La connerie a désormais son nom brodé en lettres d'or. Guidé par un Will Ferrell Poséidonesque en looser ringard affublé d'une coupe buisson grotesque, "Semi-Pro" s'incline comme une comédie débile et assumée jusqu'à la saucisse (parlons comme Will Ferrell, il n'aurait pas dit mieux!). Le plus drôle chez ce comique injustement boudé en France, c'est son sens de l'auto-dérision, cette manière hilarante qu'il a de s'afficher comme un abruti complet, à côté de ses pompes, jouant de son physique de gentil nounours pour atomiser la 'Star-attitude' inhérente au domaine sportif, et bousculant au passage, avec férocité, les éléments secondaires qui l'entourent, comme par exemple le nombrilisme des commentateurs, qui prennent ici rapidement des chemins vulgaires déviant sur leurs histoires personnelles. Il faut malheureusement reconnaître que, pour une fois qu'un film avec Will Ferrell (pour ne pas dire DE Will Ferrell) est bien distribué en France, il s'agit d'un produit moins drôle et corrosif, moins burlesque mais plus vulgaire que ses précédents. Si la reconstitution du monde du Basket a quelquechose de jouissif, proche du pastiche et de la moquerie enfantine, et que la figure féminine, même si sa place est minime, est prise au sérieux, "Semi-Pro" manque d'une réelle épaisseur comique. On n'en voudra pas trop à la construction d'être simpliste, mais plutôt à l'alternance ennuyeuse du montage de venir annihiler beaucoup de gags ou d'idées trop maigrement exploitées. Le film devient alors vite inégal, mais ce fantastique goût de la bêtise, au fond peut-être plus intelligent que son apparente vulgarité le laisse présager (vision à explorer philosophiquement parlant), ce non-dit de pudeur qui s'affiche chez ce monstrueux comique, cette manière de s'immiscer dans un rôle de façon héroïque, à la recherche de l'effet divinement culte, font de "Semi-Pro" un divertissement paradant haut, très haut dans le paradis de la débilité, tout en sachant rester drôle et canalisé. Jamais la