Attention chef d’œuvre ! Film de monstre, mais pas que, "The Mist" est une surprise incontournable des films fantastiques de ces dernières années, à l'instar du génial "The Host". Là aussi, c'est un film de monstre, et là encore, il y a son fond sérieux, critique, qui vous retourne le cerveau pendant un bon moment. D'abord, dans la forme, "The Mist" s'avère être une réussite indéniable. Les lumières sont somptueuses, la modélisation des créatures assez bluffante et le cadre est toujours propre, les plans de Darabont sont captivants. Dans le fond, le scénario, certes basique, révèle une réflexion et une critique du fanatisme religieux d'une intelligence remarquable. Le mal n'est pas forcément dans la brume. Darabont ose montrer du doigt les fanatiques religieux, l'endoctrinement, et ose même faire assassiner la soi disant messagère de Dieu... Une leçon à retenir, le pouvoir de l’Église sur les gens, sur les américains, ici. Et parlons en de ces américains. Le film laisse passer un pessimisme affolant. La société américaine apparait comme un ensemble de personnes égoïstes, ne répondant qu'au principe libéral, chacun pour soi. Le film comporte alors des scènes exceptionnelles. Lorsqu'au début, après l'arrivée de la brume, personne n'accompagne la femme qui veut retrouver ses enfants derrière la brume. La tension monte progressivement. Survient la fanatique, le sacrifice humain du soldat, à cause de l'implication de l'armée dans l'apparition de la brume. L'homme perd la raison lorsqu'il est dans la peur. Philosophique et psychologique. Enfin, Dieu n'existe pas dans ce monde, sa "messagère" se fait tuer, la jeune jolie fille se fait piquer par une sale bête, le personnage le plus attachant, presque au bout, se fait prendre aussi... Et ce même jusqu'à la fin, la toute fin. Le suspens est haletant jusqu'aux dernières secondes, psychologiquement traumatisantes. Exit les happy end, les "tout ceci n’était qu'un vilain cauchemar", non, Darabont s'émancipe des codes du genre, plutôt étonnant quand on connait son œuvre antérieure, plus conformiste, là, il signe sa plus belle réussite, passée trop inaperçue. "The Mist" est une claque cinématographique et psychologique, sans précédent.