D'après les critiques que j'ai lues, certains ont préféré la première heure du film à la seconde. Ce fut personnellement le contraire pour moi. La première heure m'apparaissait comme un film très immoral, se cachant derrière une vague et futile critique de la société contemporaine. Il s'est heureusement avéré que mes appréhensions étaient totalement infondées. Le film est dur, indéniablement. Certaines scènes sont assez violentes, car profondément immorales. Le film gagne cependant progressivement en intensité et en profondeur, ne se bornant pas à une simple critique de la société, mais aussi, je dirais, à un scénario comportant tout de même plusieurs rebondissements, avec comme personnage principal un vieux tueur, qui recherche un fils spirituel. Dès lors, le film de Kassowitz embrasse toute une série de sujets très actuels : la perte de valeurs familiales, de repères pour se fixer qui amènent des jeunes très influençables à suivre les voies de n'importe qui (même des pires malades, puisque le vieux tueur à gages, derrière ses soi-disant principes, n'est quand même qu'une belle ordure). A cela s'ajoute, mais de manière un peu moins réussie, je trouve, une critique de la télévision, qui amènerait à une banalisation de la violence. Un thème classique, dans le fond, qui amène de jeunes voyous à se croire invincible et à faire n'importe quoi du moment que ça soit violent et explosif. Dans le fond, "Assassin" est un film très réussi, même si je regrette cette vision un peu simpliste, voire même démagogue, de la télévision, ou des jeux vidéos, dressés ici comme les apôtres de la décadence de l'Occident. C'est un peu léger, même si, dans sa grande majorité, le film reste très appréciable. Une autre approche des problèmes de banlieue, dans le fond, ce qui semble tenir à guère à Kassowitz, qui avait déjà réalisé le superbe film "La Haine".