Un de mes films chéris
Qu’est-ce que c’est un film chéri ? Eh bien un film que je peux voir et revoir et qui me fait toujours gonfler le cœur, qui m’étire à plusieurs reprises les lèvres en sourires, qui m’embue le regard et rend ainsi le générique flou. Voilà ce que c’est; nous en avons tous, enfin je l’espère pour vous.
Shakespeare in love fait donc partie des miens, ce n’est pas un chef d’oeuvre c’est plus.
Ce film allume tour à tour, en moi, toutes les émotions; il est une merveilleuse histoire d’amour en pluriel.
La « base » c’est Roméo et Juliette -histoire d’amour absolu!- et le film montre comment le grand Will pourrait l’avoir conçu, comme il en a accouché. L’époque est au théâtre élisabéthain -la Reine se faisait donner des représentations- les directeurs de théâtres, eux, avaient parfois bien du mal à assurer leurs spectacles (truculent Geoffrey Rush). Et Shakespeare a de plus un rival : Marlowe, fort joué et célébré.
Le film joue merveilleusement bien de toutes les ambiguïtés; celle d’une mise en abyme (la pièce dans le film et de leurs mélanges), l’interférence de la réalité sur la création, ainsi que la duplicité créée par le jeu des travestissements… Ceci réapparaîtra dans d’autres œuvres de Shakespeare ou bien dans celles de Marivaux.
Le film en ce sens est bien monté par le biais du jeu, dans tous les sens du terme, et nous sommes dans le plaisir théâtre à chaque scène de ce film.
Le tout avec simplicité, servi avec un ravissement constant pour le spectateur, par l’ensemble des comédiens : Joseph Fiennes (Shakespeare), Judi Dench (La Reine), Imelda Staunton (admirable comédienne de second rôle), Simon Callow, ou encore Colin Firth, Ben Affleck, Ruppert Everett.
L’ensemble sous la férule de John Madden, Ethan Frome (avant) Indian Palace et Miss Sloane (après), avec au cœur une perle, joyau lumineux de ce film: Gwyneth Paltrow ! en Viola de Lesseps elle est la muse magnétique de ce film.