Je vais commencer par les points que j'ai trouvé négatifs dans ce film :
Premièrement, et surtout, l'acteur principal (un certain Thomas Jane) a une nette tendance à surjouer ... Dans les premières minutes du film ça passe sans trop de problèmes, ensuite ça se gâte tandis que l'horreur monte crescendo : il pousse des cris tellement forcés que ça en parait invraisemblable. D'autre part, il revêt le rôle du papa super-héros, cliché que je supporte de moins en moins et très courant dans les films catastrophes. D'accord, c'est plein de bons sentiments, mais c'est vu, vu et revu, arrivé en 2008 faut trouver autre chose, quitte à ne pas faire une adaptation fidèle de la nouvelle de départ ...
En parlant de bons sentiments, le fils du super papa est assez invisible. Plus encore, il est assez chiant lors de ses rares interventions. Okay, il est choqué, c'est normal, réaliste, tout ça, mais n'empêche qu'il m'a bien saoulé.
Ce long-métrage présente bien des aspects positifs pour compenser, le principal étant qu'il s'agit d'un film de monstre parfaitement assumé et même jusqu'au boutiste. A ce propos, l'apothéose est d'autant plus magistrale qu'elle constitue la seule vraie rupture d'avec la nouvelle de Stephen King (qui laissait le lecteur dans l'expectative), comme vous l'aurez compris, mis à part ce point, il s'agit d'une adaptation fidèle de cette fameuse nouvelle.
Le final précité est le point d'orgue d'un véritable déluge d'émotions. Celui-ci parvient à toucher le spectateur avec une grande efficacité au moyen d'une immersion - presque - parfaitement maîtrisée dans le ressenti brut des protagonistes du drame en cours, et ce malgré de faux airs de série B.
Qui dit émotions dit personnages, ceux-ci s'inscrivent dans la tradition Stephen King : ils sont caricaturaux car ils visent à représenter la société américaine pour mieux en critiquer les dérives. On obtient ici un large panel de réactions face à l'imprévisible, à l'inconnu et à la mort (inconnu symbolisé par la brume) : folie, déni, fuite, courage, entraide ...). Stephen King et Frank Darabont profitent de l'occasion pour tirer à boulets rouges sur le fanatisme religieux et la lâcheté humaine.
Enfin, j'ai noté une indéniable inspiration Lovecraft : des tentacules et des monstres titanesques hantent le récit, sans parler des thèmes récurrents de la folie et de la peur face à un inconnu qui nous dépasse ...
Bref, à ça en vaut le détour, même si les effets spéciaux ont un peu vieilli !