ! Une bonne claque des familles comme qui dirait ! En résumé, Man of Steel est sans hésitation aucune LE blockbuster de cet été, voire même de l’année (ou plus qui sait), car visuellement hallucinant, doté d’une BO fantastique et d’un scénario des plus louables ; ajoutez à cela la révélation (si l’on puis dire) Henry Cavill, et vous obtenez ce qui s’apparente être le meilleur long-métrage de Zack Snyder (au minimum au niveau d’un Watchmen), maitre désigné du spectaculaire et de l’épique (Michael Bay et consorts peuvent s’incliner). Chapeau bas !