Borat a encore frappé, ou plutôt son frère jumeau Brüno. On pensait avoir tout vu depuis le précédent opus, et bien non. Dans la provocation narcissique et la démonstration de force, j’ai rarement vu quelqu’un aller aussi loin. C’est simple, il devrait faire de la politique, avec un magnétisme pareil, il serait élu tout de suite, pensez-donc, quelque soit le degré de bêtise ou d’absurdité demandé, et ça vole haut ou très, très bas, les victimes consentantes ou piégées suivent sans problème, ça ne les gêne pas de se faire ridiculiser, une fois que c'est filmé, et qu’on passe à la télé. Et c’est de la bande de Gaza à Los Angeles, excusez du peu, tout le monde y passe. Brüno se moque de tout, misanthrope, obsédé, homo en quête de célébrité, il fait le tour du monde, et on voit tout simplement que les autres humains ne valent pas mieux que lui. Un sommet dans l’humour trash et la télé poubelle, qui se regarde en face sans CSA pour mettre un cache-sexe pour cacher se sexe qu'on ne saurait voir. La télé poubelle se regarde en face, c’est-à-dire, se mate le cul, le charity business, c’est avant tout du business, le monde de la mode aussi risible que superficiel qu'on l'imagine, Brüno, sorte d’OVNI en forme de docu-fiction, où on n’arrive jamais à savoir ce qui est faux ou vrai, les impro de ce qui est prémédité. A ne pas mettre entre toutes les mains, c’est parfois too much, mais génial de bout en bout, et culte.