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inspecteur morvandieu
37 abonnés
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3,5
Publiée le 21 mars 2024
On pouvait craindre que le film de Kassovitz, ambitionnant d'expliquer une certaine violence urbaine, celles des jeunes en particulier, se heurte à une illustration complaisante de cette violence et aux clichés récurrents de la banlieue. Mais outre qu'il confirme qu'il est un cinéaste talentueux, au regard d'une mise en scène originale et pleine de bonnes idées, Kassovitz propose des arguments socio-psychologiques convaincants. Son désoeuvrement et son sentiment d'abandon semblent devoir conduire Max, jusque là petit voleur de banlieue, à devenir un tueurà gages. Profession lucrative qui est celle de l'énigmatique Monsieur Wagner (M.Serrault) et à laquelle cet homme vieillissant entreprend d'initier Max. Michel Serrault compose un personnage virtuel, une sorte de diable malfaisant et plus sûrement le subconscient de Max et d'un autre candidat au métier de tueur, le jeune Mehdi. N'y sont pas étrangers la profusion d'images télévisuelles agressives, films et jeux vidéo violents, porno, épouvante et, pourquoi pas, sitcoms débilitantes, qui sont la bouillie ingurgitée quotidiennement par les esprits les plus faibles. La démonstration de Kassovitz est convaincante, de mon point de vue, et d'autant plus que la réalisateur ne milite pas, n'épilogue pas. Il livre une vérité brute et bonne à dire. Son film, de surcroît, est un film personnel, pas dépourvu d'effets de style, mais un film qui trouve une voie originale entre intimisme et brutalité spectaculaire, entre réalisme et irrationnel.
Je ne sais pas où voulait en venir Kasso avec ce film, mais quelque que soit son but, c'est raté. Pour la partie tueur à gages et transition du "métier", c'est loupé, aucune atmosphère, aucun suspense, aucune réflexion. Pour la partie banlieue, Kasso se copie lui-même sans arriver à dégager l'intensité dramatique de La Haine. Le jeu d'acteur ne rattrape pas le niveau : Serrault est "sur la fin", campant un improbable tueur, mais plutôt un vieux papy qui vieillit mal. Kassovitz est lui-même translucide, et le jeune Mehdi fait trop "racaille qui a déjà tout vu". Sinon, certains spectateurs y voient une critique de notre société, des médias et de la banalisation de la violence, mouais... Bref, un film long, d'un ennui mortel, la caméra tourne dans le vide pour remplir les deux heures du film, et en plus, Kasso utilise des effets clipesques qui enfoncent davantage le film dans la catégorie "tout le monde peut réaliser un (mauvais) film". Assassin(s) ressemble davantage à un mauvais téléfilm pour "personnes en fin de vie" (comme Serrault), diffusé la semaine dans la journée, pendant que les vieux font leur mots croisés... Bien entendu, si vous voulez une bonne histoire de tueur à gages, regardez la série animée Noir, vous éviterez la ronflette !
Film polémique qui se fit incendier à sa sortie pourtant ce Kasso là mérite bien mieux malgré 2 où 3 défauts. Superbement interprété par un Serrault énigmatique en papy tueur prenant Kasso comme apprenti, le film se distingue par son ambiance et sa violence brute presque malsaine côtoyant misère et désenchantement, le tout truffé d'idée à la réalisation. Cependant le film pêche aussi par ses partis-pris auteuristes parfois lourd et maladroit comme ses réflexions sur la violence et les médias.
Assassins nous a proposé l'un des meilleurs scénarios de l'histoire, et je vais m'expliquer pourquoi : D'abord la manière dont le film a été présenté, avec son titre un (s) est rajouté pour laisser le spectateur dans le doute, spoiler: mais l'on découvrira rapidement qu'il y'en a bel et bien plusieurs assassins.
Ensuite le résumé est très particulier, tout d'abord avec l'emploi du terme "travail" pour le mettre en relation avec le mot "tueur". Et le piège que personne n'a réussi à trouver, c'est que lorsque dans le résumé, spoiler: on lit que Mr. Wagner a trouvé son successeur en évoquant Max, et bien on ne parle pas de Max quand on parle du successeur. Max n'est absolument pas le successeur, Mais ce n'est rien d'autre que Mehdi, le jeune du quartier qui aida Max a tué des personnes.
Un évènement auquel personne ne s'attendait, ensuite je remarque l'emploi du terme "artisan" pour décrire l'assassin qui absolument brillante. Le plan final est magnifique avec Michel Serrault spoiler: dans la maison de repos qui regarde les informations où l'on parle de Mehdi. Je le déconseille aux moins de 16 ans. Meilleur film de Kassovitz 5/5
Film raté où seul quelques scènes jouées par Serrault en tueur à gages valent le coup d'être vues, car le reste s'avère profondément ennuyeux et répétitif. Si l'idée de départ est original, à savoir qu'un tueur à gages transmette son métier à un jeune homme, les intentions de réflexions sur la vie, la société ou la banlieue ne sont guère développées. Kassovitz semble d'abord mener une réflexion sur le sens de la vie en générale face au chaos qui règne au quotidien, ainsi le slogan "just do it" de Nike supplante le devoir religieux pour faire office de devise personnel. Puis le réalisateur-acteur passe en revu les responsables habituellement désignés concernant l'hyperviolence (tv, jeux vidéo, solitude) avant de revenir finalement au message déjà porté à l'écran dans "La Haine": la violence est un moyen d'expression. Soit, mais pourquoi (la télévision n'est pas la seule responsable) et surtout comment en sortir? Car avant tout la violence est sans doute le moyen le plus facile à utiliser pour se faire entendre.
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1,0
Publiée le 16 octobre 2021
C'est une affaire interminable qui est la proie de son propre besoin désespéré d'être socialement pertinente. La télé désensibilise et les médias sont mauvais on a compris. Nous n'avons pas besoin de regarder un personnage qui fixe une télévision pendant cinq minutes d'affilée pour savoir cela. Et puis c'est quoi le problème avec Assassin(s) qui est en fait deux films c'est comme si Kassovitz avait décidé de changer l'acteur principal (Michel Serrault que j'ai vu en meilleur forme) à mi-chemin de l'histoire et de recommencer son film. C'est un drame qui aurait pu être décent mais qui s'éternise et il aurait été bien meilleur s'il avait été réduit d'un tiers...
Assassin(s) proposait une bonne histoire sombre et bien noir sur fond de tueurs a gages mais finalement c'est très moyen , le scénario reste assez plat , peu creusé , peu approfondie, ça tourne en rond mais le gros point noir c'est que c'est mal joué . Michel Serrault joue bien est c'est d'ailleurs le seul , car Kassovitz ( d'ailleurs pourquoi s'est il attribué le rôle secondaire ?? )n'est pas convainquant , il semble perdu et surjoue par moment , une erreur d'avoir été acteur ici , mais il y a aussi d'autre rôles secondaire qui jouent mal . Les contrats arrivent comme ça , comme par magie , on approfondie pas le milieu des tueurs a gages et on laisse place a de la violence gratuite comme si le fait que le vieux soit tueur a gage est une excuse valable pour justifier cette violence mais ça semble fade et peu réfléchi , il manque un gros quelque chose a ce niveau là . Il y a aussi un rythme lent et des longueurs , bref un film qui avait du potentiel mais qui finalement semble mal exploité .
Film d'une violence intellectuelle inouïe, comme véritable pamphlet contre une société qui banalise la violence aux travers des médias. Violence également face à l'oubli de nos anciens, cette inéluctable solitude dont bon nombre d'entre eux sont concernés, arrivés à un l'âge critique de leur vie. Une histoire qui fait froid dans le dos, certes traitée de manière cinématographique, mais qui arrive, à nous, simples spectateurs, à nous laisser avec notre sceptiscime dans ce monde de plus en plus apocalyptique et dénué de toutes valeurs morales. Quant à Michel Serrault, implacable de justesse. Une demi-étoile en moins par certaines scènes tirant en longueur.
J'ai vu le film sans connaître le titre ni le synopsis. L'air de rien au départ, on est entraîné dans un univers au réalisme macabre, très dérangeant, par un Michel Serrault au sommet de son jeu. La violence voilée laisse libre court à l'imagination, et le réalisme force le spectateur à s'identifier. Efficace seul défaut, les 120 minutes qui n'étaient peut être pas indispensables.
La déception que l'on ressent au troisième long métrage de Mathieu Kassovitz, "Assassin(s)" (1997), n'a rien à voir avec son talent de cinéaste, indéniable, mais avec sa simplification excessive d'un constat (l'effet destructeur de la télévision et des jeux vidéos à outrance) sur un problème de société qui méritait d'avantage de subtilité.
Pas terrible du tout, je vois bien les tentatives artistiques et le fait de vouloir mettre des messages mais ce n'est pas très intéressant, les acteurs font le job mais l'intrigue manque d'intérêt malgré une idée de départ intéressante.
Une plongée enivrante dans le monde particulier des tueurs à gages. Le duo composé de l'excellent Michel Serrault qui apporte sa grâce, son style et sa désinvolture inimitable, et du jeune loup Kassovitz fait des étincelles. La mise en scène est parfaite et la violence omniprésente est incroyable de réalisme. Un polar noir, profond, puissant, indispensable, que l'on ne croyait plus possible chez nous. Assassin(s)est un film à la puissance désarmante qui vide le spectateur de toutes émotions, de toutes compassions humaines. Un chef-d'oeuvre qui prend aux tripes et donne à réfléchir.
Avec Assassin(s), Kassovitz cherche une nouvelle fois à provoquer et à secouer le petit monde de l'audioviseul français, mais on est cette fois bien loin du choc de La Haine. Le message est que la télé et les jeux vidéos nous conditionnent en nous désensibilisant et nous habituant à la violence, mais si c'est pas désagréable de revoir des images de 95 (la pub nike avec Cantona et les démons, les affiches de Quake etc...), la lourdeur de la mise en scène est difficile à supporter. La première partie avec Kassovitz est carrément anémique, avant que le personnage de Mehdi n'apporte un peu de dynamisme au bout d'une heure. Que le film soit volontairement désagréable ne le fait pas remonter dans mon estime pour autant...
Un grand film que l'excellent Mathieu Kassovitz nous montre, violent, dérangeant et passionant, Kassovitz nous montre une faille de notre société: la violence et comment elle peut se transmettre... Michel Serrault est vraiment génial dans son rôle de tueur à gages, tout comme Mathieu Kassovitz en assistant tueur et une mention spéciale au jeune Mehdi Benoufa qui est vraiment excellent dans son rôle de jeune collégien venant de la cité et qui ne fait aucune différence entre le pistolet de la console et le vrai !!!! Bref un grand film qui nous interroge sur un probleme majeur: la violence et ou elle peut mener quand on n'est seul... Une belle leçon de cinéma, qui reste toutefois pour un public averti.