À croire que c’est James Cameron lui-même qui s’est chargé de réaliser ce film, d’après la promotion de ce dernier. Alors qu’il n’en est que le producteur exécutif (et aussi l’auteur du projet, il faut bien l’admettre). N’oublions que c’est un autre homme qui tient ici les rennes. Un inconnu du grand public, Alister Grierson. Un bon choix qu’à effectué Cameron en le choisissant ? En voulant s’occuper de ce projet rien que pour perpétuer l’effet commercial de la 3D ?
Plongeur expert, Frank McGuire se lance dans l’exploration à haut risque des grottes immergées d’Esa’ala, dans le Pacifique sud. Il emmène avec lui entre autres son fils de dix-sept ans, Josh, et le milliardaire Carl Hurley, qui finance l’expédition. L’équipe s’engage dans le plus vaste, le plus mystérieux et le plus inaccessible des réseaux de grottes du monde. Lorsqu’une tempête tropicale s’abat sur la zone, ils sont obligés de s’enfoncer dans le labyrinthe sous-marin pour lui échapper. Désormais perdus dans un décor incroyable, ils doivent absolument trouver une issue avant qu’il ne soit trop tard. Ce monde inconnu ne leur pardonnera aucune erreur…
Inspiré de faits réels, dit-on ! La moindre des choses, s’est de respecter la réalité et non de la changer au maximum pour transformer ce récit en pure produit de divertissement. Faisant oublier que les références d’origine ne sont pas issues de l’imagination des scénaristes. Et pourtant, en changeant les noms des personnages, ce qui s’est passé et surtout le fait qu’il n’y ait qu’un seul survivant (alors que tous s’en étaient sortis), on a bien du mal à croire que tout cela soit inspiré de faits réels. Sanctum perd aussitôt sa crédibilité et ne la regagne à aucun moment ! La faute à un scénario ultra classique, usant de clichés mille fois vus et de trames émotionnelles (la mauvaise relation père-fils) de manière maladroite (plombant ce récit d’aventure). Et étant donné comment se présente le film (telle une série B), c’est bien le statut de « divertissement » qui saute aux yeux ! Si vous voulez une comparaison : Sanctum se présente comme The Descent ou encore La Crypte, le statut de film d’horreur et de monstres en moins.
Néanmoins, il faut reconnaître à Sanctum le fait que l’on soit tenu en haleine pendant la partie aventure du film. Après une longue mise en place inutile de 35 minutes (comme dans toute série B qui se respecte…), le cyclone arrive, provoque l’inondation de la grotte, et laisse enfin place à la tension et aux séquences de survie ! Si ces dernières n’ont rien d’original, elles se révèlent néanmoins efficace et sympathique à suivre. Et ce même si l’intrigue se révèle au combien prévisible (ce qui va se passer, quel personnage va mourir) !
Quand à la présence visible de James Cameron, elle se remarque avec deux détails. La plus évidente la 3D et les outils qui l’accompagnent (la caméra, le superviseur…). N’ayant pas vu Sanctum en relief, je m’arrêterai là-dessus. Second détail : la passion du réalisateur d’Avatar pour la plongée. Le film fournit son lot d’explications, d’utilisations et de matériels pour l’aventure sous l’eau. Faisant de Sanctum bien plus une sorte d’hommage à cette activité, à ce hobby, plutôt que pour la spéléologie. Mais bon, vaut mieux se tourner vers Abyss, Les Fantômes du Titanic et Aliens of the Deep de Cameron…
Car le côté série B de Sanctum ne s’arrête pas qu’au scénario ! Il infecte également le reste du projet. À savoir des effets numériques plutôt laids (pour des décors plus vastes), une mise en scène plate, des acteurs peu convaincants, une BO qui ne sort pas de l’ordinaire… Reste les décors naturels ainsi que les scènes en studio, recréant le cauchemar « hydraulique » de ces aventuriers.
Sanctum restera un film d’aventure de plus. Et rien d’autre ! Tout simplement parce qu’il n’est pas digne de son producteur, papa de films cultes (Terminator 1 et 2, Aliens, Abyss, Titanic, Avatar). Juste suffisamment efficace pour passer le temps, mais jamais mémorable à cause de la faible qualité de l’ensemble (aussi bien du point de vue technique que scénaristique). Cameron ferait bien mieux de s’occuper de ses projets lui-même ! Ou plutôt de se consacrer rapidement à Avatar 2, qui se fait lourdement attendre !