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🎬 RENGER 📼
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3,0
Publiée le 4 décembre 2010
Sergei Mikhailovich Eisenstein (Le Cuirassé Potemkine - 1925) avait carte blanche pour tourner le film de son choix, suite au succès de son précédent film (Alexandre Nevski - 1938). Il décide alors de dresser le biopic d'Ivan IV de Russie, surnommé Ivan le Terrible (1530/1584). Il réalise alors un film fleuve de 190 minutes (!!) à travers lesquelles on suit son ascension, de son couronnement au cours duquel il devient "Tsar de toutes les Russies" à son revirement où il devient un véritable tyran. Tout est à la démesure ici, digne du personnage, les décors sont gigantesques, les costumes se comptent par centaines, ainsi que les figurants, la qualité photo en noir & blanc restitue à merveille de superbes plans et une mise en scène que seul Sergei Mikhailovich Eisenstein sait faire. Réalisé en deux parties, la première en 1944 et la seconde en 1946, le cinéaste en avait prévu une troisième mais hélas, il n'aura jamais eu le temps de la finir (il est décédé en 1948). Alors que Staline lui avait donné son approbation pour tourner Ivan le Terrible (1945), si la première partie sut le convaincre sans le moindre mal, ce ne sera pas le cas de la seconde, Ivan le Terrible apparaissant non pas comme un héros mais comme un tyran, Staline se vengea en censurant totalement cette version jusqu'en 1958.
J'aime vraiment beaucoup la mise en scène d'Eisenstein, ses cadrages, son jeu avec les ombres, par moment ça rappelle un peu l'expressionnisme allemand, et Nosferatu plus particulièrement. Et les acteurs ont la grande classe, leur petite barbichette qui serait ridicule chez n'importe qui d'autre ici en jette, on est imprégnée dans cette Russie. C'est un film fort et grand. Même si j'avoue que vers la fin j'ai un peu décroché. Je me réjouis tout de même de voir la suite.
Une grande fresque ambitieuse signée Eisenstein et malgré un scénario intéressant et une superbe mise en scène très picturale, l'ensemble manque cruellement de rythme et le jeu d'acteur exubérant est ridicule.
Malgré le rythme élancé et la longueur de cette œuvre, la beauté des effets d'ombre dignes des meilleurs films expressionistes et des gros plans sur les jeux de regards effrayants en font une réussite esthétique à voir. Mais l’analyse à faire de ce film est moins artistique que socio-historique. Il ne faut en effet pas oublier que cette reconstitution historique fut avant tout une demande directe de Staline au meilleur réalisateur de Russie, Eisenstein, pour augmenter la volonté militaire du pays en pleine guerre contre l'Allemagne nazie. Nous découvrons ainsi les complots à la tête du pouvoir au 16ème siècle, mais les éléments déclenchant le patriotisme du peuple dans le film, et donc en parallèle, du public, sont le pouvoir tsariste et la foi chrétienne, deux éléments contre lesquels luttait la révolution de 1917. Ce film reflète ainsi le symbole de l'écart entre les idéaux du pouvoir stalinien et les attentes de son peuple à la veille de l'avènement de l'URSS. D’ailleurs Staline vit, dans la seconde partie de cette fresque vertigineuse, une accusation de son propre pouvoir et la fit censurer. Une troisième partie était en projet quand Eisenstein perdit la vie en 1948, on ne saurait donc jamais le sens caché de son film-fleuve.
Dernière œuvre du cinéaste soviétique Sergei Eisenstein, cette somptueuse fresque s'inspirant de la vie du tsar Ivan IV, unificateur de la Russie au XVIème siècle est d'une poésie et d'une virtuosité rares. Magnifique réflexion sur le pouvoir politique, ses intrigues, ses excès, ses passions, ce long-métrage de trois heures est porté par une superbe composition de Prokofiev. La mise en scène, le scénario, la lumière, le jeu d'acteurs et le lyrisme qui s'en dégage...relèvent du chef d'œuvre. Génial à tout point de vue.
Ivan le terrible est l'oeuvre la plus personnelle d'Eiseinstein. Dans la première partie, l'ascension du jeune Tsar Ivan IV au milieu des complots de la cour est décrite avec un soin psychologique inhabituel chez le réalisateur. Ivan sera l'homme qui changera pour adapter ses conceptions aux nécessités imposées par les situations sans jamais perdre de vue le bien de la Russie impériale et de son peuple. Mais lentement Ivan se transforme au fil des conquêtes, finissant par confondre son aspiration à la grandeur de la Russie et la mégalomanie du pouvoir absolu. L'assassinat de la Tsarine Anastasia l'accable et il se retirera dans un monastère, mais devant la menace des Boyards, les moscovites le rappelleront. La deuxième partie (interdite de diffusion pendant douze ans!) montre un homme devenu paranoïaque, tyrannique, cédant à la tentation de la répression et obsédé par les performances sanguinaires de la milice qu'il a constituée. Donc, malgré la volonté affichée de faire le bien et le bonheur de la Russie et de son peuple, le moyen semble être devenu une fin en soi. L'intrusion de la couleur augmente encore l'effet réaliste de ce parallèle avec l'URSS stalinienne. Machiavel disait que le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument. Ce film en est l'illustration parfaite. Ce fond brillant est soutenu par une forme qui ne l'est pas moins. De la musique de Prokoviev, des chants et coeur à la Boris Goudonov (paroles de Vladimir Lugovskoy), des oppositions de la lumière (la grandeur et l'héroïsme) et de l'ombre (le complot et la perfidie) aux idées renforcées par l'émotion à l'aide d'un montage génial. Le meilleur film d'Eisenstein, et un des sommets du cinéma.
Ce film relate le couronnement du tsar Ivan dit « Le Terrible » et les luttes de pouvoir tant internes qu’externes qui suivront ce couronnement. Le côté « Terrible » d’Ivan est mis en sourdine par Sergueï Eisenstein, le tsar est présenté en rassembleur et grand guide du peuple. Le degré de véracité du propos historique est ici secondaire. Cependant, si la première partie glorifie amplement le tsar, la seconde partie se montre plus dénonciatrice et fut censurée en Russie jusqu’en 1958. Ce qui importe et qui frappe les esprits dès les premières minutes de projection, c’est la beauté du film, des décors, des costumes, des personnages. Absolument tout ici est démesuré. Trois heures durant lesquelles se succèdent des plans-séquences à l’esthétisme époustouflant. La mise en scène est prodigieuse de bout en bout. Avec ses fabuleux jeux d’ombres, la mise en lumière est à l’avenant. Invariablement, tout est calculé, tout est réfléchi, tout est recherché et travaillé à l’extrême. Œuvre d’un cinéaste perfectionniste, Ivan le Terrible est l’un des rares films du cinéma mondial où la mise en scène et la mise en lumière incarnent des personnages à part entière. La virtuosité technique et la beauté plastique sont au service d’un récit épique et fascinant. Un film monumental, prodigieux et vertigineux qui relève de l’art au sens premier du terme. Le projet cinématographique initial devait déboucher sur un film en trois parties. Malheureusement, seuls les deux premiers volets auront été produits. Décédé début 1948, Sergeï Eisenstein n’aura pas eu le temps de boucler sa trilogie. Le troisième volet, pressenti en couleurs (la fin de la deuxième partie est en couleurs), ne verra malheureusement jamais le jour…
Une oeuvre impressionnante, des décors effrayants tout comme les acteurs (qui ont des gueules). J'adore l'histoire donc ce film m'a intéressé, côté réalisation on a le droit à une succession de tableau quasiment chaque plans il y a comme des arrêts sur image au début, c'est bien mais cela devient vite de trop ça ralenti beaucoup le rythme du film Eisenstein aurait du joué avec cela moins souvent.
Curieux de voir qu'un régime anti-religieux comme le régime stalinien pouvait utiliser l'iconographie chrétienne orthodoxe pour les besoins de la mobilisation patriotique contre l'occupant nazi. Dans la première partie je retiens surtout la célèbre dernière séquence du peuple en procession, assurément une des plus pures splendeurs de tout le cinéma. C'est à mon avis la séquence en couleurs de la seconde partie qui démontre le mieux le génie visuel propre de Eisenstein. En noir et blanc c'est un réalisateur dans la lignée des expressionnistes allemands, qui jouent des contrastes manichéens entre ombres et lumières. Cette séquence est une sorte de joyau à l'intérieur du chef-d'oeuvre. Ca a la profondeur universelle, la cruauté et la dérision d'une tragédie shakespearienne, avec un "idiot" à la russe. Les jeux de contrastes entre rouges et verts seront repris dans tout un cinéma d'épouvante (Bava...).
Petit à petit je me familiarise avec le cinéma d'Eisenstein et je dois avoué que je ne suis toujours pas un grand fan. Enfin je trouve que le parlé rend le film moins ennuyeux que son Potemkine mais du coup on perd en génie pour le montage. Bon l'intrigue je m'en fout un peu ce qui est intéressant c'est la manière qu'il a de parler de l'U.R.S.S. à travers cette fresque et si dans cette partie le personnage est mythifié avec une symbolique christique (étonnant pour un communiste) je dois bien avoué que visuellement c'est de la bombe genre vraiment, enfin ça se savant que Eisenstein avec une plastique irréprochable que ce soit au niveau des cadrages, des gros-plans, des éclairages (qui ne sont pas sans rappeler l’expressionnisme allemand, par le jeu des acteurs également), des costumes et puis de la mise-en-scène les regards entre les personnages, cette omniprésence de la religion qui vient parasiter les personnages, bref c'est grandiose, c'est excellent, juste que je me suis fait chier, dommage, l'intrigue est épurée au possible il y a une dizaine de scènes à tout péter, du coup c'est un peu mou par moments mais ça reste grandiose. A voir.
Si la lenteur et la futilité de certaines scènes est indiscutable, il faut accorder au réalisateur le talent d'une réalisation qui cache ses atouts, notamment graphiques. C'est évidemment ennuyeux pour aujourd'hui, mais l'intérêt de l'oeuvre est de taille, tant par son importance historique de propagande que par l'histoire absconse des boyards et des tsars qu'elle narre. Mais en tant que film, pas vraiment de quoi se distraire.
C'est le dernier film d'Eisenstein. Une ode à la puissance russe, à la gloire d'un souverain unique et fort... Derrière ce sujet historique, la dimension de propagande nationaliste et guerrière est très marquée. Le tournage de la première partie d'Ivan le Terrible a en effet débuté en 1943, alors que le pays était en guerre contre l'Allemagne hitlérienne. Celui de la deuxième partie fut achevé en 1945, mais le PC en interdit la diffusion jusqu'en 1958 pour d'obscures raisons. Une troisième partie était prévue initialement (en couleurs), mais Eisenstein abandonna le projet au vu des problèmes avec la censure et mourut en 1948. Plus que le fond, c'est la forme qui est ici intéressante : science du cadrage, clair-obscur expressionniste, jeu d'ombres impressionnant, intensité des portraits, utilisation ponctuelle de la couleur. Une leçon de réalisation avant tout.
Incontestablement l'un des chefs-d'oeuvre parmi les chefs-d'oeuvre du 7ème art. D'une durée de plus de 3 heures, on ne s'ennuie pas un seul instant. Ivan le Terrible bénéficie d'une mise en scène formidable. Les plans sont magnifiques ainsi que les décors, les costumes, l'éclairage etc. Et que dire de la magnifique musique de Prokofiev! A voir absolument.
Un très bon film avec une très bonne façon de filmer. Les acteurs et biensur en perticulier Tcherkassov, joue extrèmement bien. On commence avec le début du reigne d'Ivan et vetrs la fin du film on comprend qu'il est changé. Mais dans la vrai vie Ivan c'était un dépréssif chronique.
Après Alexandre Nevski et la scène de la bataille sur la glace avec Prokofiev en fond musical, Eisenstein a, en 1940, l'idée de réaliser son nouveau film. Le studio accepte voyant là à nouveau le moyen de vanter et de montrer la grandeur du peuple Russe. Il existe deux parties de ce film, la première partie est Ivan le Terrible, la deuxième est le Complot des Boyards, mais une troisième partie avait été prévu et devait s'intituler les Combats d'Ivan.
Mais après visionnage des deux parties (un peu ennuyeux) mais tout de même intéressant à regarder, le but de ces deux volets est d'exalter la patriotisme Russe, Eisenstein voulait montrer dans le film, les côtés négatifs du personnage d'Ivan, mais on le lui a malheureusement interdit (vive la liberté d'expression). Ivan est donc un grand tsar, considéré comme un héros par son peule qui se bat contre ses ennemis.
Mais derrière ce film propagandiste, il y a un grand aspect poétique grâce à sa mise en scène, à sa magnifique musique de Prokofiev (toujours), à ses décors, à ses costumes, à ses éclairages... Ivan le Terrible reste tout de même une oeuvre personnelle du cinéaste : Ivan le Terrible, au fil des conquêtes et des batailles, est épris de mégalomanie et devient paranoïaque (la deuxième fut d'ailleurs interdite durant 12 ans pour "déviation" : "Ivan était soi disant entourés de dégénérés dans lesquels pouvaient se reconnaître Staline". Magistral.