GÉNÉRAL : Deux antipodes se rencontrent et sont attirés réciproquement par ce qu’il leur manque.
ASPECTS POSITIFS : Ce film n’a pas peur de mettre en évidence des intouchables et se démarque des films gays habituels où le coming out semble le plus important.
ASPECTS NÉGATIFS : Le surplus de stéréotypes et les coïncidences trop faciles diminuent la crédibilité du film.
PISTES DE RÉFLEXION :
Le film montre le rejet des parents autant d’Aaron que de Christian face à l’orientation sexuelle de leurs enfants. Le cheminement d’Aaron est le plus difficile parce qu’il part de plus loin que Christian. Au moment où on arrive dans le film, Christian se sent heureux d’être ce qu’il est, tandis qu’Aaron est déchiré par une passion secrète qu’il étouffe à cause de son milieu et de son orientation de vie. La naissance d’une attirance entre ces deux êtres va provoquer un incident de parcours qui sera déterminant. Aaron va être rejeté de ses compagnons de la communauté et particulièrement de ses parents. Une scène nous permet de voir que la sœur d’Aaron comprend le piège dans lequel il est emprisonné. Entre temps, Christian va découvrir par une provocation d’Aaron et par une invitation d’un ami qui valorise le bénévolat, l’importance de la valeur morale par rapport à l’aspect physique. Dans un échange verbal, Christian avouera à Aaron qu’il est le premier à le faire réfléchir sur l’importance dans la vie d’être plus que simplement un beau garçon. Par ailleurs, l’incident mentionné plus haut a fait que Christian, devant la disparition d’Aaron, va courir à sa recherche pour le retrouver. Ces retrouvailles seront un élément déclencheur de l’amour physique entre les deux. Toutefois, Aaron ne se sent pas capable d’assumer pleinement cette relation et il retourne dans son milieu pour faire face à la réalité. Christian, après ce départ inopiné d’Aaron, cherche à le retrouver de façon maladroite. Par accident, il réussit, mais le contact espéré semble impossible. Au moment de la relation intime entre les deux, la qualité avec laquelle elle nous est présentée nous permet d’aller plus loin dans l’âme des deux protagonistes et de découvrir que leur amour est de qualité supérieure. Malgré l’intensité dramatique de certains moments, le réalisateur a su y introduire des touches d’humour qui permettent l’équilibre entre les situations. Les conversations des jeunes mormons entre eux nous permettent de voir la puérilité entre les buts à atteindre et les moyens dans ce cadre de religion. La propriétaire du restaurant-bar tente d’aider du mieux qu’elle peut les jeunes, mais elle-même fait face à une problématique qu’elle a de la difficulté à résoudre. Lorsqu’elle aura à effectuer l’euthanasie, ce sont les croyances candides et sincères d’Aaron qui lui permettront de mieux passer au travers de la mort de son ami. Elle permettra à ces jeunes d’avoir un lieu d’échange agréable tout en travaillant. Comment Aaron, qu’on croyait développé et assez fort pour passer au travers des problématiques, finit-il par se couper les veines ? Serait-ce parce que son seul référentiel est la religion et qu’elle ne lui donne aucune porte de sortie ? Les activités ludiques de Christian étaient peut-être un refus de s’intéresser aux valeurs morales. Une fois qu’Aaron lui aura fait découvrir qu’il faudrait peut-être qu’il s’y intéresse, Christian pourra faire comprendre à Aaron que le sens de la vie est plus axé sur la personne que sur des faux critères. On se rend donc compte que Christian n’a pas juste une image de noceurs, mais que c’est lui qui prendra les choses en main afin que les choses aillent pour le mieux.