Appaloosa est-il un western, ou un western spaghetti? Cette question me reste en tête encore aujourd'hui. Ed Harris a, dans son œuvre, intégré tous les codes du western, sans tomber dans des clichés tellement prévisibles qu'ils en deviennent niais, ce qui apporte donc une énorme bouffée d'air frais à l'univers du western.
En effet, on retrouve les principaux protagonistes nécessaires à l'élaboration du genre. Un shérif (Virgil), son adjoint (Everett), le « méchant » hors-la loi qui domine la ville (Bragg), et la jeune femme courtisée (Allie). Cependant, les relations sociales sont accentuées dans ce film, comme Allie, qui provoquera des tensions et devient un élément perturbateur plus que Bragg lui-même, ou comme le principe de la relation shérif/adjoint. On ne peut pas s'empêcher de se prendre d'affection pour chacun des personnages, quoi qu'ils fassent.
Le duel est évidemment présent, mais il ne dure pas une éternité pleine de suspense comme à l'accoutumée (pour sortir du cliché probablement), ce qui, je pense, a surpris la plupart des spectateurs.
Il s'agit d'ailleurs de l'un des seuls westerns où le personnage principal est l'adjoint, c'est d'ailleurs lui qui semble le plus lucide de tous.
J'ai énormément apprécié l'humour nonchalant des personnages et les dialogues, dont beaucoup de répliques pourraient devenir cultes.
Le tout est fortement maintenu par des plans, le plus souvent fixes, tous plus magnifiques les uns que les autres, éclairés par une main de maître, et nombreuses sont les idées filmiques originales.
Pour conclure, Appaloosa est un coup de jeune offert au western, à la fois sombre et lumineux, sérieux et drôle, intelligent et décalé, plus un hommage qu'un réel Western, qui vous donnera envie de revoir vos classiques.