Joel Schumacher, à qui l’on doit "Chute libre", a l’art de conter les descentes aux enfers. Mais ici, avec 8MM, le ton est des plus violents. Maîtrisé du début à la fin, le film nous transporte au cœur d’un monde aussi glauque que la raison de cette enquête, au cœur d’un monde parallèle, point de chute de tous les extrêmes, où les perversions et les pulsions primitives destructrices sont reines, celui de la pornographie clandestine, là où il n’y a plus aucune limite. "8MM" est donc une œuvre largement sous-estimée et relativement méconnue, qui ne fait que refléter ce dont la nature humaine est capable de faire dans le pire, ne fait que refléter ce que doit être la triste réalité cachée, à moins que cela ne soit pire encore… Le film ne nous révèle en fait pas grand-chose qu’on ne sait déjà, mais l’atmosphère est habilement sombre et grave pour nous tenir sans difficulté durant les 118 minutes que dure ce film, en sachant susciter en nous des sensations comme la répugnance, le scandale, l’angoisse, et il est clair qu’on ne veut que savoir comment le film arrive à son épilogue. Evidemment, la bonne tenue du film n’est pas seulement due à la qualité de la réalisation et de son montage, mais également grâce à la performance de Nicolas Cage en enquêteur solitaire, bien épaulé par Joaquin Phoenix, et aussi grâce à un sujet jusque-là peu abordé au cinéma. D’ailleurs attention, ce film n’est pas à mettre entre toutes les mains, ayant été interdit aux moins de 16 ans en salles. Mais c’est aussi un moyen de sensibiliser notre jeune population innocente sur les risques encourus face au désir de profit doublé d’une absence totale de scrupules de certaines personnes totalement pourries par le vice. Pour finir, et à n’en pas douter, ce film vous marquera en laissant un souvenir indélébile et ne vous laissera pas indifférent.