Avis sur The Last Broadcast

Quelle déception, je plaçais beaucoup d’espoirs en ce found footage sorti quasiment au même moment que "Le Projet Blair Witch", pour justement retrouver ce côté très élémentaire dans la technique et la démarche conceptuelle, en fait une bonne partie du film se tient à merveille, on est dans un faux documentaire construit avec beaucoup de retenue et prenant le temps pour dépeindre un contexte, qui s’apparente énormément à une enquête policière en premier lieu pour ensuite évoluer. Il y a aussi un intérêt appuyé aux détails, autant dans la chronologie des événements que dans l’instantané futiles des prises de vue, on ne nous montre quasiment jamais ce qu’on a réellement envie de voir et c’est très bien de rester dans cette suggestion fascinante. Après ce que je reproche en premier lieu au film c’est de ne pas assez laisser vivre les parties "footage", on en revient toujours à cette voix off et/ou aux témoignages, il aurait été plus judicieux de couper le tout en deux-trois parties, un présentation des faits-le footage-l’épilogue par exemple, le visionnage s’en serait retrouvé plus excitant. Mais alors surtout j’ai trouvé la fin absolument nulle, je suis tombé de très haut, se résoudre après tous ces efforts de réserve à balancer ce genre de twist avec cette mise en scène hors sujet complet c’est presque un suicide cinématographique, tout est foutu en l’air, je ne sais pas ce qui est passé par la tête des réalisateurs, c’est le décrescendo absolu en fait, la débandade.
Gros gâchis.

"The last broadcast" a ainsi la malchance d’être sorti dans l’indifférence totale contrairement à "The Blair Witch Project", son successeur dont les réalisateurs auront su astucieusement assurer la promotion. Pourtant, même si les deux sont des « mockumentaries » et s’avèrent être de faux-documentaires ayant pour cadre des bois hostiles, ils ne se ressemblent pas du tout. Le côté trop amateur du casting, l’utilisation excessive et ridicule d’Internet, ainsi qu’une fin sabotée, font de "The last broadcast" un ersatz de l’autre mais en moins bien. Il serait donc vain de le visionner sauf si vous désirez ardemment voir le précurseur probable mais méconnu de la déferlante toujours vivace de « found footage movies », mais c’est une bien maigre consolation !