Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
traversay1
3 579 abonnés
4 864 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 31 mai 2009
Il est question du passage de clandestins chinois à la frontière entre la Bosnie et la Croatie ; et aussi des fantômes du passé quand de nouveaux charniers sont découverts ; et enfin, de la mafia locale qui prospère dans le contrôle de tous les trafics. A première vue, Passeur d'espoir pourrait être pris pour un catalogue des maux actuels de l'ex-Yougoslavie. Ce n'est pas le moindre des talents du réalisateur croate Branko Schmidt que de parvenir à imbriquer adroitement ces éléments de façon à réaliser un film qui fait la part belle à l'humanité qui existe encore chez certains, quels que soient leur race ou leur religion. Il le fait sans angélisme aucun, dans une mise en scène rugueuse et taciturne, qui se libère dans un final d'une violence inouïe, qui n'était peut-être pas nécessaire. A la fenêtre du passeur, une lumière s'éteint et s'allume à intervalles réguliers, symbole de la vie et de la mort. Dans la dernière scène, le clignotement s'arrête définitivement. Espoir ou défaite ?
Film solide qui parvient à intégrer les propos de l'immigration avec celui des conséquences d'une guerre. La vraie réussite est donc de créer un lien entre deux tragédies reliées entre elles par un destin inévitable pour en faire un drame unique. L'acteur principal est d'une réelle intensité et d'une vraie émotion, en tant que sosie de Adrien Brody il s'en sort avec les honneurs. Le scénario est cousu de fil blanc et le suspense n'est que feu de paille mais une jolie mise en scène intimiste, n'hésitant pas sur les gros plans et les regards nous font entrer dans l'histoire avec subtilité.
Basé sur des faits réels, le film échappe tant à la reconstitution factuelle qu’à la débauche de sentimentalisme qu’un tel sujet aurait pu entraîner. Cinéaste d’atmosphère, Branko Schmidt parvient à créer une tension par ses seuls mouvements de caméra et ses plans majestueux. On regrettera un dénouement sanguinolent et artificiel mais tel quel, le récit tient la route et n’a pas volé ses différents prix dans des festivals internationaux.