Qu’un film de Will Ferrell sorte en salles constitue un mini-événement en soi : véritable star outre-Atlantique, le comique bénéficie, ici, d’un crédit tellement moins important ici que la grande majorité de ses comédies gagnent très souvent une sortie technique, quand ils ne passent pas directement par la case “DVD”. Un sort que ne connaît donc pas “Semi-Pro” dans lequel Ferrell, après les courses de voiture ou le patinage artistique, épingle ici le monde du basket, avec l’ambition de mettre un peu de funk dans le dunk. De quoi nous donner envie de mettre les deux pieds dans la raquette, les zygomatiques prêtes à attraper au vol les gags et répliques de l’histoire de Jackie Moon, looser de compétition qui, dans les années 70, tente d’atteindre la prestigieuse NBA, avec son équipe de bras cassés professionnels. Seulement voilà : chacune de nos envies de rire est systématiquement bâchée par un humour au ras du parquet (avec un enchaînement régulier de lancers francs en-dessous de la ceinture), à base de situations attendues et tenues, certes ridicules, mais pas drôles pour autant. Si l’on ne peut qu’admirer le masochisme de Ferrell, peu effrayé par la honte, tout ici ne suscite que l’indifférence la plus totale, tandis que l’intrigue avance de façon prévisible, pour s’achever sur une offensive de bons sentiments qui n’arrangent vraiment pas le score final qu’obtient le long métrage de Kent Alterman, où seuls deux gags (dont un, celui de l’ours, présent dans la bande-annonce, et qui est plus que largement répété par la suite) parviennent vite fait à nous dérider brièvement, avant que l’ennui ne reprenne la main. Si l’on ne demandait pas non plus la lune à Jackie Moon et ses comparses, un film semi-drôle aurait simplement fait l’affaire. Mais “Semi-Pro” ne parvient hélas qu’à rester hors-jeu, jusqu’au coup de sifflet final. Out !