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Un visiteur
4,0
Publiée le 13 août 2007
De très beaux moments dans ce film, livrant une belle réflexion sur le temps qui passe, dans un subtil mélange d’humour et de romantisme associé à un sens esthétique particulièrement brillant, ça fonctionne très bien !
En effet le film le plus accessible de Ki Duk...en est-il pour autant moins bon? Loin de là, c'est parmis les films les plus aboutis et lyriques qu'il est réalisé. La musique nous porte d'un élan dans la vie de ces 2 êtres qui joueront des codes et des apparences de l'amour. La réalisation se veut sobre (tout se passe dans les cadrages et le montage, peu de mouvements, d'axes croisés)...la narration est fluide et permet de se sentir proche des personnages. Histoire d'amour aux resorts communs au départ (on peut alors reconnaître des histoires vécues ou en devenir) l'originalité se dessine par le destin qui unit ces 2 personnes. Ki Duk propose une définition de l'amour et du corps, des apparences, de l'importance du sexe lié à l'attachement physique et/ou mental. Sous une forme légère Ki Duk essort le fond par une subtilité du discours. Son film est plus direct, plus "facile" que ses précédents et toute le beauté de cette oeuvre réside dans ce qu'il veut nous montrer à voir, à croire...C'est sans doute dans une mise à nue simpliste mais profonde que les grands réalisateurs s'exprime le plus intensément comme si la pudeur se cachait à chaque fois dans une réalisation alambiquée...cela me rappelle un certain Kubrick avec Eyes Wde Shut...précis juste et profond, Time procure de l'émotion dans un papier cadeau de réflexion...
On peut penser le cinéma et on peut voir le cinéma. Moi j'aime le voir et ressentir. Pas d'approche nietzschéenne pour moi donc. Kim ki-duk c'est Kim ki-duk : c'est esthétique, c'est violent mais raffiné et il n'y en a pas de meilleur plus qu'un autre, juste des plus affinés ou des plus affirmés voire plus libérés ou empreints de lui. Moi j'aime mais au bout d'un moment son style tourne en rond... avec ici un train de retard car il traite un sujet que son compatriote Im sang-Soo a traité avec le vieux jardin. La question est : Ok l'amour, et après ? et comment ça dure ? Et comment qu'on fait pour que cela reste beau ? etc. Récurrente, humaine et pertinente question. Ici c'est sa vision à lui de la question absolue sans réponse absolue avec son style à lui, rien d'original. Kim ki-duk est bon voilà ça c'est sûr, il fait des beaux films mais au bout d'un moment faut offrir quelque chose d'autre non ? Si Picasso n'avait eu qu'une période rose, ça aurait moins "Môôôsieur Picasso". La seule question que je me suis posé est : est-ce que Park Chan-wook va aussi sortir cette année son film sur la même question ? suspens torride. En résumé, vous ne connaissez pas trop Kim Ki-duk, allez y sans trop d'hésitation, si vous connaissez bien Kim ki-duk allez y mais plus si vous avez déjà fait le tour de ce qu'il y avait à voir ces derniers temps.
Ici, l'artiste Kim Ki-Duk ressent la nécessité de la clarté esthétique : il devient "le philosophe de la connaissance tragique" tant espéré par Friedrich Nietzsche. En effet, son œuvre est un véritable réquisitoire face aux dérives de l'artifiel en artificieux, face à l'engrenage rationaliste, face au voile de la logique. "Volonté de puissance" nietzschéenne : démonstration violemment philosophique des ravages identitaires d'un Temps assassin. Mais fragile. Le chirurgien avait pourtant prévenu : "vous ne pourrez pas revenir en arrière". L'erreur de la fuite est une errance que le Temps ne pardonne pas. Ainsi, le sublime investit le film par son impitoyable verdict : le déséquilibre identitaire est fatal. Le sexe, la solitude, le sang : rien n'y fait. Pourtant, l'Amour... Charles Melman explique qu'il y a quatre composantes identitaires à équilibrer. Chez Kim Ki-Duk, il semble évident que la chirurgie esthétique y fait symptôme. L'identité réelle se perd dans un retour du Même, écartant le symbolique de l'imaginaire. L'horloge égrène les secondes, les saisons s'écoulent et l'espoir s'écroule. "Le parc aux sculptures" est un refuge, un témoin et une métaphore. En tant qu'art, il permet d'affronter le tragique. Mais il reflète aussi le choix de la déchéance. Pèlerinage toujours révélateur : seules les mains atteignent le ciel. Les avatars sexuels ne suffisent pas à stopper la montée des eaux. "Seul l'Amour résiste au Temps". Ainsi, dans ce nouveau chef d'œuvre, Kim Ki-Duk subtilise l'apparente transparence d'une démonstration facile en débordant les concepts par l'aura des visages. Clés d'un savoir thanatochrone.
Il est surprenant que Time ne soit pas mieux distribué dans les salles, car, sans être à mon avis aussi beau que ses deux plus grands films (Printemps, été ... et Locataires), ce dernier film de Kim Ki-duk est d'une part très réussi, et d'autre part plus "accessible" que sa production habituelle. En poussant avec intelligence et jusqu'au bout son idée de départ, Kim Ki-duk a écrit un scenario vertigineux qui nous entraine dans un questionnement déroutant sur la permanence des sentiments et sur l'identité. L'interprétation est dans l'ensemble excellente, et on retrouve dans Time tous les ingrédients qui font le charme du cinéma de Kim Ki-duk : sa capacité à créer des images insolites d'une grande beauté et à transmettre des émotions fortes à partir de presque rien, mais aussi quelquefois un côté un peu brouillon.
Ce n'est mon préféré de Kim Ki Duk, mais j'ai été assez déroutée en ressortant de la salle. Cefilm ne peut pas vous laisser indifférent. La manière de filmer est toujours aussi belle...Des images sur la plage qui resteront gravées..Une ambiance toujours aussi particulière.