Simple Teen movie déguisé en une analyse comportementale, "My name is Hallam Foe" est une romance décalée, hantée par un esprit anti-familiariste un peu vulgaire. Fable macabre et naïve, mais pourtant profondément dangereuse en ce qu'elle décrit allégoriquement, cette petite oeuvre à vocation auteuriste populaire ne survit que grâce à ses deux acteurs principaux, Jamie Bell et Sophia Myles. La mise en scène aveuglante, de très mauvais goût, surligne les déjà très visibles erreurs scénaristiques. Le rythme, déréglé à chaque séquence, met le feu à l'histoire. Et cette histoire, quelle est-elle sinon une risible épopée adolescente, ridée par des pratiques psychothérapeutiques mises en place à l'écran? Retrouvant en un sosie de sa mère l'affection maternelle via la pratique sexuelle, Hallam Foe va enterrer ses mauvais souvenirs, ses difficultées (senti)mentales et sociales... sorte de Peter Pan autiste, type jeune garçon un peu loufoque comme les affectionne le cinéma d'auteur populaire actuel justement, il y a chez ce personnage une épaisseur d'incarnation, de mise à vie à l'écran qui peine à transpercer l'idée même du simple croquis. La vulgarité des situations, souvent douteuses en ce qui concerne l'aspect constamment spéculatif que le film prend à travers la relation faussement Oedipienne, ainsi que la sensibilité 0 du cinéaste (lumières saturées, B.O. assommante, montage terne) fait de "My name is Hallam Foe" un film à promesses non tenues. Le final, grotesque, ouvre grand les portes de la psychologie de bazar, doublée d'une étrange pantomime d'un film d'épouvante sur fond de moiteur estivale, contenant toute la mauvaise foi de ce cinéma qui croit ancrer sa bizarrerie dans une réalité autrement plus convaincante. Mais cette bizarrerie n'est surtout le fruit que d'un alignement d'incohérences, ou plutôt d'idées inachevées ; le transfert mental du personnage n'aura pas été expliqué ni exploité ; la relation supra-amoureuse entre Hallam et son employée n'est au coeur