Le moins qu'on puisse dire est que la grande actrice qu'est Kim Basinger n'a pas joué que dans des chefs-d'œuvre. Cette actrice, dotée d'un talent absolument éblouissant, a été à l'affiche de plus d'une cinquantaine de films et téléfilms, pendant près de soixante ans de carrière, mais n'a à son actif, qu'une dizaine de films intéressants. Voilà quelque chose d'à la fois bien surprenant, mais aussi de plutôt inquiétant. Et ici, son implication dans un tel navet ne peut pas être mis sur le compte d'un quelconque choix contraint et forcé, car elle n'est pas seulement actrice principale, elle est aussi productrice du film. En fait, tout dans ce film est improbable, et cousu de fil blanc. Un mari absolument odieux, mais qui a forcément dû être un gentil, sinon sa femme n'aurait pas été attirée. Or, le pourquoi d'un tel changement chez le dit mari est totalement occulté. Ensuite, l'entrée dans un Mall de la future fuyarde se fait sous le signe de la foule la plus chaotique. Or, sa sortie, pourtant juste après quelques menus achats, se fait sous le signe du vide le plus absolu. Pour ce qui est du principal agresseur, seules deux interprétations sont possibles. Soit il est une réincarnation fusionnée de Freud et de Sherlock Holmes, tellement ses déductions sur le profil psychologique et existentiel de la fugitive sont fines et pertinentes. Soit il s'est tapé, au même titre que le téléspectateur, les pénibles 20 premières minutes de tribulations conjugales de la pourchassée. On évitera de mentionner, pour ne pas être méchant, que le 1er réflexe de toute femme pourchassée n'est pas de s'enfuir avec une encombrante boîte à outils, et de la transporter partout dans son crapahutage salvateur. Quant à la fin, elle est à l'image de l'ensemble, lourdingue. Peut-être faut-il voir dans ce scénario relou, d'une femme meurtrie mais insoumise, le message sincère et subliminalement autobiographique de l'actrice? Si tel est le cas, il fallait le faire avec un produit de qualité.