Malaria, pays plongé dans la pluie et l'obscurité, les Inventions Maléfiques assurent la prospérité, sous le règne autoritaire du roi Malbert. Les inventeurs de ces Créations Maléfiques sont les Savants Fous, classe dominante du pays. Ils sont aidés de leurs assistants, les Igors, de malheureux bossus dont le destin est d'obéir. Notre Igor, un Igor pas tout à fait comme les autres, poursuit un rêve : devenir lui-même un grand Savant Fou. Dans ce but, il se livre à de clandestines expériences dans le laboratoire de son maître, entouré de ses deux compères : Formolo, un cerveau en bocal plein d'idées farfelues, et Rapidos, un lapin suicidaire, mais hélas, immortel. Igor est né d'une idée toute simple du scénariste Chris McKenna : fan absolu de films d'horreur, il a voulu signer une variation loufoque sur le mythe de Frankenstein et d'autres films de savants fous en renversant les codes habituels. Il s'agissait de faire de l'assistant de labo bossu et grossier, un génie, du savant fou un imposteur, du monstre maléfique, une délicieuse créature, du cerveau en bocal, un simplet. " Igor " est avant tout un film d'animation visuellement remarquable, à l'univers baroque où se mêlent loufoque et noirceur. Cette fable subversive est également une formidable apologie du droit à la différence. Anthony Leondis, nous livre ici un monde imaginaire aux ambiances gothico-romantiques, marchant sur les brisées de Tim Burton. On déplore une certaine inconsistance du scénario, mais la présence des nombreux gags parodiques en référence aux classiques du cinéma d'horreur, sauvent ce film d'animation, au final, monstrueusement plaisant, intelligent, gorgée d'un humour unique, à mi-chemin entre burlesque et humour noir cruel.