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Buzz063
75 abonnés
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0,5
Publiée le 12 décembre 2010
C'est en voyant ce type de film que je me demande dans quel monde se déroulent la quasi-totalité des comédies françaises... Pas dans le mien en tout cas. De quoi me parle ce film ? Personnellement je n'ai jamais croisé de près ou de loin des gens qui ressemblent aux personnages de cette histoire. Duo de bobos (je n'aime pas le terme mais là, je trouve pas mieux) coincés du cul et têtes à claques qui passe 1h30 à couper les cheveux en quatre après s'être roulé un patin. Le film aligne les scènes de dialogues prétentieux et lourdingues sensés être une réflexion sur l'imprévisibilté du sentiment amoureux, déclamés avec une passivité anesthésiante par les acteurs et qui sont un peu plus plombés par une réalisation plan-plan et statique au possible. Tout dans le film est agaçant tant il est déconnecté de toute réalité. "L'action" prend ainsi place dans des lieux tels qu'un grand appartement bourgeois, un club de tennis ou un resto réputé; ce qui en soit n'est pas condamnable, Woody Allen le fait depuis 30 ans, mais lui il est drôle. Bref, comédie sans gags, tant au niveau des dialogues que des situations. Film qui ne parle de rien si ce n'est du nombril de son auteur et qui pourrait dater de 1970 que l'on ne verrait pas la différence, que se soit sur le fond ou sur la forme. Sur ce, je vais me calmer en regardant une comédie US. Elles sont peut-être connes et vulgaires mais au moins les personnages et les situations me parlent.
1 étoile pour Gayet, épatante et juste. Le jeu des autres protagonistes est catastrophique. Dommage car le sujet est plutôt sympa et l'avant-dernière scène réussie.
Fallait me prévenir que Emmanuel Mouret faisait toujours et encore le même film... Cette itération est pas mal, mais m'a moins marquée que les précédentes que j'ai pu voir. Elle en reste néanmoins bien sympathique et plaisante.
Ce que j'apprécie c'est le changement de ton. En fait j'aime bien la narration en récits enchâssés (comme dans Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait), surtout qu'ils n'ont pas la même tonalité. Le récit encadrant est assez grave, Julie Gayet lorsqu'elle raconte cette histoire semble raconter une tragédie et donne finalement beaucoup d'importance à un "simple" baiser. Alors qu'au contraire, l'histoire racontée semble beaucoup plus légère et commence comme une vraie comédie romantique, avant de perdre petit à petit l'aspect comédie et se teinter de drame elle aussi.
Si je ne dirais pas que je suis surpris, car c'est le même procédé que dans Caprice que j'ai vu hier, je trouve ça rafraîchissant comme procédé et j'aime assez l'idée que même les choses qu'on pense légères et inconséquentes finissent par avoir parfois de grandes conséquences sur la vie des gens.
En ça, le film me rappelle un peu le Bonheur d'Agnès Varda, un homme trompe sa femme sans penser à mal et croit que le Bonheur ça s'additionne, qu'il peut aimer pleinement deux femmes... Et dans les deux films, ce bonheur n'est pas si léger et doit se payer.
Et donc cette comédie romantique légère finit par raconter quelque chose sur le couple, elles ont un coût et le bonheur qui en résulte aussi. (Sans parler de tout le côté imprévisible d'un baiser)
Il faut également dire que lorsqu'il s'adonne à la comédie, Mouret est vraiment pas mal. La séquence qui mène au premier coït du film est vraiment bonne, toute en longueur, faisant sortir toute la gêne de la situation et la pudeur des personnages.
Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait m'a, néanmoins, semblé plus abouti.
Sur le papier, l’intrigue de « Un Baiser s’il vous plaît » est assez banale. Une histoire d’adultère, celle de deux amis respectivement en couple qui tombent amoureux l’un de l’autre. Qui plus est, au sein de l’éternelle bourgeoisie parisienne chère au cinéma d’auteur français. Néanmoins, le film bénéficie de l’écriture d’Emmanuel Mouret. Certes, la mise en scène est simple, et le parlé parfois trop lustré pour être crédible (s’apparentant davantage à du théâtre intellectualisé qu’à de vraies relations). Mais le réalisateur aborde son sujet sans prétention, avec beaucoup de malice innocente. Tant dans les personnages que le récit, qui se permet quelques emboîtements. Amenant des réflexions pertinentes sur l’adultère et le souhait de ne pas fait souffrir son conjoint. La notion d’amour qui apparait progressivement et peut être cultivé. Emmanuel Mouret fait son numéro de candide hésitant, ce qui ici le met dans des situations romantiques très amusantes. A ses côtés, la part belle est donnée aux actrices. Virginie Ledoyen en meilleure amie dévouée, incapable de reconnaître une passion pourtant évidente, qui va fait chavirer sa vie. Frédérique Bel en petite amie à bon fond. Ou Julie Gayet en inconnue qui réfrène son désir d’un soir. En résulte une comédie romantique intelligente et agréable à regarder.
Variations et développements autour de l'amour. C'est léger, futile, charmant et charmeur. C'est le Rohmer des temps modernes. Dialogues élégants et ciselés et très fins. Petites scènes érotico-comiques assez drôles où ceux qui s'aiment se séparent par amour.......
Fan de Mouret et de son univers, très léger, presque sans y toucher. Une sorte de Léaud moins perché et plus drôle (et meilleur comédien). Des films assez légers, rappelant les années 60. C'est généralement fin et spirtiuel, extrêmement bien écrit et ciselé.
Comédie romantique pour le coup très française, dans sa volonté d'explorer avec finesse et psychologie les conséquences de l'exploration de l'intimité, ou comment se nouent les relations importantes. Emmanuel Mouret n'est pas maladroit derrière la caméra ou sur le papier, jouant de manière très feutrée avec un sujet sur lequel d'autres auraient construit une pochade facile. Dans une construction à étages, le scénario permet aux comédiens de dérouler une partition sans hurlements ou singeries, pour un film sincère même si un peu trop cérébral par moments.
J'ai aimé Un baiser s'il vous plaît mais je peux comprendre qu'on puisse être réfractaire à ce cinéma très littéraire, un brin théâtral. Mais, il a l'avantage de poser plusieurs bonnes questions : les conséquences que peuvent avoir un baiser et le désir qu'il peut engendrer mais au delà de ça : est-il possible qu'un homme et une femme soit les meilleurs amis du monde sans que le sexe n'intervienne à un moment ou à un autre ? Je n'ai pas la réponse personnellement et le film n'en apporte pas non plus. Mais ça reste tout de même intéressant de voir ces deux amis d'enfance perdre peu à peu le contrôle d'eux-mêmes. Surtout Judith. On le voit à son regard, lorsqu'elle fume une cigarette à sa fenêtre, qu'elle n'est pas heureuse dans son couple. Qu'à tous ces personnages, il manque quelque chose. De l'amour, de l'affection, de la tendresse. Le stratagème final qu'elle met en place avec Nicolas peut même paraître cruel mais comme ils le disent, ils ne pensaient pas à mal. C'est mon premier Mouret et il m'a donné envie de découvrir les autres. C'est bon signe.
Un film drôle, fin et assez génial, pour tout amateur de l'univers d'Emmanuel Mouret. C'est toujours très décalé, mais sans se prendre au sérieux. On est là dans une fable truculente, mais à l'émotion constante. Les acteurs sont au poil, les situations s'enchaînent avec beaucoup de délicatesse et de douceur. Excellent !!
Un très bel opus de Emmanuel Mouret , qui une fois encore nous enchante. Il y a vraiment une convergence entre Allen, Sellers et Rohmer dans son cinéma, qui le rend unique. L'écriture est parfaite, ciselée comme de la dentelle, de beaux jeux de mots , littéraires, mais amenés de manière délicate, pas pédante.Du marivaudage : qu'est-ce que l'amour? qu'est-ce qui est léger, qu'elle est la frontière entre l'amitité et l'amour ? l'idée de départ est très astucieuse, un premier baiser peut paraître anodin, mais il peut déclencher un enchaînement de faits qui va boulverser la vie des intervenants.. Il y a beaucoup d'humour dans la manière dont ce premier baiser est amené. La manière de Mouret de demander l'autorisation de Ledoyen pour lui toucher les seins est absolument irrésistible, tordante . De même quand il lui demande , lors d'une soirée , de le repousser violemment pour terminer leur relation, , elle est d'accord , mais fait tout le contraire, car l'amour qui les a gagné est irréversible. Devant ce fait il y alors le montage machiavélique pour faire tomber le mari dans le piège du club de tennis, mais cela ne marchera pas . Au final le mari quitte Ledoyen ( absolument délicieuse dans ce rôle , charmeuse et romantique à souhait, très chic avec son collier de perles et ses chemisiers montants ) . Mouret est excellent avec son personnage de Pierrot lunaire ,faux naif , farfelu et romantique. A noter la superbe prestation de Julie Gayet, que je n'avais jamais vu dans un grand rôle, toute en finesse , en séduction , très douce mais forte à la fois, un visage très pur , avec un sourire envoutant. Elle est parfaite dans son rôle de narratrice ,et séductrice. La surprise finale est bien amenée, on comprend alors le lien de Gayet avec le baiser initial de Mouret. Et le dénouement final est très astucieux , avec ce baiser, dans des conditions particulières, très restrictives, qui doit empêcher une nouvelle avalanche sentimentale . Le dernier plan sur le visage de Gayet ; mélancolique, souriante est très beau. On ne saura pas ce qu'elle a ressenti. A noter ,Une très belle bande -son mêlant Tchaikovksi et Schubert magnifique, parfaitement adaptée. Un régal.
Un des meilleurs films français de cette année. Mouret réitère dans son style si particulier (presque du théâtre filmé où le jeu absorbe tout sur son passage). Le récit est emplit d'une magie et d'un discours si juste est rare qu'on aimerait voir plus souvent ce genre de film au cinéma et surtout dans le paysage français. Mouret nous parle de nous, de la vie, de l'amour des choix; il ne se prend pas à nous donner des leçons mais plutôt des clés pour comprendre tout ce qu'on vie souvent intérieurement en se posant des questions sans réponse. Le film touche en plein dans l'âme et d'une manière subtile. Les comédiens sont tous très juste aucun rôle n'effaçant un autre. Un joli film mature, trop rare, ampli de bonnes intentions et de savoir faire...Le temps d'une séance Mouret a su parler de ce dont tout le monde vie tous les jours et nous sortir d'une pseudo éducation sentimentale latine ou tous les codes se ressemblaient mais n'étaient plus de mise aujourd'hui... La forme sert le fond et réciproquement. Encore...
Un beau jour, Gabriel recontre Émilie, de passage à Nantes, passe la soirée avec elle, et, pour conclure l’entrevue en beauté, lui demande un baiser. Laquelle refuse poliment, malgré le “s’il vous plaît” de son interlocuteur et la réciprocité manifeste de leur attirance, freinée, dit-elle, par une histoire qui lui a été racontée : celle d’une femme mariée que les conséquences inattendues d’un baiser, à priori anodin, échangé avec son meilleur ami, vient toucher en plein dans sa vie amoureuse. Le genre de sujet en or pour un vaudeville bas-de-plafond, à base de portes qui claquent et d’amant dans le placard. Mais Emmanuel Mouret n’est pas Jean-Marie Poiré. Figure parmi les plus atypiques du paysage de la comédie française, l’auteur-réalisateur-acteur s’aventure davantage du côté d’Eric Röhmer, et signe un marivaudage d’une grande subtilité, au sein duquel deux temporalités et deux groupes de personnages s’articulent autour du désir. Un thème déjà au cœur de “Changement d’adresse”, son précédent long métrage, et que Mouret, cinéaste de la parole avant tout, exploite, sans tomber dans la redite, au gré de dialogues savoureux, où le burlesque peut naître du mot le plus anodin. Maîtrisant aussi bien textes et cadrages, il ne perd pas de vue son sujet, tire le meilleur de ses interprètes (dont Virginie Ledoyen et lui-même) et des situations comiques, avant de parer le tout d’une pointe de gravité, lorsque sont évqoués les dommages collatéraux liés à l’adultère. Une rupture de ton aussi surprenante qu’intelligente, qui donne surtout envie de rester fidèle aux réalisations à venir d’Emmanuel Mouret.
Pas mal de spectateurs l'ont relevé dans leur critiques et c'est un fait : "Un baiser s'il vous plaît" est un film au rythme lent et peut sembler par bien des côtés très pédant. Et pourtant, il convient parfois de laisser les préjugés en surface pour pénétrer le film plus avant et comprendre son message profond. Ici le message est clair et net : c'est une réflexion sur l'amour, l'amitié et les limites très floues qui peuvent exister entre ces deux types de relation. En effet, Emmanuel Mouret entrecroise ici les histoires de trois couples de personnages qui se trouvent, se perdent, puis se cherchent, dans un incessant ballet de questionnements existentiels et de timidité attendrissante, de sentiments naissant puis disparaissant au gré du tumulte de l'histoire principale. Pour donner vie à ce qui semble être une pièce de théâtre grandeur nature, Mouret (interprétant lui-même un rôle) s'est entouré de comédiens talentueux qui jouent avec retenue des personnages savoureux et patauds, mais en tout cas adeptes de la sensibilité. Beau film.
Julie Gayet fait le récit à un inconnu charmant rencontré dans la rue d'une histoire sentimentale dont elle a eue connaissance, et suivant les enseignements de laquelle elle se refuse à céder à la tentation d'une aventure d'un soir. Passé ce préambule, on entre dans l'univers confiné et rohmérien d'Emmanuel Mouret, rempli de personnages bien éduqués, gentils et timides jusqu'à la gaucherie, et incidemment de jolies et gracieuses jeune femmes.
L'histoire sentimentale en question est celle de de Nicolas et Judith (Mouret et Virginie Ledoyen), amis très intimes -et mariés chacun de son côté- qui contre toute attente (y compris de leur part) tombent amoureux l'un de l'autre, suivant des circonstances cocasses qui constituent dans cette partie de la comédie toute sa saveur. Le marivaudage est léger et saugrenu, à la façon désormais reconnaissable de son auteur. Toutefois, ce traité ingénu de l'amour et du désir glisse insensiblement -de façon un peu conventionelle d'ailleurs- vers l'amertume, parce que l'amour, lorqu'il est adultère, s'accompagne de sentiments désagréables. Cette partie du film semble à cet égard moins réussie, moins singulière. D'une façon générale, si le film est plaisant, on a parfois l'impression, surtout si on reste dans le souvenir charmant du petit chef-d'oeuvre de Mouret "Changement d'adresse", d'une écriture par instants plus forcée, plus artificielle, dans la candeur et l'innocence propres au cinéaste.