Bon, on va essayer de se montrer bref et efficace avec ce film, parce que je n'ai clairement pas aimé. Le problème ne venant pas tellement de sa forme, en fait; c'est pas trop moche, et c'est plutôt soigné. Non, le problème vient surtout de son écriture. Et qu'est-ce que c'est mauvais de ce point de vue là, sérieux ! D'un ennui profond, le métrage patit également d'une mauvaise maîtrise de ses thèmes, et d'une maladresse globale et aberrante. Et pourtant, le speech était plutôt évocateur et intéressant : un scénario comme ça, cela promet avec les films de cette époque ci. A la différence prêt que les mecs n'avaient aucunement pris conscience du potentiel de l'oeuvre pour, finalement, nous livrer un long-métrage décevant et bâclé, à la conclusion aussi soudaine que douloureuse. Parce que clairement, quand on passe une heure et demie à s'ennuyer devant un film, on espère que sa conclusion sera un minimum supérieure. Sauf que non, les mecs ratent tout. Et je vais vous expliquer ce qu'ils foirent d'autre. Premièrement, s'il y a bien une chose sur lesquels ils ne sont point attaquables, c'est bel et bien sur les répliques que s'échangent les personnages : fines et convaincantes, elles ne soulèvent aucune remarque particulière.Non, le drame viendra surtout du scénario même; inintéressant bien qu'original, le résultat sera d'autant plus décevant que le truc, comme je l'ai déja précisé, promettait comme pas deux. Mais voilà où l'on en vient lorsque l'on propose une oeuvre aux mauvaises personnes. La narration est donc particulièrement banale, et affreusement lente. Linéaire au possible, elle décevra surtout de par son manque constant d'originalité ( la première partie du film est un assemblage de tous les clichés du genre ), sans ne jamais rechercher à apporter un quelconque élément nouveau au genre. Et c'est dommage, parce que ce manque de prise de risque se ressent également dans le reste. Car quoi que l'on en dise, le scénario, bien que réellement novateur et profond, n'est pas assez fouillé pour s'avérer vraiment convaincant. En résulte ainsi quelque chose d'immensément vide, une oeuvre d'une effarante platitude : l'intrigue est mal fichue, et il ne se passe presque jamais rien. C'est l'ennui au pays des ennuis. Et puis, un constat s'instaurera rapidement de lui même : l'histoire ne connaît aucune finalité. C'est cool de vouloir tout chambouler de la sorte, mais comme je le disais plus bas, quand tu te casses la tête à visionner un métrage pendant si longtemps, t'essaies de ne pas foirer la fin comme cela. Car au final, il paraît évident que la conclusion est complètement bâclée. Mais je vous laisse vous faire votre propre avis. Si vous avez l'intention de le voir, bien entendu. Parlons donc des points forts de l'oeuvre. Premièrement, on pourrait noter un casting qui dénote : les mecs sont bons, et tout particulièrement Roy Thinnes, acteur largement habitué au genre depuis son rôle dans les envahisseurs , qui a le physique parfait pour son rôle. S'y ajoute également la mise en scène de qualité, qui semble sortie du délire d'un mec sous crac. Mais cela confère un immense charme au métrage : assister à pareil spectacle, ce n'est pas une occasion habituelle. Car il faut bien concéder au métrage une réelle qualité : il possède une atmopshère particulière, et particulièrement travaillée. Premièrement, les décors sont plutôt bien choisis, ainsi que les accessoires, et même s'ils ont passablement vieillis, ils permettent au film, aujourd'hui encore, d'arborer un aspect très science-fiction. C'est kitsch, certes, mais cela lui confère un indéniable cachet que les films d'aujourd'hui n'ont plus, ou n'ont pas encore. Les couleurs flashies et variées assument leur rôle, et les effets de caméra vieillissants amusent autant la galerie qu'ils assènent un profond côté "what the fuckesque" au tout. La seconde partie ( celle dans l'espace ) sera ainsi une réelle et profonde expérimentation des couleurs et de l'espace ( donc de la matière, si vous préférez ), amenant un aspect presque poétique à la chose, pour ne point dire lyrique. Sur fond d'une bande-son habile et raffinée, le tout prend un aspect très pictural, lorgnant parfois vers le tableau ( et vers le "2001" de Kubrick ). Et puis, dernier constat, le métrage est beaucoup trop lent : les gars ne savaient visiblement pas choisir ce qui pouvait s'avérer intéressant au cinéma. Et autant vous dire directement qu'après les chefs-d'oeuvres sortis entre 1945 et 1969 ( tellement s'en trouvent que je n'ai point la place de les citer ), voir un mec flotter dans sa navette à cause de la gravité n'était pas quelque chose d'intéressant. Sauf qu'eux le croient. Tant mieux, me direz-vous, parce qu'il faut croire ce que l'on fait pour ... Mais ça dure cinq minutes !! Cela dure cinq fichues minutes !!! En résulte donc quelque chose d'immensément bâtard, entre le joli et le mauvais, tantôt convaincant tantôt ridicule, et bien plus agaçant que passionnant, puisque bien plus linéaire qu'intéressant. C'est dommage, car j'y portais de nombreux espoirs, notamment celui d'assister à quelque chose d'au moins aussi bon que "Le Choc des Mondes". Mais une fois de plus, je me suis montré trop ambitieux. Une fois de plus ...