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Un visiteur
1,0
Publiée le 26 juin 2008
Désolé. On l’est réellement après avoir vu « Un baiser s’il vous plaît ». On vouait une complète admiration pour Emmanuel Mouret, qui en deux films, s’est créé un univers véritablement singulier, charmant et fantaisiste, où les femmes sont de délicieuses reines, sublimes et abordables. Un monde où la langue est chérie, le verbe drôle, le phrasé délicat. Dans celui-ci s’articule Mouret lui-même, sorte de Doinel moins gouailleur et plus poli, baladé par ses sentiments, de femme en femme. Laissons Lucie faire, Changement d’adresse étaient uniques, étaient magiques. Désolé. Le personnage de Gayet l’est également. Désolé de ne pouvoir embrasser ce si charmant homme. Elle connaît les conséquences d’un baiser et s’en explique : c’est l’anecdote Ledoyen – Mouret, qui eux, n’en imaginaient pas de telles. Le cinéaste arbore un schéma scénaristique plus ambitieux et assez intéressant dans le sens où l’omniscience de la narratrice se voit remise en cause par l’attirance qu’elle tente justement de se défaire. En vain… Mais l’histoire centrale, aussi sincère soit-elle, ne convainc pas. A croire que la saveur délectable des précédents films s’est diluée dans le nombre croissant de personnages. Ou que le dosage entre frivolité et gravité est mal négocié, avec cette fin proche d’un Woody Allen, un brin austère, jolie mais trop écrite. Bref, tout cela renforce l’idée que l’on s’était faite de Vénus & Fleur : l’atmosphère sensible et poétique de Mouret n’appartient qu’à lui, qu’à son jeu, car c’est un auteur brillant et talentueux qui, on en est sûr, vient de franchir une étape substantielle de son cinéma.