Mal monté, mal joué, lourdaud et puéril, le nouveau film de Robert Redford est une attaque éléphantesque contre l'Amérique (toujours aussi in comme discours), Bush et les politiciens qui font la guéguerre, même que c'est pas bien. A un tel seuil de niaiserie (le prof moralisateur qui dit à ses élèves de faire attention en employant Socrate et son expérience, le méchant sénateur manipulateur, la journaliste proprette à lunettes qui refuse de publier des informations qu'elle considère mensongères - quelle dignité, perdre son job pour éviter de mentir à des gens), on peut aisément cataloguer "Lions et agneaux", niveau subtilité, avec les aventures de Babar. Quoique Babar s'adresse à un public qui risque de se sentir touché. Là, le seul argument valable du film étant de nous montrer des choses nouvelles et véritables sur une crise que l'on connaît (oui, la guerre fait des morts, merci), on apprend rien ; "Lions et agneaux" et constamment reflété dans ses démarches par leurs propres contradictions : par exemple, le film ne cesse de dénoncer, entre autres, la manipulation de l'image (image dans tous les sens du terme) par les médias pour arriver à des fins lucratives, alors que le film se place dans la même ligne : on ne lui reprochera pas parce qu'il se place clairement du côté anti-Bush (trop facile de reconnaître les erreurs d'un autre après son action), mais le résultat est au final le même : il y a mensonge car Redford nous manipule en ne filmant que du vieux, c'est à dire ce que l'on sait déjà, ou ce qui peut peut-être nous toucher par avance. Il ne filme pas le véritable derrière des choses (sait-il au moins ce qu'il en est? Probablement pas), et, par ce côté, son film échoue totalement. L'interêt dégringole alors à zéro. Ce que l'on voit à la télé est exactement la même chose : donc, contradiction puisque la télé en question, le film s'y oppose (et les médias en général). Tout est construit sur des paradoxes, des discours manichéens, tout est coulé dans une global