C'est nul, comme film. Vous prenez un groupe et puis vous les regarder mourir un par un, dans des situations ou grotesques, ou absurdes, qui vous renvoient "vaguement" à des interrogations personnelles sur l'intériorité, le sanctuaire intime, etc. La métaphore est grotesque, surannée, les acteurs sont très bons - heureusement. Le scénario vous l'avez dans la 'Description' de Allocine : une équipe de plongée menée par un père et son fils se retrouve confrontée à l'inondation d'une caverne qu'ils explorent. Ils vont donc crever lamentablement un par un. Les profils psychologiques ne sont pas crédibles (l'alpiniste de haut vol qui connaît parfaitement la rigueur des épreuves naturelles - et pour avoir fait l'Everest - mais qui refuse de récupérer la combinaison intégrale d'une morte pour ne pas par la suite risquer l'hypothermie / le père qui applique des rigueurs de traitement de survie dignes des aspects les plus terribles de la nature mais qui ne tue pas le traître une fois qu'on le re-croise peu après - lequel traître lui en revanche, qui l'interpellait « n'as-tu donc pas de coeur ? » l'assassinera sciemment par la suite tant il est normal que l'on assassine le seul type du groupe qui sache vraiment faire face à des conditions extrêmes de spéléo - même sous la colère, l'instinct de survie, tout ça... / j'en passe plusieurs autres), la relation père-fils qui semble désastreuse depuis au moins deux décennies se rabiboche miraculeusement face à mort et boyaux de l'intériorité planétaire 'à l'intérieur et face auxquelles les hommes ne sont rien, que poussière', les morts sont prévisibles et la pseudo-tension qu'installe la musique est assez ridicule. Je viens enfin à l'aspect 3D : de quoi me parle-t-on ? Il n'y en a quasiment pas. Ou si peu, et je n'extrapole pas. Et si encore j'en étais sorti avec une flaque d'amertume, quelque chose de malsain en moi, si mes propres boyaux s'étaient sentis vibrer à ce spectacle, de dégoût, de peur morbide, de cette géniale pourriture baudelairienne, si encore j'avais pu contempler, en la Nature malveillante parce que indifférente, le Mal ; aurait encore passé. Mais non. C'est juste assommant, et au bout d'un moment lassant de voir les gens mourir, soporifique et juste absurde. Je ne me suis pas senti révolté contre la caverne ; je me suis senti gavé par le réalisateur, malgré ses saillies viscérales. Je n'ai pas, pour finir, compris quelle part avait eu James Cameron dans tout cela. Bref, ce film est un des nombreux du genre « groupe de dix, un survivant, morts atroces et successives », allez le voir si vous avez deux longues heures à perdre. Sinon, voyez 127 heures qui, lui au moins, annonce (oui parce que là, rien ne prévient de la violence gluante de ce que l'on va voir).