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    The Wild Blue Yonder
    Note moyenne
    3,2
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    2 critiques spectateurs

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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    124 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 novembre 2018
    Herzog qui fait de la SF, ça ne pouvait être que très spécial. Et la déception est plus grande que celle que j'éprouve d'habitude à cause de la frustration que ses œuvres m'inspirent. On est en 2005, mais il n'est pas au courant ; minimaliste et lenteur vont être au rendez-vous de ce total contrepied d'Hollywood. C'en est même marrant de voir Brad Dourif seul au casting, réduit à un monologue monoémotionnel seulement deux ans après son rôle dans Le Seigneur des Anneaux ; comme quoi un bon acteur est bien ce qu'on en fait.

    Le compromis reste rare et réussi : un compromis fait entre science et poésie qui vaut d'ailleurs cette ravissante note d'avant-générique de fin disant « thanks to the NASA for their sense of poetry ». Les plans dont c'est question sont directement hérités d'une vraie mission spatiale, ce qui est touchant et profond, mais ça fait aussi moins de travail à Herzog et un peu plus d'amateurisme... Pas du tout ce qu'il fallait à ce film faisant parler de vrais mathématiciens avec des bégaiements et des hésitations par trop authentiques.

    Et puis c'est bien gentil de faire de la science-fiction avec peu de choses, mais à quoi cela sert-il s'il n'y a pas d'histoire au-delà de cette vague prose de l'image que rythment les plans antarctiques, et autres systèmes d'imagerie, recyclés de façon tout à fait visible et intégrés dans un scénario où la cohérence scientifique est totalement mutilée ? De la poésie, oui, mais celle-ci est amputée de son sens. La musique sarde est là pour nous hypnotiser, mais malgré la longueur moyen-métragique du résultat, elle finit par nous endormir tout court. L'ambiance est bien là, mais elle ne prend pas.

    Ce n'est pas non plus dans les détails que va se relever mon opinion ; pourquoi bruiter les scènes dans l'espace avec des bips bips alors que la séquence est authentique et volontairement muette à la base ? Je respecte Herzog pour l'ensemble de ses travaux, mais il s'est à mon sens fourvoyé dans le moindre effort et dans la combinaison malvenue de ses passions pour le cinéma et le documentaire à la fois.

    septiemeartetdemi.com
    Pierre L.
    Pierre L.

    20 abonnés 73 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 juin 2016
    Werner Herzog, reconnu comme l'un des représentants majeurs du nouveau cinéma allemand des années 1960-1970, ne compte pas moins d'une cinquantaine de films à son actif, en tous genres. Fictions, documentaires, courts-métrages, pièces de théâtre, sa polyvalence dans les styles lui a permis de se construire une carrière de cinéaste florissante et une notoriété en béton, faisant de lui un artiste à part entière à l'identité confirmée. Parmi toutes ses réalisations, The Wild Blue Yonder, l'une des dernières en date, est la seule traitant de sujets propres à la science fiction.

    The Wild Blue Yonder, un titre aux sonorités fluides et agréables, énigmatique et empli de mystère. La grande bleue, le bleu du ciel, le ciel bleu sauvage, peu importe, le spectateur semble être comme absorbé par fascination au cœur de cette bizarrerie, racontant l'histoire d'un extraterrestre originaire d'une planète océan, arrivé sur Terre dans l'objectif de former, en compagnie de ses semblables, une communauté, mais sans succès. Une fable complètement hallucinée pour un casting des plus minimalistes, avec un Brad Dourif délirant dans le rôle titre, narrant son histoire tel un insurgé pessimiste et ironique, fatigué de ses échecs passés. Le tout illustré par de réels plans spatiaux datant de la fin des années 80, empruntés poliment à la NASA, de longues séquences aquatiques et contemplatives sous la banquise pour représenter la mystérieuse planète, et d'instants purement théoriques en compagnie de scientifiques expliquant la constante de Jacobi ou encore les tunnels spatio-temporels...

    Le film ne cache décidément pas son aspect documentaire mais prouve clairement son originalité dans sa manière de lier deux entités pourtant bien distinctes. Terre et planète lointaine, fiction et documentaire, image et musique, Herzog et Dourif ; tous duos semblent confirmés et se relient entre eux pour en faire ressortir une poésie atypique des plus singulière, des plus touchantes et déstabilisantes. Les yeux rivés sur l'écran, plus rien n'existe autour du spectateur. Tout n'est que pureté et évasion, dans une ambiance lyrique dépaysante, aux accents mystiques et existentiels.

    The Wild Blue Yonder n'est peut-être pas un film ouvert à tous et difficile à décrire, mais reste le symbole d'une identité des plus authentiques, en quête permanente d'aboutissement. Il est le reflet d'une sérénité certaine, d'un réalisateur accompli, modeste et qui, à travers ces moments tous aussi anodins, ne montre qu'une minuscule parcelle de tout son talent de cinéaste. Le film prend de l'âge mais le mystère perdure...
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